MIRA
Cosmin Mihaiu, Alina Călin, Andrei Cantea et Liviu-Andrei Dascălu ont mis au point un logiciel qui peut contribuer de manière décisive à améliorer la qualité de vie des personnes à handicaps temporaires et qui subissent des thérapies de récupération. En 2011, lorsqu’ils étaient étudiants à la Faculté de Mathématiques de Cluj, les quatre jeunes s’étaient inscrits au concours organisé par Microsoft «Imagine Cup». « Imaginez un monde où la technologie aide à résoudre les plus gros problèmes », voilà le thème de cette compétition s’adressant à la jeunesse étudiante du monde entier.
România Internațional, 24.07.2014, 15:21
Cosmin Mihaiu, Alina Călin, Andrei Cantea et Liviu-Andrei Dascălu ont mis au point un logiciel qui peut contribuer de manière décisive à améliorer la qualité de vie des personnes à handicaps temporaires et qui subissent des thérapies de récupération. En 2011, lorsqu’ils étaient étudiants à la Faculté de Mathématiques de Cluj, les quatre jeunes s’étaient inscrits au concours organisé par Microsoft «Imagine Cup». « Imaginez un monde où la technologie aide à résoudre les plus gros problèmes », voilà le thème de cette compétition s’adressant à la jeunesse étudiante du monde entier.
Cosmin se rappelle une époque pas très gaie de sa vie : s’étant cassé le bras, à 7 ans, il avait dû subir une longue période de récupération. Puisque le souvenir des exercices de kinésithérapie était encore vif et douloureux, Cosmin avait proposé à ses collègues de trouver ensemble une méthode susceptible de rendre plus facile et plus efficace cette expérience de récupération médicale, tant pour les patients que pour les médecins.
Comment y parvenir ? En aidant le patient à ne plus penser à la douleur, à cibler son attention sur quelque chose d’autre, raconte Cosmin Mihaiu : «La récupération médicale se fait chaque jour. Ce que nous souhaitions faire, c’était offrir aux patients une meilleure expérience, plus agréable, plus facile à vivre. Les jeux vidéo semblaient être l’alternative la plus heureuse aux exercices traditionnels. Grâce à l’interactivité, le patient ne fait plus attention aux procédures médicales pour se concentrer en échange sur le jeu. Cela lui fait oublier le malaise ou les désagréments qui vont avec les exercices. Le grand problème dans la kinésithérapie, c’est que les patients ne font pas les exercices chez eux, à cause de la douleur ou de l’inconfort. Nous avons donc voulu leur offrir une récupération plus facile à supporter, et interactive de surcroît, de sorte qu’ils puissent faire les exercices recommandés par le médecin et se remettre plus vite».
Le logiciel proposé par l’équipe formée des quatre jeunes a été baptisé MIRA: Medical Interactive Recovery Assistant. Leur projet a été retenu pour la finale du concours Imagine Cup et applaudi par les membres du jury. Ce moment précis les ayant convaincus que cela valait la peine d’investir dans ce projet, ils se sont mis à identifier les directions de développement. Comment le projet MIRA fonctionne-t-il? Concrètement, il s’agit de plusieurs jeux que les patients peuvent jouer par l’intermédiaire de la plate-forme Kinect. Piano, Catch It, Airplanes, Touch it, Kick it… Tous reposent sur le principe de la thérapie occupationnelle.
En clair, cela suppose que le patient ait constamment un retour et que son évolution soit suivie et analysée. «Tandis que le patient joue, le programme enregistre chaque donnée nécessaire au kinésithérapeute ou au médecin pour observer son évolution. Ces données ont trait aux paramètres classiques, tels que vitesse, accélération, distance parcourue par un certain patient, voire même les points gagnés lors des jeux. Toutes ces données permettent au kinésithérapeute de se faire une idée très précise des progrès du patient. L’idée du jeu Touch it est née à la suggestion d’un spécialiste qui nous a proposé un jeu censé convaincre l’utilisateur qu’il peut toucher certaines zones de son corps, comme c’est le cas du visage, car, au quotidien, chaque individu est obligé de porter sa main à la bouche pour se nourrir ou pour les gestes d’hygiène. Grâce au dispositif Kinect on peut savoir si le patient est vraiment capable de le faire. Le format du jeu est bien simple. Un petit papillon vole autour du patient et se pose sur certaines zones du corps que le patient doit toucher».
MIRA se décline en deux variantes: celle que l’on peut utiliser chez soi et celle destinée aux cliniques. Ce qui les distingue, ce sont les informations enregistrées par le logiciel. Cosmin Mihaiu : «MIRA Clinic comporte aussi bien les jeux que les auxiliaires mis à la disposition des personnels médicaux, médecins et kinésithérapeutes, afin de personnaliser les exercices de récupération. Il s’agit donc d’une application grâce à laquelle le spécialiste puisse créer sa propre série d’exercices destinés au patient. En outre, elle affiche tous les résultats des patients durant la récupération. La variante utilisable à domicile contient seulement les jeux. Pendant que les patients jouent chez eux, toutes les données stockées sont transmises au kinésithérapeute ou au médecin, qui en constatent les avancées. Nous procédons actuellement à des essais dans les cliniques et les institutions pour savoir ce qu’en pensent les spécialistes et les patients. Nous avons déjà un retour positif. Bien sûr que cette application est susceptible d’améliorations et nous nous avons déjà reçu pas mal de suggestions en ce sens, mais, dans les grandes lignes, tout le monde l’apprécie».
Comme tout jeu vidéo qui se respecte, ceux de MIRA supposent des points engrangés, des classements et des récompenses. La meilleure des récompenses, c’est celle que l’esprit du patient se laisse entraîner par le jeu et qu’il commande au corps d’exécuter les mouvements dont il a tant besoin pour recouvrer totalement sa fonctionnalité.
L’idée de ce logiciel a été appréciée aussi par les organisateurs de l’incubateur de projets médicaux, HealthBox Europe de Londres, précise Cosmin Mihaiu : «C’est un programme intensif de trois mois, qui passe par le mentorat, les exercices et l’introduction à l’industrie médicale. Comme le programme se trouvait à Londres, nous avons décidé de monter là notre propre affaire. Mes collègues sont ici en Roumanie et s’occupent du volet technique et des relations à développer. Le but que je poursuis au Royaume-Uni, c’est de développer l’affaire avec nos partenaires d’ici. MIRA est déjà utilisé dans un des plus grands hôpitaux de Londres, mais aussi à Manchester. Notre application est parvenue à l’étape de finalisation. Nous espérons que dans la première moitié de l’année nous aurons aussi des clients payants pour les deux variantes. Nous ambitionnons de porter ce logiciel au stade où patients, utilisateurs ou spécialistes puissent en tirer le maximum de profit».
Sachez aussi que, dans un proche avenir, MIRA proposera également des jeux utilisables en séances de logopédie. Toutes les informations sur cette application sont à retrouver sur le site www.mirarehab.com. (trad. Mariana Tudose)