Routes et tessons
13 bracelets, d’une série très connue surtout dans l’espace transylvain, qui remontent à il y a 3000 ans, à la fin de l’âge du bronze, d’anciens pots reconstitués, mais aussi des casques et ustensiles utilisés dans l’exploration d’un site archéologique sont exposés dans la collection appelée « Routes et tessons ». Accueillie par le Musée de la civilisation dacique et romaine de Deva, dans le centre du pays, l’exposition raconte l’histoire des cinq mois d’exploration archéologique du chantier, des pièces qui y ont été découvertes, mais aussi de la manière dont le travail a été réalisé avec les ouvriers. Comme caractéristique générale du chantier, les archéologues nous ont dit que dans les sites explorés entre Abucea et Ilia ont été découverts des agglomérations et logements de la fin du néolithique jusqu’au haut Moyen Age.
Ana-Maria Cononovici, 22.11.2015, 13:00
Cătălin Rişcuţa, chef de la Section d’archéologie du Musée de la civilisation dacique et romaine de Deva, fait état de l’idée de cette exposition : « Il s’agit d’une exposition ayant pour sujet les recherches effectuées par notre institution en collaboration avec l’Institut national d’archéologie Vasile Pârvan de Bucarest. C’est en fait l’histoire des fouilles archéologiques sur un tronçon d’autoroute entre les villes de Lugoj et de Deva, à la frontière des départements de Hunedoara et de Timiş. Par cette exposition, nous avons essayé de montrer au public ce qui se passe sur un chantier archéologique. D’habitude, les gens apprennent que des fouilles archéologiques sont faites sur un terrain pour pouvoir construire ensuite. Peu d’entre eux s’imaginent en fait ce qui se passe sur ce terrain. Nous avons fait le choix de ne plus organiser d’expo classique, dans laquelle on aurait exposé des pièces avec des explications techniques des découvertes mises au jour. Nous avons essayé de créer une atmosphère, de montrer au public comment les choses se déroulent sur le terrain. A cet effet, nous avons fait une série de panneaux avec beaucoup d’illustrations, qui indiquent toutes les étapes de notre recherche, ainsi qu’une série de reconstitutions à l’identique. Respectivement, plusieurs piédestaux en terre, sur lesquels nous avons placé du matériel archéologique, ainsi que des outils avec lesquels travaillent les archéologues. »
Selon notre invité, l’idée était de mettre en évidence l’ambiance, le déroulement des travaux. Le travail de l’archéologue n’est pas facile, vu les conditions difficiles auxquelles il est soumis, dont le froid ou la chaleur excessive, ajoute Cătălin Rişcuţa, chef de la Section d’Archéologie du Musée de Deva. Il nous a également parlé d’autres composantes de cette exposition: «Nous avons exposé aussi une partie des objets découverts au cours de cette recherche, de la céramique avec de très belles décorations. Il y a aussi des objets en métal, des outils en bronze, notamment, car tous les 5 sites que nous avons étudiés sur cette partie de l’autoroute datent de la fin de l’âge du bronze. Chaque objet est accompagné d’explications scientifiques».
Mais est-ce quelque chose d’habituel pour les travaux de construction d’une autoroute de mettre au jour des vestiges historiques? Voici la réponse de Cătălin Rişcuţa : «La construction d’autoroutes ne fait que reprendre des trajets anciens établis depuis des milliers d’années. Concrètement, cette autoroute traverse la vallée de la rivière Mures. La vallée du Mures est une route de circulation très ancienne. Par conséquent, on y retrouve les habitations de ceux qui ont circulé et vécu dans ces zones. Une autoroute est une chance pour les archéologues, c’est une section de l’évolution historique des communautés humaines d’un certain espace. Il est normal de découvrir de tels sites. En définitive, ils ne sont pas si nombreux que ça — on a trouvé 5 sites sur une distance de 22 km, dont deux sont plus grands et appartiennent à des communautés préhistoriques. Tout ce que nous faisons c’est de sauvegarder ce qui existe encore, nous n’arrêtons pas la construction de l’autoroute. Ca fait déjà une année que nous avons terminé notre travail ».
Enfin, tous les objets dont nous venons de parler sont à retrouver au Palais Magna Curia de Deva. (trad.: Ligia Mihaiescu, Valentina Beleavski)