Les journées de Maramures
La deuxième édition des Journées du Maramures, contrée située dans le nord-ouest de la Roumanie, s’est déroulée du 6 au 8 mai dans plusieurs institutions de Baia Mare, chef-lieu du comté. C’est ici que ce sont donné rendez-vous les traditions locales, la musique traditionnelle et la gastronomie du terroir, sans oublier non plus l’art traditionnel de la région.
Ana-Maria Cononovici, 22.05.2016, 13:14
La deuxième édition des Journées du Maramures, contrée située dans le nord-ouest de la Roumanie, s’est déroulée du 6 au 8 mai dans plusieurs institutions de Baia Mare, chef-lieu du comté. C’est ici que ce sont donné rendez-vous les traditions locales, la musique traditionnelle et la gastronomie du terroir, sans oublier non plus l’art traditionnel de la région.
Le musée de minéralogie « Victor Gorduza » a accueilli des événements consacrés aux aires naturelles protégées, à la biodiversité, à la géodiversité et aux sites transylvains inscrits dans le réseau Natura 2000. Universitaires, chercheurs, muséographes et ethnologues réunis au Palais administratif de Baia Mare ont parlé des vêtements traditionnels, de ce qu’il symbolise et de ce qui le rend unique en Roumanie.
Dana Buzura Gagniuc, porte-parole du Conseil départemental, évoque l’édition de cette année des Journées du Maramures : « Cette année tout l’événement a été consacré au costume traditionnel parce que c’est pour la première fois qu’une fête qui lui est consacrée a été légiférée. Et cette fête a commencé par un colloque. C’est durant la deuxième journée que se sont déroulés de nombreux événements au Musée du village de Baia Mare, comme par exemple un festival des Daces libres et une série de traditions villageoises du Maramures. On a eu l’occasion d’admirer la reconstitution d’une fête de mariage traditionnel de la région de Grosii – Tiblesului, des démonstrations de cuisine paysanne. Les spectacles se sont enchaînés du matin et jusqu’à tard dans la soirée. Nous avons accueilli aussi une foire des artisans et des minéraux, étant donné que le Maramures est une région minière à longue tradition. »
Les organisateurs, le Musée d’Ethnographie et d’Art traditionnel du Maramures ainsi que le Conseil départemental ont imaginé cet événement en deux étapes : la première, accueillie par le Conseil départemental, et la deuxième par le Musée du village.
Un des points forts au programme des Journées du Maramures, ce fut le festival des Daces libres, cette population de Thraces du nord du Danube qui, du 2e au 4e siècle, n’ont jamais fait partie de l’empire romain, dans le cadre de la province romaine de Dacie.
Détails avec Dana Buzura Gagniuc, porte-parole du Conseil départemental de Maramures : « Le Festival des Daces libres est une manifestation qui nous fait revivre des traditions d’il y a 2000 ans : la poterie, le tissage, la fabrication des pièces métalliques. Il y à Baia Mare et à Cluj un groupe d’historiens qui s’habillent de vêtements similaires à ceux que les Daces portaient il y a deux millénaires et qui font des démonstrations publiques de métiers traditionnels. Evidemment les combats entre Daces et Romains sont très appréciés par le public et notamment par les enfants. »
Quel autre moment a été apprécié par les participants aux Journées du Maramures ? Réponse avec la même Dana Buzura Gagniuc, porte-parole du Conseil départemental de Maramures : « Sans aucun doute, le mariage traditionnel ! Au Maramures et notamment dans les villages archaïques, les mariages se déroulent selon un rituel spécifique. Nous avons participé samedi à la reconstitution d’un mariage traditionnel à Grosii Tiblesului donc dans la région de Lapus et dimanche à un autre de Petrova. Il s’agit donc de deux régions différentes, avec leurs traditions et leurs costumes spécifiques. Ce qui diffère d’abord ce sont les costumes. Puis, sachez que la région de Grosii Tiblesului a été influencée par la contrée voisine de Bistrita. C’est pourquoi la musique est différente, tout comme les vœux que font les participants aux mariés. Par ailleurs, à Petrova, il y a cette tradition de la danse de la poule, lorsque les invités dansent en tenant littéralement un plateau avec un poulet rôti. A cela s’ajoutent toute sorte de décorations et de vêtements spéciaux. Les danses diffèrent également : alors qu’à Grosii Tiblesului, les invités dansent deux par deux, à Petrova, ils font une ronde. »
Un autre repère de la culture de l’endroit s’est manifesté par des démonstrations de cuisine traditionnelle des ménagères du Maramureş, et toutes les maisons du Musée du village ont été animées de moments artistiques, a indiqué notre interlocutrice : « Nous avons préparé des sarmale (feuilles de choux farcies de viande), du balmuş (le plat principal des bergers, consistant en de la polenta servie avec du lait et différents types de fromage), ainsi que des beignets comme au Maramureş. Chaque maison du Musée du village a été peuplée par un groupe. Nous avons eu le groupe d’enfants du Palais des enfants, qui ont eu des ateliers de métiers, de couture, de sculpture, de peinture sur verre. Nous avons eu une cour où les élèves de l’Ecole populaire d’art de Baia Mare ont organisé un très beau spectacle de musique traditionnelle. En même temps, des ensembles de musique traditionnelle sont montés sur une scène que nous avons aménagée dans le musée. Samedi soir, nous avons organisé un défilé de costumes traditionnels dans les rues de Baia Mare ».
Des invités d’autres régions aussi ont profité des manifestations consacrées aux Journées du Maramures, soit pour présenter leurs ouvrages scientifiques soit pour découvrir tout simplement la vie des habitants de la zone. (Trad. Alex Diaconescu, Ligia Mihaiescu, Valentina Beleavski)