L’Association de la chaîne alimentaire courte sur le Salon de la « Semaine verte » de Berlin
Aujourd'hui nous vous invitons à découvrir des produits roumains authentiques d'Alba, Bacău, Constanţa, Giurgiu et Maramureş
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Ana-Maria Cononovici, 25.02.2025, 13:25
Durant la deuxième quinzaine du mois de janvier, l’Association de la chaîne alimentaire courte (ALAS), a présenté des produits roumains authentiques d’Alba, Bacău, Constanţa, Giurgiu et Maramureş, sur le stand du ministère de l’Agriculture et du Développement rural (MADR) dans le cadre du Salon international de la « Semaine verte » (« Grune Woche ») de Berlin, en Allemagne.
Marius Tudosiei, fondateur de l’Association de la chaîne alimentaire courte, nous a donné quelques détails sur le déroulé du Salon :
« Sans nommer de marques spécifiques, nous avons apporté nos meilleures huiles pressées à froid, quelques produits à base de poisson, de la zacusca et des conserves de poisson, qui ont été très bien accueillis. L’événement s’est très bien déroulé, et je pense que nous devrions renforcer notre coordination et nous préparer pour Berlin 2026. »
La chaîne alimentaire courte
La « Semaine verte » (« Grune Woche ») de Berlin est un événement consacré aux produits agroalimentaires, qui rassemble chaque année plus de 60 pays et des centaines de milliers de visiteurs. Marius Tudosiei nous a expliqué le concept de chaîne alimentaire courte :
« Il y a quelques années, la chaîne alimentaire courte était considérée comme la relation directe entre le producteur et le consommateur, sans intermédiaire, caractérisée par la distance la plus courte possible entre les deux. Malheureusement, en 2025, nous ne pouvons même plus espérer obtenir tous ces détails. Il y a cependant, dans notre vision, quelques paramètres qui, une fois changés, devraient être très bien définis, à savoir qu’il devrait toujours y avoir une relation entre le producteur et le consommateur, qu’il s’agisse d’un particulier, donc pour la consommation domestique, ou que nous parlions de l’industrie de l’HORECA, des chefs, des restaurants, des propriétaires. Je me suis rendu compte que le rôle d’intermédiaire ne peut être ignoré. Il est en quelque sorte nécessaire. Mais de notre point de vue, il doit jouer un rôle aussi discret que possible et qu’il ne doit en aucun cas monopoliser la majeure partie de l’accord proposé. Ce que je veux, c’est que l’intervention d’un intermédiaire, quel qu’il soit, doit être la plus discrète possible d’un point de vue financier, parce que malheureusement, dans les chaînes actuelles, les grandes chaînes, ce sont justement les intermédiaires qui se font les plus grosses marges sur la valeur du produit fini, de ce que le consommateur paie, et donc nous essayons de rapprocher les producteurs et les consommateurs, et les deux ont des langages un peu différents. Souvent, les fabricants ne comprennent pas exactement quels sont les besoins des consommateurs. »
La contribution des citoyens ordinaires
Marius Tudosiei a illustré le manque de compréhension des besoins des consommateurs à travers plusieurs exemples. Il a notamment souligné l’insuffisante diversification des produits et les erreurs dans le choix des emballages : certains formats sont trop petits pour le secteur de l’HORECA, tandis que d’autres sont inadaptés aux foyers en raison de leur taille surdimensionnée. Nous lui avons demandé quel rôle les citoyens ordinaires pouvaient jouer face à cette situation. Voici sa réponse :
« Le premier pas à faire dans cette direction est extrêmement important : réfléchir exactement à ce qu’ils mettent sur leur table et dans leurs assiettes et penser à l’origine des ingrédients qu’ils achètent. Entre-temps, nous avons également lancé un projet éducatif destiné aux écoles et aux maternelles, et je dois admettre qu’il est plus difficile de travailler avec les plus jeunes, car la période pendant laquelle vous pouvez capter leur attention est très courte. Une chose fabuleuse s’est toutefois produite : je leur ai montré des légumes frais qu’ils se sont passés de main en main. Chacun a pu sentir la différence entre les céleris parfaitement dessinés que l’ont trouve dans les grands magasins, évidemment importés. Ils n’ont rien trouvé d’intéressant à dire à ce sujet, à part qu’ils pouvaient le faire rouler puisqu’il était parfaitement rond. J’avais aussi apporté un céleri de mon jardin, bien feuillu, et dès que j’ai tourné ses feuilles et qu’il a embaumé toute la classe de son parfum, c’est probablement à ce moment là que j’ai le mieux capté l’attention des enfants, car le stimulus était très fort. Il existe une différence notable entre les produits importés et les produits locaux, c’est pourquoi le consommateur doit réfléchir très sérieusement à ce qu’il achète. Les produits locaux, éventuellement certifiés biologiques, ne sont pas toujours plus chers que les produits importés. Nous devons penser aux options d’emballage, à l’empreinte carbone. Il y a beaucoup de choses à prendre en compte et je pense que nous devrions être un peu plus conscients de ce que nous mangeons. En même temps, nous devrions réfléchir au fait que la nature a organisé les choses de telle manière que la saisonnalité devient importante et qu’elle devient importante aussi dans nos menus. Il est en effet tout à fait logique qu’un ingrédient ne soit pas disponible 365 jours par an. »
Marius Tudosiei nous encourage donc à suivre le rythme des saisons. Adopter cette attitude est essentiel, non seulement pour préserver la qualité et la saveur des aliments, mais aussi pour soutenir une agriculture plus durable et respectueuse de l’environnement. Comme notre invité l’a souligné, une meilleure compréhension des besoins des consommateurs et une offre adaptée sont cruciales. Mais au-delà de l’offre, il appartient aussi aux citoyens d’être attentifs à ce qu’ils mettent dans leurs assiettes. Choisir des produits de saison et veiller à leur provenance permet non seulement de mieux se nourrir, mais aussi de contribuer à un système alimentaire plus équilibré et responsable.