Revivre l’histoire
Si une leçon d’histoire vivante vous dit ou si vous êtes curieux de savoir comment vivaient et luttaient nos ancêtres, sachez que des « reconstitutions historiques » sont organisées en Roumanie depuis le printemps jusqu’en automne. Les reconstitutions historiques gagnent du terrain sur le plan international.
Ana-Maria Cononovici, 16.08.2015, 13:08
Si une leçon d’histoire vivante vous dit ou si vous êtes curieux de savoir comment vivaient et luttaient nos ancêtres, sachez que des « reconstitutions historiques » sont organisées en Roumanie depuis le printemps jusqu’en automne. Les reconstitutions historiques gagnent du terrain sur le plan international.
Andrei Pogăciaş, vice-président de l’Association Terra Dacica Aeterna de Cluj-Napoca : « L’idée est très ancienne. Les premiers à avoir réalisé une reconstitution historique ont été les Romains, pendant la période de l’Empire Romain. Ils reconstituaient, dans les amphithéâtres — au Colisée, par exemple — des batailles de l’histoire romaine. La reconstitution professionnelle a débuté au 20-e siècle, lorsque différentes organisations et associations ont commencé a se doter de costumes pour différentes périodes historiques et différentes régions du monde. C’est vers la fin du 20-e siècle que la reconstitution a pénétré en Roumanie. Ce n’est donc pas notre idée, ce fut plutôt pour nous une expérience réalisée par des passionnés de l’Empire Romain ou des Daces ou par des historiens. C’est ainsi que Terra Dacica Aeterna est apparue, en 2007. Elle comportait, au début, une troupe de Romains. Pourtant, une troupe de Romains, ça ne suffisait pas, il nous fallait aussi des Daces. Nos frères Sicules nous ont rejoints peu après, pour constituer une troupe de Sarmates. A présent nous disposons donc de 3 armées : des Daces, des Romains et des Sarmates. »
Ces armées s’entraînent lors des ateliers organisés à Cluj ou bien à l’occasion des festivals. Des batailles très connues de l’histoire peuvent se dérouler sous vos yeux. Une démarche récupératrice et une expérience inédite où vous pouvez voir des personnages historiques agir. Quels sont les festivals parmi lesquels vous pouvez choisir ?
Andrei Pogăciaş: « Plusieurs festivals assez importants sont organisés à travers le pays. Parmi eux, je mentionnerais le festival des cités daces, qui se tient dans le comté d’Alba et que je tiens pour l’événement le plus ample en son genre. La ville d’Alba Iulia, chef – lieu de ce comté, situé au centre de la Roumanie, accueille le Festival Romain, d’habitude au printemps. On retrouve également sur la liste le Festival de Zalău et celui de Porolissum, accueilli par le département de Sălaj (nord-ouest), puis le Festival antique Tomis, de Constanţa (la plus grande ville — port du pays, située dans l’est), le Festival Dacfest, organisé par notre association, Terra Dacica Aeterna, dans le département de Hunedoara (centre-ouest). La première édition de Dacfest a eu lieu l’année dernière à Simeria, près de Gura Uroiului. Cet endroit idéal pour la tenue de ce festival est situé au pied d’un énorme rocher, appelé Măgura Uroiului et dont la forme ressemble au bonnet dace. Le tapis de verdure qui s’étale en bas du rocher permet d’y installer le camp et les ateliers. Il peut se transformer aisément en champ de bataille et accueillir un public assez nombreux. L’année dernière nous avons eu beaucoup de spectateurs. Nous ambitionnons d’inclure au programme de cette année davantage d’activités et de troupes et d’attirer encore plus de spectateurs, de sorte à transformer ce festival en un événement traditionnel pour la contrée de Hunedoara, ancien noyaux du royaume dace. Notre souhaitons donc perpétuer la mémoire de ces lieux par le biais d’activités de ce type. »
D’ordinaire, un festival s’étend sur trois journées, à compter du vendredi. On commence par monter les tentes, aménager les ateliers et identifier les meilleurs endroits pour allumer le feu, précise notre interlocuteur : « On sort tous les équipements. Certains sont placés dans les râteliers, d’autres sont remis aux participants. Le programme des samedi et dimanche, quand le festival bat son plein, comporte, dans la matinée des ateliers destinés au public. L’après-midi est réservé aux activités les plus prisées des spectateurs, à savoir les batailles, qui durent environ trois heures, suivant le scénario. Les rôles sont très bien définis: il y a les Daces, les Romains et les Sarmates. A l’intérieur des troupes, la hiérarchie est rigoureusement établie : commandant, noble, maître artisan, archer. Pendant la lutte, chacun occupe telle ou telle place, connaît à fond son rôle et son devoir d’obéir aux ordres du commandant sur le terrain. Même si cela a l’air d’un jeu, il n’est pas facile de supporter le bruit infernal de la bataille, car on utilise des vraies armes métalliques et des boucliers en bois avec bordure en métal. Le vacarme est tel qu’à un moment donné on n’entend plus les ordres du commandant. Alors, on se laisse aller, on entre dans la peau de son personnage ».
Une fois achevé le combat, le public pénètre dans le camp pour voir les costumes, les armes, demander des explications ou participer à des ateliers civils. Les spectateurs peuvent essayer les armures daces ou romaines, voir comment fonctionnent les armes fidèlement reconstituées d’après leurs modèles historiques authentiques. On leur interdit de participer aux batailles, pour éviter les accidents, mais les petits bénéficient d’instruction et de brèves simulations de combats aux armes en bois. N’oubliez pas, c’est Hunedoara qui accueillera l’édition 2015 du Festival romain, le premier de la série des festivals de reconstitutions historiques de Roumanie. (Trad. Dominique, Mariana Tudose )