Marque enregistrée dans un monastère
Erigé à l’initiative d’un médecin originaire de la région, ce lieu de culte commença à se développer et des ateliers furent construits pour les différentes activités des religieuses. Ce qui fait l’unicité du monastère de Nera, c’est que plus de 80% de ses religieuses ont fait des études supérieures, étant pour la plupart diplômées des facultés de psychologie et de médecine, d’autres ont une formation d’infirmières. C’est pourquoi il n’est pas du tout surprenant qu’aux ateliers de peinture, lithographie et sculpture en bois se soit ajouté un atelier consacré aux plantes médicinales, que les nonnes vont cueillir le long des gorges de la Nera, montant souvent les pentes des monts Semenic.
Ana-Maria Cononovici, 03.12.2017, 15:02
Selon Simona Huţuţuc, représentante d’une société qui commercialise les produits à base de plantes provenant du monastère, ceux-ci attirent les clients par la manière dont ils sont préparés : « Les clients apprécient ces produits créés selon des recettes inédites, inspirées de remèdes traditionnels ou utilisés dans les monastères. Ils apprécient le fait que l’ensemble du processus de préparation, depuis la cueillette des plantes et des fruits et leur séchage, jusqu’à l’emballage et l’étiquetage, tout est réalisé manuellement, par les moniales elles-mêmes. Les produits sont préparés à partir d’extraits concentrés de plantes et de fruits cueillis dans la vallée de la rivière Nera et dans les monts du Banat, une zone très connue pour la richesse et la diversité de ses plantes médicinales. »
Sœur Caliopia, du monastère de Nera, nous raconte l’histoire de ces produits : « L’histoire de ces produits est l’histoire d’une quête découlant de notre tâche de religieuses: essayer de servir Dieu et les hommes. Il y a cette image de l’église vue comme hôpital spirituel, comme établissement de santé et lieu de guérison. D’ailleurs, dans l’espace roumain, des établissements pour soigner les malades étaient créés, dans le passé, autour des monastères, où, depuis les temps les plus anciens, il y avait des moines qui connaissaient les plantes aux vertus thérapeutiques et la façon de les utiliser. Notre activité liée aux plantes perpétue en quelque sorte cette tradition monacale. Avec le concours du fondateur de notre monastère, le médecin Pavel Chirilă, nous nous sommes lancées dans cette voie de la phytothérapie, pour mettre en valeur aussi bien la riche flore du Banat que les recettes de remèdes que nos ancêtres utilisaient pour guérir, notamment à l’aide des plantes. »
Qu’est-ce que ces produits réalisés au monastère ont-ils de spécial ? Sœur Caliopia : « Ce sont des produits réalisés avec amour, des produits naturels, sans additifs, sans substances chimiques, synthétiques, ni colorants, ni conservateurs, par respect pour le don de la vie et de la santé que nous souhaitons offrir à ceux qui cherchent des remèdes naturels et préparés dans un monastère. »
Tisanes, teintures et huiles furent les premiers pas des nonnes du monastère de Nera dans l’art de la phytothérapie. L’éventail des produits s’est diversifié graduellement, par la suite. Sœur Caliopia : «Chacune de nos recettes associe plusieurs plantes, pour assurer une plus grande efficacité des produits dans le traitement des troubles ou des maladies. Les clients apprécient les combinaisons d’ingrédients que nous proposons, par exemple le savon liquide à base de millefeuilles et d’aurone, ou d’absinthe et de son, de miel et de grande aunée et ainsi de suite. »
Nous avons demandé à Simona Huţuţuc quels étaient les produits les plus recherchés sur le marché : « Ce sont les crèmes naturelles au propolis, à l’absinthe ou à la consoude officinale. Il y a ensuite les huiles de sauge, de basilic ou de thym, serpolet et d’origan. Sont également recherchés les savons naturels à la lavande et le vinaigre « Adistop » qui stimule le transit intestinal, favorise l’élimination des toxines et entraîne une perte de poids. Cette année, les religieuses de Nera ont lancé une gamme de produits apicoles et de compléments alimentaires complexes, contenant différents mélanges de plantes ou des poudres de plantes – camomille, ail sauvage, feuilles de bouleau ou orties et beaucoup d’autres que tout le monde connaît. »
Macération à froid, fermentation naturelle, extraits huileux et hydroalcooliques, mais aussi désir d’aider les autres – voilà le secret des produits devenus la tradition de ce jeune monastère.
(Aut. : Ana-Maria Cononovici ; Trad. : Dominiqiue)