« Mioritics » en action
« L’héritage culturel n’est pas gravé dans la pierre, mais dans l’expérience que les gens échangent » – c’est la devise des actions que l’association « Mioritics » organise pour protéger et promouvoir le patrimoine culturel et naturel et stimuler le développement de l’écotourisme et du tourisme culturel en Roumanie. Une association qui compte déjà 10 ans d’existence.
Ana-Maria Cononovici, 29.11.2015, 13:18
« L’héritage culturel n’est pas gravé dans la pierre, mais dans l’expérience que les gens échangent » – c’est la devise des actions que l’association « Mioritics » organise pour protéger et promouvoir le patrimoine culturel et naturel et stimuler le développement de l’écotourisme et du tourisme culturel en Roumanie. Une association qui compte déjà 10 ans d’existence.
Mihai Dragomir, président de l’association Mioritics: « Dès le début, nous nous sommes proposer de promouvoir la Roumanie et notamment les endroits moins connus. Nous pensions à l’époque aux événements qui se passent dans les zones rurales. C’est une association qui s’est développée tout naturellement et aujourd’hui nous sommes actifs principalement en Transylvanie, sur le plateau de Hârtibaci. Au début, entre 2004 et 2007, nos projets avaient plutôt un caractère estival. En 2008, nous avons mis en œuvre un partenariat avec le bureau régional de l’UNESCO à Venise, qui nous a offert un appui financier pour nos premiers projets vraiment importants. Je mentionnerais le réseau des centres d’information pour le patrimoine, que nous avons ouverts en 2008-2010, à Sighişoara, Sibiu, Râşnov et Agnita; je rappellerais également les activités destinées aux enfants et de petits événements culturels, organisés dans les villages à églises fortifiées du sud de la Transylvanie, pour attirer des touristes. Ensuite, les choses ont évolué et, peu à peu, nous avons développé des partenariats locaux plus importants – entre autres avec la municipalité de Râşnov. Grâce à ce partenariat, nous avons pu organiser dans la région des événements culturels en collaboration avec les autorités locales. Il s’agit d’un festival du film historique – qui est l’événement le plus important – mais aussi d’un festival de reconstitution historique. Depuis l’année dernière, nous avons réussi à créer un groupe de reconstitution historique à Râşnov, dans le cadre d’un projet financé par des fonds norvégiens. S’y ajoute le festival Jeux mania, consacré aux enfants et le festival « Le nom de la rose ».
Contre toute apparence, le Festival du film historique, arrivé cette année à sa 7e édition, n’est pas un événement de niche. Mihai Dragomir explique : «C’est plus qu’un festival, c’est un produit culturel complexe. 10 jours durant, on propose au public près de 50 projections et une dizaine de concerts. Depuis 3 ans, le festival est devenu une véritable école d’été, ouverte aux étudiants de Roumanie et de la République de Moldova, qui se déroule en partenariat avec l’Institut pour la mémoire de l’exil roumain et avec l’Institut culturel roumain. Les étudiants ne sont pas les seuls à y participer, y sont également présents des historiens, des ambassadeurs et des témoins oculaires de différents moments historiques. Le festival accueille également des expositions et une foire du livre.»
Un autre événement devenu traditionnel est le Festival de reconstitution historique, déroulé au mois d’août et arrivé, lui aussi, à sa 7e édition.
Mihai Dragomir : « A chaque nouvelle édition nous abordons une autre thème. Le festival illustre différentes périodes. Le groupe créé à Râşnov l’année dernière était ciblé sur les XIII-e et XVII-e siècles, deux périodes importantes pour la cité de Rânov. Ce groupe est moins guerrier, nous avons essayé de mettre l’accent sur la vie quotidienne et sur la reconstitution des métiers traditionnels. C’est que la cité de Râşnov n’est pas connue pour des exploits militaires, elle a survécu par ses artisans et ses commerçants. Cet été, nous avons invité 40 Vikings qui ont passé 4 jours à Râşnov, donnant un exemple de la façon dont la reconstitution historique doit être faite et dont il faudrait organiser un événement de reconstitution historique. En collaboration avec ces Vikings, nous avons réussi à élaborer un guide pour les organisateurs de festivals, que nous sommes en train de promouvoir. »
Un autre projet pilote pour la Roumanie, l’Association Mioritics l’a mis en œuvre avec un partenaire d’Allemagne : c’est un projet d’éducation pour un développement durable. Les enfants apprennent par exemple, des choses sur les pommes, en commençant par goûter le jus frais, qui vient juste d’être pressé. On leur fait goûter ensuite d’autres jus de pommes en vente dans les magasins à différents prix. Ils finissent par analyser le rapport qualité/prix de ces produits. L’Association Mioritics vient de gagner un méritoire deuxième prix au concours EDEN des destinations touristiques européennes d’excellence, avec un projet de promotion du sud de la Transylvanie. Comment ce projet se développera-t-il ?
Mihai Dragomir explique : « A partir du 1er janvier prochain, nous allons démarrer un autre projet, pour marquer des trajets de randonnée et les trajets destinés aux VTT dans le sud de la Transylvanie, entre Sibiu-Făgăraş et Rupea. Il s’agit d’un réseau de plus de 250 km, qui viendra s’ajouter à un autre, de 350 km, situé plus au nord. Nous allons ainsi boucler la boucle, rendant notre destination très intéressante pour ceux qui viennent pratiquer le tourisme lent. »
L’Association Mioritics poursuit ses projets, aussi resterons-nous les yeux rivés sur le sud de la Transylvanie, pour de nouvelles découvertes. ( Trad. : Dominique)