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L’initiative pour le bonheur

En septembre 2012, 20 jeunes ont fondé une ONG dont le but est de disséminer le bonheur. A quoi pensez-vous quand vous lisez cette phrase ? Eh bien, non, ils ne pratiquent pas le yoga ni ne prêchent le bonheur éternel ; ce ne sont que des gens qui veulent aider leurs semblables à découvrir au fond d’eux mêmes des raisons d’être vraiment heureux. Comment le font-ils ? Sur le site de cette ONG, il est écrit ainsi : Selon le premier rapport mondial sur le bonheur, délivré par les Nations Unies en 2012, la Roumanie est le pays européen le plus malheureux. La mission que s’est donnée l’Association de l’initiative pour le bonheur est de faire augmenter le degré de bonheur des Roumains, en mettant à profit des conclusions et des études de psychologie positive et de psychologie appliquée.

L’initiative pour le bonheur
L’initiative pour le bonheur

, 04.07.2013, 14:51

En septembre 2012, 20 jeunes ont fondé une ONG dont le but est de disséminer le bonheur. A quoi pensez-vous quand vous lisez cette phrase ? Eh bien, non, ils ne pratiquent pas le yoga ni ne prêchent le bonheur éternel ; ce ne sont que des gens qui veulent aider leurs semblables à découvrir au fond d’eux mêmes des raisons d’être vraiment heureux. Comment le font-ils ? Sur le site de cette ONG, il est écrit ainsi : Selon le premier rapport mondial sur le bonheur, délivré par les Nations Unies en 2012, la Roumanie est le pays européen le plus malheureux. La mission que s’est donnée l’Association de l’initiative pour le bonheur est de faire augmenter le degré de bonheur des Roumains, en mettant à profit des conclusions et des études de psychologie positive et de psychologie appliquée.



Mălina Chirea, un des fondateurs de cette ONG, commente les conclusions du rapport de l’ONU. « L’impatience, la pauvreté, le malheur sont des conséquences, non pas des causes. Ce sont les conséquences de notre mentalité, du regard que nous posons sur la vie. Dans une discussion avec des gens lambda, qui sont pauvres et tristes, on peut leur donner au moins une ou deux suggestions pour qu’ils changent leur vie en bien. Moi, je crois fermement que chacun d’entre nous crée sa propre vie ; beaucoup d’entre nous sont encore les victimes de la mentalité d’impuissants qui nous a été inoculée pendant de nombreuses années avant 1989. Aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin de bonheur. Avant 1989, les gens étaient formés à se taire et à obéir. Et puis, tout d’un coup, apparaît un milieu privé, où il faut être entrepreneur, où il faut avoir un esprit d’initiative. Il est extrêmement difficile de s’adapter à un milieu privé de ce genre. Tout ce que nous faisons c’est de faciliter l’introspection, nous ne fournissons pas de solutions cuites au four et prêtes à consommer par tous. Ça, ça n’existe pas. »




L’Initiative pour le bonheur a des ambassadeurs dans la plupart des grandes villes de Roumanie. Ils se rendent dans des lycées et des universités où ils parlent aux élèves et aux étudiants de ce qu’est le bonheur, de comment parvenir à être heureux et surtout de comment arriver à le garder. De l’avis de Mălina Chirea , le bonheur peut être un but ou un moyen, en fonction de la situation de chacun d’entre nous, mais pour chacun de nous le bonheur devrait être aussi quotidien que le pain. « Je crois que tout le monde est en quête du bonheur, plus ou moins sciemment. Chacun endosse les habits de son choix. Pour certains, il s’agit d’une carrière exceptionnelle, pour d’autres — une maison impressionnante ou une famille, d’autres enfin veulent tout avoir. Le bonheur est un état personnel. Si tout notre monde mental était une maison, le bonheur en serait la fondation. »




Un des gros problèmes de la société roumaine actuelle est le fait que ses jeunes vivent dans un monde que leurs parents et grands-parents n’ont même pas pu imaginer, c’est pourquoi ils ont du mal à être heureux ; il n’y a pas de repères valides à l’appui, explique Mălina Chirea. « Le monde pour lequel nos parents nous ont préparés n’existe plus. Les jeunes se réveillent dans une société qui ne respecte plus les idées formatrices de leur enfance et ils ressentent une cassure profonde entre eux-mêmes et ceux qui les ont élevés. Ils ressentent aussi le besoin d’un repère propre qu’ils cherchent dans une direction différente. Les gens essayent de trouver des solutions que les parents et les grands-parents ne sont plus en mesure de fournir. La Roumanie pourra se considérer comme entièrement changée le jour où tous les Roumains parleront du communisme uniquement après avoir lu un livre d’histoire. Nous avons encore beaucoup de travail à faire, c’est d’autant plus évident lorsque nous voyageons en province. Si nous voulons que les choses changent, nous ne pouvons pas attendre les bras croisés. Il nous faut accélérer ce processus, à travers des initiatives de la société civile. Or, parler du bonheur des gens, des choses qui les rendent heureux, est une telle initiative. »




En moins d’un an, plus de 3.000 personnes ont eu l’occasion de réfléchir à ce qui les rend heureux. L’Initiative pour le bonheur ouvrira prochainement un Institut du bonheur, espace destiné à ceux en quête de réponses à des questions sur ce sujet. « Nous nous sommes rendu compte que la communauté et les gens dont on s’entoure sont une composante très importante du bonheur, tout comme le fait de bénéficier d’un espace où l’on se sente bien, où l’on puisse lire des ouvrages sur le bonheur, sur le développement personnel ou quel qu’en soit le nom. Nous avons besoin d’un lieu où les gens puissent venir, se sentir comme chez eux, recevoir le soutien d’autres qui traversent les mêmes changements et se posent les mêmes questions. »




A Bucarest, il existe donc une adresse où habite le bonheur. C’est au 29 rue Avrig que, depuis le 1er juillet 2013, des questions trouvent des réponses et que le Bonheur, qui sait ?, reçoit tous ceux qui frappent à la porte.


(trad.: Ileana Taroi)

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