Le Changement au féminin
La Roumanie a été accréditée en tant que membre de l'Union européenne des femmes en octobre 2022, à l'occasion du 70ème anniversaire de l'UEF.
Ana-Maria Cononovici, 17.10.2023, 11:56
L’Union européenne des femmes, UEF, dispose de représentants au sein de l’ONU à New York, Vienne et Genève, du Conseil européen ainsi que de l’UNESCO. Il s’agit d’une organisation fondée en 1953, qui œuvre à promouvoir les droits des femmes à l’égalité des chances et à l’éducation, et encourage leur émancipation au travail et dans la société. Elle participe aussi au processus de consultation de la Commission Européenne, dont les résolutions sont ensuite transmises aux parlements nationaux des états membres de l’UE. La Roumanie a été accréditée en tant que membre de cette organisation au niveau européen en octobre 2022, à l’occasion du 70ème anniversaire de l’UEF. Comme en plus, tous les deux ans, a lieu le Congrès international qui permet des discussions autour des problèmes politiques actuels, les représentantes de l’UEF se sont récemment réunies à Bucarest dans le cadre du groupe de travail « Women Creating Change ».
Aphrodite Bletas, présidente de l’UEF internationale et représentante de la Grèce, nous raconte que « Au sein de cette organisation nous travaillons en commission thématique, par exemple « politique internationale », « santé et politique sociale » ou « éducation ». L’une d’entre elles s’intitule « l’Europe prend vie ». Il s’agit d’une commission de diplomatie culturelle, si je puis m’exprimer ainsi. Chaque année, nous organisons un évènement dans l’un de nos Etats membres, ce qui nous permet de découvrir chaque année un nouveau pays et d’en apprendre davantage sur son fonctionnement politique, social et économique. C’est aussi l’occasion de nous rencontrer et de nous faire connaître aussi. Nous ne cherchons pas à encourager le militantisme féministe, mais plutôt à offrir aux femmes les outils nécessaires à leur émancipation, afin qu’elles puissent jouer un rôle dans la société, dans les domaines de leur choix, qu’il s’agisse de la politique, des affaires, de l’éducation ou encore de la famille ».
Parmi les participants se trouvait aussi Victor Nistor, directeur adjoint de la Direction de lutte contre le crime organisé de la police de Roumanie, qui s’est quant à lui exprimé sur la question de la prévention et de la lutte contre la consommation de drogues chez les jeunes. « Le message que nous voulons transmettre concerne l’éducation, et plus particulièrement la prévention autour de la consommation de drogues. Une démarche qui commence d’abord à la maison, chez soi, en famille, mais aussi au sein de son groupe d’amis, avant l’intervention des autorités compétentes en la matière. Quelle est la marche à suivre. En premier lieu, il est essentiel de prendre conscience des choses, d’apprendre de nos expériences passées et d’accepter que nous vivons dans une société mondialisée, dont les frontières ont disparu. Il n’existe plus de barrières et il nous faut accepter que les drogues sont accessibles et circulent sur ce grand marché. »
A la question de savoir si les femmes pouvaient faire changer les choses, Victor Nistor a répondu :
« Oui, les femmes sont toujours actrices du changement, car elles incarnent à la fois la beauté, si je puis dire, et la créativité, dans leur façon de participer au politique. Nous nous appuyons toujours sur elles et elles sont toujours à la hauteur de la tâche ».
Oana Maria Rotariu est une des survivantes de l’incendie de Colectiv de Bucarest. Suite à cette tragédie dans laquelle une soixantaine de jeunes ont perdu la vie et quelque 200 ont été blessés, elle est devenue coach en body positivité. Elle nous fait part de son message: « Dans la vie, l’important est de ne pas être seul. Nous vivons en communauté et pourtant, on continue à souffrir de solitude. Du coup, mon message est de continuer à s’entourer des gens, à trouver des personnes prêtes à rester à nos côtés, quelles que soient les circonstances. Pour cette conférence, j’ai préparé une présentation sur la manière dont on peut vivre en Roumanie, tout en étant handicapé. Je voudrais expliquer aux gens comment faire pour vivre au sein d’une société qui affirme accepter les différences, mais qui en réalité, ne le fait pas. Nous avons d’une part, une belle propagande et de l’autre – la réalité. Et pour les personnes handicapées, notamment pour les femmes, il y a plein d’obstacles au quotidien contre lesquels il faut se battre. Oana nous a assurés que la vulnérabilité n’avait rien à voir avec la fragilité ou la faiblesse. Tout au contraire. Les femmes handicapées sont souvent autant de voix capables d’entrainer des changements dans ce monde.
Sat Dharam Kaur est naturopathe et impliquée dans plusieurs programmes à succès censés soutenir les femmes à travers le monde. Elle plaide pour l’importance du soutien accordé aux femmes en situation vulnérable : enceintes, malades ou en situation de dépendance. « Par le passé, mon travail a constitué à appuyer les femmes remises après un cancer de sein. J’ai mis en place plusieurs programmes à l’intention des gens, victimes de la dépendance. Avec le psychothérapeute, Gabor Mate, nous avons mis en place le programme « Compassionate Inquiry » qui se construit autour de l’idée que la connexion est l’essence même de la sécurité. C’est une initiative censée apprendre aux gens comment aider les victimes des traumas à refaire surface ».
Beaucoup de psychologues pensent que le trauma est alimenté par l’absence de la connexion humaine, de plus en plus fréquente dans une société qui reconnait de moins en moins la famille traditionnelle.L’équipe qui représente la Roumanie au sein des différentes commissions de l’UEF, (l’Union européenne des femmes), telles la Commission pour la Santé, pour la Culture, pour l’Education ou pour les Relations Internationales, se propose de profiter du soutien européen pour mettre en place différents projets sociaux. Les principes de l’UEF reposent sur le libéralisme social, sur la liberté individuelle et l’assistance sociale. Trois axes qui se proposent d’encourager la paix, la justice et la prospérité dans le monde, tout en contribuant à la préservation de la dignité et des libertés individuelles, du patrimoine et des traditions culturelles, du progrès social et économique et des droits de l’être humain.