Races canines roumaines, homologuées à l’échelle internationale
« Je n’ai jamais été aussi fier d’être Roumain comme je le suis à présent », déclarait Petru Muntean, vice-président de l’Association cynologique roumaine et président de la Commission nationale d’homologation des races canines autochtones. Il s’exprimait ainsi après la reconnaissance au plan mondial de deux races canines roumaines, une première absolue pour la Roumanie. C’était l’aboutissement d’une démarche compliquée, visant à la récupération, au bénéfice du patrimoine national et universel, des chiens de berger roumain des Carpates et de Mioritza.
Ana-Maria Cononovici, 05.07.2015, 13:41
« Je n’ai jamais été aussi fier d’être Roumain comme je le suis à présent », déclarait Petru Muntean, vice-président de l’Association cynologique roumaine et président de la Commission nationale d’homologation des races canines autochtones. Il s’exprimait ainsi après la reconnaissance au plan mondial de deux races canines roumaines, une première absolue pour la Roumanie. C’était l’aboutissement d’une démarche compliquée, visant à la récupération, au bénéfice du patrimoine national et universel, des chiens de berger roumain des Carpates et de Mioritza.
La Fédération cynologique internationale réunit plus de 90 associations de tous les continents. L’homologation de ces deux races a duré une dizaine d’années, mais elle représente une performance, affirme Petru Muntean: «L’Assemblée générale de la Fédération cynologique internationale s’est tenue au mois de juin à Milan. Conformément aux règlements internationaux en vigueur, les races canines doivent suivre un parcours précis afin d’être homologuées. Il y a 10 ans, la partie roumaine faisait les premières démarches auprès de la Fédération cynologique internationale pour trois races autochtones. Deux d’entre elles, à savoir le Berger roumain des Carpates et le chien de berger de Mioritza ont été reconnues, la Fédération leur ayant attribué un standard officiel. Un travail assidu s’en est suivi, visant à sélectionner et à purifier ces races. Ici à Milan elles ont passé l’épreuve de la sélection, avant la reconnaissance définitive. »
Le chien de berger de Mioritza, standard 349, et le Berger des Carpates, standard 350, sont des chiens utilisés pour la garde des troupeaux. Leur homologation est un véritable exploit, affirme notre interlocuteur.
Petru Muntean: « Il nous a été assez difficile d’y parvenir, d’autant plus qu’il s’agit de chiens qui aident les berges et les villageois dans leurs activités, alors que dans d’autres pays d’Europe ou d’ailleurs, cet animal est perçu plutôt comme un luxe, comme un caprice. On a du mal à convaincre un berger de se séparer de son chien, ne serait-ce que deux jours durant, de l’emmener à une exposition canine pour des mesurages, soit à 300-400 km de sa localité. Nous avons réussi à former plusieurs noyaux d’éleveurs professionnels très motivés. Cet aspect est d’autant plus important que nous n’avons pas d’éleveurs professionnels. Chez nous, l’élevage des chiens de race est toujours un hobby. Nous espérons qu’il le restera, qu’il ne deviendra pas qu’un moyen de subsistance, car l’argent peut tout altérer et faire baisser la qualité. Il faut donc de la passion pour les races naturelles, une certaine dose de patriotisme et la conscience du fait que ces races font partie du patrimoine national et universel. Elles sont un véritable don de la nature, que nous n’avons pas le droit d’ignorer ou de mettre à la poubelle de l’histoire. Plus un pays conserve la pureté de ses races domestiques, plus il est considéré comme évolué, civilisé. »
Les passionnés d’animaux apprécient surtout le caractère rustique des races de chiens de berger. Si à l’étranger, un chiot de cette race, âgé de 6 à 8 semaines, se vend à 500 euros, en Roumanie il vaut 200 euros. Les chercheurs étrangers ont été étonnés par la santé génétique des chiens de berger. Ce sont des animaux de combat, qui présentent une dentition complète et correcte, articulée en ciseaux et des canines impeccables. L’homologation d’une race canine prend en compte non seulement son historique et ses traits physiques et comportementaux, mais aussi l’accomplissement de certains critères, précise Petru Muntean, vice-président de l’Association cynologique roumaine et président de la Commission nationale d’homologation des races canines autochtones.
Petru Muntean: « Il faut 8 lignées indépendantes, (sans consanguinité), dont les aïeux des 3 dernières générations ne doivent présenter aucun lien de parenté. Pas facile à remplir ces conditions, surtout que l’on ne peut pas toujours travailler avec tous les exemplaires catagraphiés, identifiés, mesurés et évalués. »
Après la reconnaissance de ces deux races canines roumaines, les clubs spécialisés devraient réunir les éleveurs individuels et les aider à garder la pureté de ces races et leur état de santé standardisé, ce qui constitue désormais une priorité mondiale. (Trad. : Mariana Tudose)