Portraits de quartiers
…avec leur voisinage, avec la communauté, avec lhistoire et le présent des lieux quils voient tous les jours.
Christine Leșcu, 30.04.2019, 13:27
…avec leur voisinage, avec la communauté, avec lhistoire et le présent des lieux quils voient tous les jours.
En mars dernier, une équipe dartistes de lAssociation Antistatic, en partenariat avec lAssociation pour la transition urbaine, lançait le projet « Portraits de quartiers ». Des portraits collectifs et subjectifs de deux quartiers, pour les faire découvrir au public sous un autre angle. Străulești et lavenue Călărași sont les deux quartiers visés – à commencer par Străulești, auquel sera consacrée la période comprise entre mars et juin. Une équipe de 8 artistes visuels – graphistes, peintres, illustrateurs – ont déjà commencé à explorer les rues du quartier et à aller à la rencontre de ses habitants.
Lanthropologue Andra Mitia Dumitru, initiatrice du projet « Urbothèque », explique : « LUrbothèque » est un projet de lAssociation pour la transition urbaine censé encourager et développer lurbanisme participatif : encourager à consulter des habitants sur des projets urbains bénéfiques pour tous – pour ladministration, pour les possibles investisseurs et pour le milieu académique, dont proviennent la plupart des membres de lUrbothèque. Nous essayons denrichir la recherche académique détudes urbaines. »
Lidée des portraits de quartiers est née du désir de rendre lart plus accessible et de promouvoir les jeunes artistes. Eduard Bălaş, représentant de lAssociation Antistatic : « Nous avons senti que ce milieu, des galeries, des musées et des expositions, attire un public plutôt restreint et nous avons souhaité faire preuve, nous, de plus de flexibilité, de plus de spontanéité. Doù notre idée dune Galerie mobile. Et cest de là quest né notre partenariat avec lAssociation pour la transition urbaine et leur « Urbothèque », un camion spécial affecté aux activités urbaines. Nous avons transformé ce camion en Galerie mobile, pour des activités déroulées durant la Nuit blanche des galeries, en 2017 et 2018. Il sagissait de deux expositions de groupe, que nous avons voulu présenter à un public plus large. Lexposition de 2017 a été ouverte, pour ainsi dire, dans la cour de lInstitut de mathématiques, où nous avons garé le camion-galerie dart, créant dans cet espace une ambiance plus culturelle. Le projet «Portraits de quartiers » continue en fait cette idée des expositions ou des œuvres dart présentées ou destinées à un certain lieu, des expositions itinérantes, susceptibles de toucher un public plus large et plus divers. Nous avons adopté lapproche que propose lAssociation de transition urbaine et nous lavons appliquée au domaine de lart. »
Andra Mitia Dumitru précise : « Linterdisciplinarité est très importante pour nous et cest pourquoi notre collaboration avec les artistes de lAssociation Antistatic est si importante. Ils nous offrent en fait une nouvelle composante, une autre façon de voir un certain quartier et sa structure urbaine, ainsi que la vie quotidienne de ses habitants. Nous nous y rendons avec ce camion très coloré et remplis dinstruments interactifs. Cela nous permet dentamer un dialogue avec les habitants des différents quartiers, pour voir et comprendre comment ils vivent, comment ils envisagent les choses et pouvoir ensuite développer des stratégies durbanisme participatif. »
Ce projet fait partie dun projet plus ample, déducation urbaine en direct, réalisé en collaboration avec trois autres pays : la Finlande, la Slovénie et le Royaume Uni, par lintermédiaire de la Faculté darchitecture de Sheffield, où sont testées de méthodes académiques daméliorer les communautés urbaines. Dans le quartier de Străulești, le premier visé par le projet, existait déjà un groupe dinitiative civique, ce qui a attiré nos deux interlocuteurs. Eduard Bălaş raconte : « Pour linstant, nous avons organisé des ateliers avec les enfants, dans le cadre de la semaine « Lécole autrement » et les résultats ont été surprenants. Nous souhaitons en fait comprendre le quartier, à travers le regard subjectif des gens, comprendre ce lieu où ils vivent, leur expérience quotidienne, leur façon de le voir. Nous obtiendrons ainsi un portrait collectif et subjectif du quartier. Cest dailleurs ce que nous avons proposé aux enfants : de nous raconter, par des images, lendroit où ils vivent. Comment est leur maison, comment est leur rue, quest-ce qui se passe dans le quartier… Plusieurs ateliers destinés au public sont prévus les 11 et 12 mai, à lintérieur de la Galerie mobile, qui sera garée dans la cour de lécole n° 184, où nous avons organisé les ateliers avec les enfants. Une exposition sera le fruit de ces ateliers. »
Les éléments fournis par les habitants des deux quartiers durant les ateliers et pendant la période de recherche artistique serviront de source dinspiration pour les artistes, qui créeront, par leurs œuvres, des portraits subjectifs de ces quartiers. Ces « expositions personnalisées » seront ouvertes dans les quartiers en question et au centre-ville de la capitale roumaine. (Trad. Dominique)