Pégas regagne du terrain
Le premier « Pegas » pour adultes sortait des usines de Tohan en 1972. En 1975 étaient fabriqués les premiers modèles pour enfants. 5 ans plus tard, les modèles sont diversifiés, on commença à produire des vélos à plusieurs vitesses – « Pegas 1027 » en avait 5. En 1990 on sort sur le marché le vélo de montagne à 18 vitesses et freins Cantilever. Après quoi, la marque sest complètement effondrée. Pourtant, depuis quelques années, une équipe de jeunes enthousiastes se sont proposé de réinventer le « Pegas » pour enfants dans une variante destinée aux adultes. Comment tout cela a redémarré et où en est-on à présent ?
Ana-Maria Cononovici, 09.08.2015, 13:15
Le premier « Pegas » pour adultes sortait des usines de Tohan en 1972. En 1975 étaient fabriqués les premiers modèles pour enfants. 5 ans plus tard, les modèles sont diversifiés, on commença à produire des vélos à plusieurs vitesses – « Pegas 1027 » en avait 5. En 1990 on sort sur le marché le vélo de montagne à 18 vitesses et freins Cantilever. Après quoi, la marque sest complètement effondrée. Pourtant, depuis quelques années, une équipe de jeunes enthousiastes se sont proposé de réinventer le « Pegas » pour enfants dans une variante destinée aux adultes. Comment tout cela a redémarré et où en est-on à présent ?
Linitiateur du projet, Andrei Botescu, explique: « Ça a commencé par le besoin dun vélo. Je me suis orienté tout dabord vers un modèle américain, plutôt cher. Le hasard a fait quil ma été volé. Alors jai souhaité avoir un beau vélo que jaime bien, mais qui nattire pas tellement lattention des voleurs. Et cest ainsi que jen suis arrivé à touver un « Pegas » déjà utilisé et reconditionné. On nen fabriquait plus et jai commencé à réfléchir à la façon dont je pouvais my prendre pour en produire. »
« Achète-toi un « Pegas » et fais lui une place dans ta maison » – cest lexhortation par laquelle sont accueillis les visiteurs de la page Facebook des créateurs du nouveau « Pegas ». Lentrepreneur Andrei Botescu nous donne des détails: « Cest une campagne ciblée, car nous savons que nombre de nos clients gardent leur vélo dans leur appartement. Tout le monde na pas une maison avec un cour, les bâtiments à plusieurs étages ne disposent pas de parcs de stationnement pour vélos et avant toute autre chose, les clients souhaitent savoir sils peuvent monter et descendre leur vélo par lascenseur. Et alors, le vélo fait partie de lunivers de la maison. »
Cest lannée 2012 qui a marqué le retour du vélo « Pegas » sur le marché roumain. Andrei Botescu nous raconte son cheminement : « Jai commencé par constituer une équipe : après de longues recherches, jai trouvé un très bon designer, un très bon ingénieur et un très bon spécialiste du marketing. Nous avons commencé le travail en 2010, deux années avant la sortie du premier modèle. La première année, nous avons fabriqué 500 vélos, lannée dernière près de 1.500. Nous vendons toute notre production, car la demande est importante, aussi bien en Roumanie quà létranger. Il y a beaucoup de Roumains vivant ailleurs qui envoient des commandes. Nous venons, par exemple, den recevoir une dune dame établie aux Pays-Bas, qui travaille à lAgence spatiale européenne. Nombre de nos compatriotes sont fiers de ce vélo roumain, que lon peut, grâce à eux, voir dans les allées des universités de France, du Royaume Un ou du Luxembourg. »
La bicyclette Pegas daujourdhui est mi-nostalgique, mi-produit branché, griffé, de très bonne qualité, avec un design particulier et des couleurs alléchantes. Et de la bicyclette des enfants roumains dantan quest-ce qui reste? Andrei Botescu nous en fait le tour: « Nous avons gardé notamment le design et cela est évident surtout pour le modèle à selle et guidon allongés, destiné initialement aux enfants. La forme du cadre a également perduré, mais nous lavons adapté aux adultes pour les faire vivre une expérience inédite, de retour à lenfance. Et nombre des usagers ne se rendent pas compte de cet agrandissement – ils croient réellement que ce modèle avait à lorigine les dimensions actuelles. Il est très chargé démotions, ce projet. »
Pegas, la bicyclette, est très active sur les réseaux sociaux. Mais pour sassurer une meilleure visibilité sur le marché, elle est impliquée dans nombre de campagnes, affirme Andrei Botescu: « Il y en a eu de très intéressantes, grâce auxquelles nous avons remporté des prix du secteur publicitaire. Lune dentre elle sappelle « Internet du peuple ». Nous avons mis en ligne un site internetulpoporului.ro, disponible aussi en anglais, où nous avons joué à imaginer à quoi Internet aurait ressemblé sil avait été disponible à lépoque du régime de Nicolae Ceauşescu. Nous avons fait, par ailleurs, une campagne plus romantique, avec les histoires damour entre bicyclettes, ou encore une autre ciblée sur la culture urbaine. Cette dernière sappelle « couleur urbaine » et vous permet de choisir la future couleur de votre deux roues grâce à une application pour smartphone et une photo que vous prenez en ville. Vous choisissez la couleur, nous vous la mettons sur votre bicyclette. »
Les passionnés de Pegas daujourdhui assouvissent un désir denfance, explique notre interlocuteur. Jadis, ils navaient pas suffisamment dargent pour sen acheter une. Maintenant ils en ont et souhaitent acquérir précisément lobjet tant convoité. Sauf que le temps na pas passé pour rien sur cette bicyclette, selon Andrei Bontescu: « Nos produits appartiennent à la ville et à sa culture. On peut les utiliser pour se rendre au travail mais aussi pour les loisirs, une promenade de weekend, par exemple. Nous avons amélioré la position de lusager de la bicyclette. Une fois monté en selle, vous vous rendez compte tout de suite que vous êtes à une certaine hauteur, plus confortable, que le guidon est suffisamment élevé pour vos permettre de regarder autour, les gens, les paysages. »
Alors, si vous aimez les accessoires assortis à votre tenue, accessoires éco-branchés, et quon tourne la tête après vous, de manière admirative, bien évidemment, réfléchissez à une bicyclette roumaine: Pegas, le cheval à deux roues…