Le Festival International des ballons à air chaud de Baia Mare.
Début octobre, le ciel de la ville de Baia Mare s’anime d’une multitude de ballons à air chaud joliment colorés. Pourtant, les plus téméraires d’entre vous qui osent s’embarquer à bord de la nacelle auront la chance unique de se laisser au gré du vent pour goûter à la liberté. La présence des montgolfières dans le ciel de Maramures est due à Ion Istrate, fondateur du Festival International des ballons à air chaud de Baia Mare.
România Internațional, 24.10.2013, 16:42
Une initiative issue non pas des romans de Jules Verne, mais de la passion du vol qui le caractérise. Ce n’est pas une question d’adrénaline, comme s’attend la plupart d’entre vous. Il s’agit, si vous voulez, d’une simple ballade en altitude. Ce qui rend unique ce vol c’est le fait que l’on s’embarque dans la nacelle pour s’élever à 300, 500 ou même 1000 mètres d’altitude, tout en restant conscient du fait que l’on est complètement au gré du vent. On n’est pas attaché avec des cordes, pas besoin de le faire et du coup on a la liberté totale du mouvement pour bénéficier d’une visibilité à 360 degrés. Au moment où la montgolfière se met à descendre, puisqu’elle peut voler également à basse altitude, disons à 30 ou 50 mètres, le passager peut communiquer avec les gens restés au sol pour les saluer et se faire saluer à son tour. C’est une multitude de sensations impossibles à obtenir dans le cas des autres catégories d’aéronef. En plus, comme le ballon se déplace lentement, il doit arriver dans un courant d’air à vitesse modérée. Tout se déroule donc lentement en laissant aux passagers la joie de profiter au maximum des sensations éprouvées. Une fois en haut du ciel, tous les bruits du sol disparaissent, ils se font à peine entendre comme si l’on avait fermé les fenêtres et que l’on arrive à peine à distinguer un klaxon de voiture ou un aboiement de chien”.
Ion Istrate est le premier importateur de ballons à air chaud de Roumanie. Cela se passait en 1997, à l’époque où il travaillait pour un groupe événementiel qui cherchait à importer une montgolfière publicitaire. Pas facile à en trouver une à cette époque-là, affirme Ion Istrate : « J’ai cherché partout : dans les bibliothèques, auprès des clubs de l’étranger, j’ai donné des coups de fil, envoyé des télécopies. J’ai cherché en Grande Bretagne et en Nouvelle Zélande pour en trouver finalement chez nos voisins hongrois. C’est comme cela qu’a commencé à s’écrire l’histoire de la montgolfière en Roumanie. A l’instar de tout aéronef, on a dû immatriculer le ballon, le soumettre à des tests, élaborer une documentation censée attester ses performances qu’on a soumise par la suite à l’Autorité Aéronautique pour obtenir finalement son certificat d’immatriculation et de navigation. Au moment où l’on a importé la montgolfière, le producteur s’est dit prêt à nous aider à obtenir la licence qu’on a d’ailleurs décrochée suite à un examen passé en Hongrie. Ultérieurement, le processus a été adapté aux normes législatives en vigueur en Roumanie ce qui fait qu’à présent on peut obtenir un certificat de licence chez nous aussi. En 1998, le premier ballon à air chaud était donc immatriculé en Roumanie et deux pilotes avaient obtenu le brevet de pilotage et s’apprêtaient à prendre de l’altitude ».
A l’heure où l’on parle, les montgolfières ne se font plus rares en Roumanie. Les gens se plaisent à les admirer et les plus courageux se disent même prêts à partir en aventure. Pour les habitants de Baia Mare, le Festival des ballons à air chaud est déjà une tradition. Ion Istrate: Lors de sa première édition, en 2011, le festival a réuni 23 équipages de 11 pays aussi bien de l’Est que de l’Ouest du continent et je pense au Royaume Uni, aux Pays Bas, à la France en continuant par l’Ukraine, la République de Moldova, la Slovaquie et la Slovénie. Le matin on organise des vols libres, tandis qu’en week-end, on offre au public la possibilité de faire des vols captifs. Durant ce type de vol, la montgolfière reste reliée au sol par des cordages et s’élève jusqu’à une hauteur de 20 à 30 mètres. Ce vol permet donc à tout le monde d’expérimenter la sensation, même aux gamins qui craignent les altitudes peuvent s’y aventurer. C’est un événement très prisé qui offre un spectacle géant. Les ballons sont joliment colorés et avancent lentement, en flottant dans l’air comme de gros lampions en papier. C’est un spectacle à ne pas rater”
20 équipages de 9 pays sont entrés cette année dans la compétition des montgolfières organisée à Baia Mare. En plus, pour cette deuxième édition du Festival, les organisateurs ont prévu un côté humanitaire. Ion Istrate: Sur le total des recettes obtenues en organisant des vols captifs, une partie a été dirigée vers une gamine de Baia Mare contrainte de vivre et de faire ses devoirs dans des conditions insalubres. Or, grâce à cet argent, on a pu lui trouver un nouveau logement et on l’a fait inscrire dans une école nouvelle. Nous souhaitons aider cette gamine à l’avenir aussi”.
Le vol des montgolfières dans le ciel de Maramures a quelque chose de majestueux. Est-ce que cette activité est dangereuse? Eh bien, aux dires d’Ion Istrate, le grand péril n’est pas de faire un atterrissage d’urgence, mais de tomber irrémédiablement amoureux de cette sensation. Si quelqu’un m’avait dit voici 15 ans écoute moi bien, toi tu finiras par piloter des ballons, j’aurais répondu mais voyons, cela est impossible, tu me confonds peut-être, je n’ai jamais voulu voler en ballon et je ne vais jamais le faire. Franchement, je ne sais pas si l’on peut repartir à zéro quand on a découvert cette activité. Une fois contaminé par le virus du vol, impossible d’y échapper”.
Un proverbe dit que celui qui a connu la sensation du vol finira par marcher les yeux levés vers le ciel. Alors, il ne nous reste plus qu’à vous souhaiter d’essayer au moins une fois un vol en ballon, ne serait-ce que captif et pourquoi pas, à Baia Mare…(trad. : Ioana Stancescu)