Le textile – un art
Ce musée est le fruit du travail de trois personnes enthousiastes et passionnées : Florica, Ana et Romulus Zaharia. Lacronyme FARZ est le nom de leur collection mise sur pied à Băiţa, dans le comté de Hunedoara. Florica Zaharia, conservateur honoraire du Metropolitan Museum of Arts de New York, directrice et propriétaire du Musée du textile, nous raconte lhistoire de cette collection, avec ses racines profondes : « Le point de départ a été ma passion pour le textile, une passion de collectionneur qui allait de pair avec ma profession. A mesure que la collection se développait, son utilisation est devenue une véritable responsabilité. Dans lEst de lEurope, notamment dans les territoires ex-communistes, on avait besoin dune collection de référence dans le domaine du textile et dun pont entre les cultures de la région – roumaine comprise – et les cultures occidentales. »
Ana-Maria Cononovici, 06.08.2019, 14:00
Ce musée est le fruit du travail de trois personnes enthousiastes et passionnées : Florica, Ana et Romulus Zaharia. Lacronyme FARZ est le nom de leur collection mise sur pied à Băiţa, dans le comté de Hunedoara. Florica Zaharia, conservateur honoraire du Metropolitan Museum of Arts de New York, directrice et propriétaire du Musée du textile, nous raconte lhistoire de cette collection, avec ses racines profondes : « Le point de départ a été ma passion pour le textile, une passion de collectionneur qui allait de pair avec ma profession. A mesure que la collection se développait, son utilisation est devenue une véritable responsabilité. Dans lEst de lEurope, notamment dans les territoires ex-communistes, on avait besoin dune collection de référence dans le domaine du textile et dun pont entre les cultures de la région – roumaine comprise – et les cultures occidentales. »
La collection a été mise sur pied avec beaucoup de détermination par les époux Florica et Romulus Nicolae Zaharia, que leur fille, Ana Teodora Drăguș, a rejoints dans ce travail commencé il y a 40 ans. Florica Zaharia est docteur en textile et elle a été pendant une trentaine dannée conservateur au Metropolitan Museum of Art, où elle sest trouvée 13 années durant à la tête du Département de conservation des textiles. Florica Zaharia : « Je ne savais pas si ce que nous étions en train de créer allait devenir un musée ou un institut de recherches. Nous avons commencé par collectionner des pièces roumaines, car cétaient celles que je connaissais le mieux, que jaimais le plus et avec lesquelles nous avions grandi. Nous étions étudiants, mon mari et moi, et les vacances dété étaient magnifiques grâce aux traditions qui nous rapprochaient de la culture traditionnelle et de certaines régions du pays. Les objets ont commencé à saccumuler. Ensuite, les amis et les membres de la famille, nous voyant rassembler de tels objets, nous en ont apporté à leur tour. A mesure que le nombre dobjets augmentait et que nous avancions dans notre profession, nous nous sommes rendu compte de la nécessité dune thématique et dune façon méthodique de collectionner. Notre collection sest élargie, couvrant aussi dautres régions du monde, et actuellement, 60% du patrimoine de notre collection est universel et 40% roumain. »
Le Musée du Textile est installé dans deux localités du comté de Hunedoara, disposant de trois locaux, deux à Băiţa et un à Hărţăgani. « Si vous venez visiter le musée, vous constaterez que les locaux répondent dune certaine façon à notre désir de préserver larchitecture à valeur historique. Un des bâtiments qui laccueille est une maison de marchand du 19e siècle, en train dêtre restaurée, un autre est lancien magasin dit « universel » de Băiţa où lon vendait toute sorte de marchandises. Enfin, dans le village de Hărţăgani, à 4 km de Băiţa, le musée est installé dans une ferme paysanne où lon peut découvrir la fabrication artisanale des textiles dans cette zone du pays. Tous les outils et équipements spécifiques y sont étalés, et les activités liées à la fabrication des fibres textiles sy déroulent en été. Des expositions se succèdent tout au long de lannée et si les visiteurs sont intéressés par une certaine partie de la collection qui nest pas exposée au moment de leur visite, nous sommes prêts à la partager avec eux et avec les chercheurs. »
La collection comporte des textiles et des outils utilisés au fil de lhistoire dans la production textile traditionnelle : fibres, colorants et tissus, ainsi quune bibliothèque spécialisée. Les objets exposés proviennent de Roumanie et du monde entier : Europe Centrale et Occidentale, Proche Orient, Inde, Asie Centrale, Chine, Japon, Asie du sud-est, Afrique, Océanie et Amérique. Ce qui rend unique la collection FARZ, cest le fait quelle a été réalisée par des professionnels, une grande attention étant accordée aux aspects techniques du textile. Le musée propose régulièrement des événements. Florica Zaharia: « Nous ouvrirons bientôt une nouvelle exposition : « La laine et leau » censée présenter les couvertures de la zone des Carpates, tissées selon une technologie propre aux régions de montagne. LArt Café du musée vient daccueillir une exposition consacrée aux techniques de décoration des textiles et nous nous apprêtons à en ouvrir bientôt une autre, dédiée aux photographes de la commune, Ana et Gheorghe Tripon, qui présentent les lieux et des gens habillés de leurs costumes traditionnels, quils portent depuis des décennies. »
Le Musée du textile se donne pour tâche de préserver, recueillir, étudier et faire connaître ce patrimoine au public et aux spécialistes. Les fondateurs du musée souhaitent également créer un centre de recherche et déchanges ationaux et internationaux entre experts et jeunes professionnels, pour une meilleure mise en valeur de lart textile. (Trad. : Dominique)