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Métiers traditionnels d’autrefois enseignés dans une école d’aujourd’hui

Doter les écoles d’ordinateurs, faciliter l’accès des élèves à Internet, remettre à jour le contenu des programme scolaires comptent parmi les priorités de l’enseignement roumain. L’école de Piscu, qui garde la tradition des écoles villageoises d’autrefois, encourage pourtant, elle, les enfants et même les adultes à redécouvrir différents métiers traditionnels et à se familiariser avec le patrimoine culturel local.

Métiers traditionnels d’autrefois enseignés dans une école d’aujourd’hui
Métiers traditionnels d’autrefois enseignés dans une école d’aujourd’hui

, 11.01.2015, 13:49



Adriana Scripcariu, coordinatrice de l’école Agatonia et de l’Association Gaspar-Balthasar-Melchior nous parle de cette école située dans le comté d’Ilfov, encerclant la capitale : « L’école Agatonia est une école primaire avec toutes les activités propres à un tel établissement. Nous y ajoutons pourtant des activités liées au patrimoine culturel et nous tâchons d’introduire dans nos cours habituels des informations liées à ce sujet. Un temps est réservé pour développer chez les enfants un savoir-faire lié à certains métiers traditionnels pratiqués au fil du temps dans notre village, notamment le tissage. Nous disposons déjà de plusieurs livres, de manuels scolaires consacrés au patrimoine culturel local. A mon avis, tous les départements du pays devraient disposer de tels manuels. Nous avons élaboré jusqu’ici deux livres de ce genre, l’un consacré au comté d’Ilfov, l’autre au comté de Braşov. Ce sont des ouvrages interdisciplinaires, comportant des extraits du folklore littéraire de la région ainsi que des informations sur les métiers traditionnels pratiqués, sur les fêtes, sur les événements religieux célébrés tout au long de l’année, de sorte que les enfants soient bien ancrés dans l’univers des valeurs culturelles qui les entourent. Et de ce point de vue, on peut parler d’une école dans le sens plus large du terme, car ceux qui viennent à Pisccu peuvent apprendre davantage sur notre patrimoine culturel et s’initier aux différents métiers traditionnels. A cette école sont inscrits des groupes d’enfants et d’adultes de plusieurs régions du pays. »



Le but en est d’assurer le développement spirituel des nouvelles générations, de sorte qu’elles puissent nourrir leur âme du précieux héritage légué par nos ancêtres et le cultiver, pour les générations à venir.



Quand ils ont fondé cet établissement, Adriana Scripcariu et son mari, Virgil Scripcariu, ne savaient pas à quoi tout cela mènerait : « Nous n’avions pas de projet très précis. Ce projet a pris contour peu à peu. Nous nous étions installés dans un village où les traditions anciennes sont très vigoureuses. Moi, je suis historienne de l’art, mon mari est sculpteur. Nous avons commencé à découvrir le patrimoine de ce village et comme nous avons des enfants, nous avons pensé à leur proposer des activités qui attirent aussi les enfants du village. En constatant combien ce sujet peut être attractif quand il est présenté comme il faut, nous avons ouvert nos activités aux enfants d’autres localités, qui sont venus passer plusieurs heures avec nous et se sont épris des métiers traditionnels. »



Si, dans la matinée, l’école de Piscu fonctionne comme toute autre école primaire du pays, dans l’après-midi, elle ouvre ses portes à un grand nombre de jeunes de différents âges, engagés dans des activités extrascolaires, interdisciplinaires. Ces activités consacrées à des thèmes culturels, au patrimoine roumain et à certains éléments de culture générale, dans le sens le plus large du terme, comblent un vide, car à Piscu l’offre éducationnelle n’est pas très diversifiée. Pour les enfants du village, l’accès à ces activités est gratuit. L’école Agatonia ouvre périodiquement ses portes à d’autres groupes d’enfants et d’adultes qui souhaitent participer aux activités proposées, aux ateliers qui les familiarisent avec le patrimoine culturel local. Ces groupes soutiennent, par leur contribution, l’activité quotidienne de l’école. C’est la modalité d’autofinancement conçue par l’association.



Nous avons demandé à Adriana Scripcariu qui franchit le seuil de leur école :« Nous accueillons des personnes de tous les âges, des enfants de moins de 6 ans, qui vont encore à la maternelle jusqu’aux représentants d’importantes institutions en quête d’activités de team building. L’atelier le plus souvent proposé est celui de poterie, vu que c’est un des métiers spécifiques du village, celui-ci étant situé au milieu d’un ancien centre de céramique. Les adultes y redécouvrent les objets en terre cuite, des tissus qui leur rappellent l’univers de leur enfance, passée bien souvent à la campagne, chez les grands-parents, et ce sont là pour eux de très doux souvenirs. A part les ateliers de poterie, nous organisons des ateliers de sculpture. Nous présentons par exemple aux participants un objet et nous les aidons à le modeler ou bien nous les invitons à découvrir, en quelques heures, assistés par le sculpteur, comment on réalise un portrait en terre cuite d’après un modèle vivant. Ce sont là des expériences que les gens ont rarement l’occasion de faire et c’est pourquoi ils choisissent notre école. Nous pouvons combiner plusieurs ateliers et proposer, par exemple, un atelier de sculpture en terre cuite, de poterie et de tissage ou bien un atelier de portrait et de poterie ou encore de peinture sur des pots en céramique et de linogravure. Cela dépend de ce que nos invités souhaitent voir et apprendre. »



Bientôt, ceux qui viendront à Piscu pourront personnaliser eux-mêmes la vaisselle en céramique qu’ils ont réalisée. Et en tant que projet d’envergure, l’école Agatonia souhaite promouvoir l’idée que le patrimoine culturel doit figurer au programme scolaire, pour consolider l’esprit citoyen des jeunes. (Trad. : Dominique)

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