Le Festival « Femmes dans la rue de Mătăsari »
Pour la 6e année de suite, la rue de Mătăsari de Bucarest a été interdite aux voitures et redonnée aux piétons, notamment aux femmes venues y présenter leurs projets et leurs idées, accompagnées de bonne musique, défilés de mode, expositions, spectacles de théâtre et débats. C’était le festival intitulé « Femmes dans la rue de Mătăsari ». Une invitation lancée il y a 6 ans aux Bucarestois et aux Bucarestoises par Iulian Văcărean, président de l’Association Beneva. Il nous fait une courte présentation de l’édition de cette année : « Nous avons eu quelque 20.000 participants pendant les jours de festival. Comme d’habitude, nous avons ouvert cet événement par un défilé de mode soutenu par 3 créatrices et par une association qui s’occupe des personnes handicapées mais qui soutient aussi la beauté. Grace à cette association, une femme en fauteuil roulant a participé au défilé où elle a présenté une robe portée par une concurrente à Miss World 2015. On a continué avec de la musique – des troupes roumaines, des troupes très jeunes mais avec une grande expérience musicale. Il y a eu aussi une exposition de produits fait-main, de design et de monde. Il a fallu choisir seulement 60 participants parmi les 400 projets proposés. Bref : du tout pour tous les goûts. »
Ana-Maria Cononovici, 12.06.2016, 13:20
Effectivement ! Coiffeurs dans la rue, produits de beauté, bijoux, design vestimentaire – le tout pour mettre à l’honneur les femmes et leurs projets. Parmi eux (elles) les membres de l’association Work at Home Moms, une communauté de mamans qui travaillent chez elles et dont certaines ont réussi à mettre sur pied de petites affaires de produits fait-maison ou fait-main. S’y ajoutent des associations qui consacrent leur temps à aider les personnes âgées, d’autres qui luttent pour la protection des animaux. Un événement appelé « Femmes dans la rue de Mătăsari » ne se limite toutefois pas aux femmes. Par exemple, nous y avons rencontré Anton Balint, venu promouvoir ses objets décoratifs en verre renfermant de petites plantes : « C’est notre première participation et je pense que nous nous sommes bien intégrés dans ce festival plein de couleur, car nous aussi nous sommes pleins de couleur. A mon avis, le meilleur aspect de ce festival c’est le fait de rencontrer des gens très intéressants, d’écouter leurs histoires, de se lier d’amitié et de se faire connaître. »
Liliana Mânzat, coordinatrice de bénévoles de l’Association « Jamais seul. Les amis des seniors», nous dit pourquoi elle a voulu participer à ce festival : «Nous sommes venus au festival « Femmes dans la rue de Matasari » parce que nous avons trouvé que c’était une bonne occasion de parler aux gens de notre activité et de les inciter à venir en aide aux personnes âgées, seules et isolées. Nous avons aussi fait la promotion de notre campagne intitulée « Le foulard de grand-mère ». Notre association réunit un millier de grand-mères qui tricotent des foulards aux côtés de nos bénévoles. Nous allons vendre ces foulards à différentes occasions pour pouvoir élargir les activités de notre association. »
Les représentants des catégories sociales vulnérables ont bien profité de ce festival pour promouvoir leurs projets. Parmi eux, Magda Coman, présidente de l’association Open Your Heart, et organisatrice de l’événement «Atipic Beauty» (Beauté atypique), consacrée aux personnes handicapées.
Pour sa part, Hofmann Rudolf est un médecin vétérinaire, représentant de la première clinique pour les animaux errants. Accompagné de plusieurs chiens et chats, il est venu au festival dans l’espoir de leur trouver une famille d’adoption. Mission accomplie : deux chats et deux chiens ont été adoptés tout de suite !
Les bicyclettes n’ont pas manqué non plus au festival. Une belle bicyclette Pegas a été la récompense de la gagnante de la course en talons hauts, organisée au dernier jour. Selon Andrei Botescu, représentant des Bicyclettes Pegas, cette course est plus qu’une simple compétition : « Dans le cadre de la manifestation « Femmes dans la rue de Matasari », on a organisé cette une course à pied, un concours symbolique vu que le festival est fondé sur un sujet social, notamment sur l’anti-discrimination. Nous voulons soutenir les projets sociaux et cette rue accueille de nombreuses et de très belles actions sociales et culturelles. Je suis heureux de vivre à Bucarest où les gens sont si beaux. »
Courses à pied, vélos, musique, belles femmes, bonne humeur : le festival de la rue de Matasari est un véritable manifeste pour un changement de la vie urbaine. Et il n’est pas le seul. (Trad. Valentina Beleavski)