Menu en attente
Il fut ouvert il y a quelques mois, utilisant l’espace d’un ancien restaurant, meublé avec des tables de récupération d’anciennes maisons paysannes de villages saxons. Un bistro simple et lumineux qui s’est proposé dès l’ouverture d’avoir une composante sociale. D’ailleurs, le motto de l’un des chefs est affiché à l’entrée du resto : « Mange chez nous pour que nous ne mourions pas de faim ». Il s’agit d’un établissement qui prépare aussi des déjeuners pour les sans-abri.
Ana-Maria Cononovici, 20.03.2016, 13:15
Il fut ouvert il y a quelques mois, utilisant l’espace d’un ancien restaurant, meublé avec des tables de récupération d’anciennes maisons paysannes de villages saxons. Un bistro simple et lumineux qui s’est proposé dès l’ouverture d’avoir une composante sociale. D’ailleurs, le motto de l’un des chefs est affiché à l’entrée du resto : « Mange chez nous pour que nous ne mourions pas de faim ». Il s’agit d’un établissement qui prépare aussi des déjeuners pour les sans-abri.
Mona Bratescu, initiatrice du projet « Menu en attente », a évoqué les origines de celui-ci : « Il s’agit d’un projet importé de l’étranger et qui a commencé dans les rues de Naples. Bref, nos clients achètent des menus qui seront ensuite distribués à des personnes confrontées à différentes difficultés : personnes âgées, qui touchent des pensions de retraite très petites, familles nombreuses qui ne peuvent pas s’entretenir, gens de la rue. Nous ne faisons aucune discrimination. Pratiquement, nous offrons des plats à n’importe qui vient en demander un. »
Il s’agit d’une idée qui protège les besogneux, mise en œuvre avec la discrétion et la générosité spécifiques à la manière authentique de faire du bien, explique Mona Bratescu : « Certainement, il existe encore des bistros qui font cela et c’est très bien. Nous avons entendu parler de cette initiative et nous l’avons adoptée tout naturellement. Les gens venaient nous trouver pour nous demander une portion de nourriture et nous avons envisagé de faire davantage en ce sens. L’unique problème auquel nous nous sommes confrontés est d’ordre législatif, dans le sens qu’une société ne peut pas accepter des donations. De ce fait, il est difficile de faire du bien en toute légalité. La variante que nous avons trouvée est de vendre ces menus au prix de revient et d’y mettre une marge parce qu’il est illégal de vendre sans aucune marge commerciale. Nous émettons un ticket de caisse, nous payons des taxes et en fait tout est légal, mais aussi bénéfique. Il faut seulement être un peu plus proactif, c’est-à-dire de cuisiner un peu plus chaque jour, ce qui est très simple, surtout pour un restaurant. »
Le bistro dont nous parlons prépare des plats organiques, avec des ingrédients de très bonne qualité, utilisés dans des recettes tout à fait spéciales et à des prix décents. Voici la philosophie de business des initiateurs du projet. De l’avis de Mona Bratescu, hormis les documents, le plus difficile a été de trouver des fournisseurs : « En principe, nous essayons de choisir notamment des producteurs locaux, sauf pour le côté épicerie ou produits que l’on ne peut pas trouver chez nous. Nous proposons toujours trois viandes et un menu végétarien. Ce dernier est très recherché semble-t-il puisque les végétariens de Bucarest ne disposent pas d’une série si variée de produits. Nous avons du veau, du porc, du poulet et deux desserts. Nous proposons toujours une soupe ou une ciorba, trois viandes, le menu végétarien et un dessert offert par la maison. »
La communication sur les réseaux sociaux a fait croître la notoriété du bistro dont nous parlons: « Au début, l’idée était de servir le déjeuner aux employés des multinationales, qui n’ont pas le temps de cuisiner chez eux. Nous avons eu des clients venus de l’autre bout de la ville justement pour acheter des menus en attente. Nombre de personnes ont soutenu tout ce que ce concept signifie. Notre meilleur canal de communication est la page Facebook. C’est là que l’on peut voir les tickets de caisse délivrés et trouver les informations sur les menus proposés et les portions servies. Nous avons à présent 10 menus par semaine et des donateurs spontanés. Quelqu’un a acheté 100 menus, au début, pour encourager cette initiative, ensuite 15 et 25. »
Les plats ont été préparés selon des recettes de cuisine traditionnelle et moderne. Le projet est en passe de se développer, a précisé Mona Brătescu: « Notre projet a aussi une composante très importante qui vise à éliminer les barrières sociales, ce qui veut dire que nous accueillons de la même manière un étudiant, un employé des multinationales, une personne âgée, une mère et ses enfants ou un sans – abri. Nous souhaitons faire des livraisons à vélo aussi, collecter l’huile alimentaire usagée, et servir de modèle pour d’autres beaux projets. »
N’oubliez pas que c’est un projet ouvert à n’importe qui veut y participer. (Trad.: Alex Diaconescu, Mariana Tudose)