L’ambulance culturelle
Musicien, professeur d’anglais, d’allemand et de guitare, collectionneur de montres – passion héritée de son grand-père, Petru Kindlein, un des horlogers les plus connus de Lugoj au 20e siècle. C’est la carte de visite d’Emil Kindlein, notre interlocuteur, qui nous parle d’un projet salutaire: l’ambulance culturelle. Pourquoi a-t-on besoin d’un ambulance culturelle ? C’est Emil Kindlein qui nous l’explique, un musicien qui a renoncé il y a quelques années à jouer dans des clubs, se rendant compte qu’il ne souhaitait pas que son acte artistique soit «savouré » en même temps qu’une bouteille de bière et la nourriture qui l’accompagne.
Ana-Maria Cononovici, 28.05.2016, 13:29
Musicien, professeur d’anglais, d’allemand et de guitare, collectionneur de montres – passion héritée de son grand-père, Petru Kindlein, un des horlogers les plus connus de Lugoj au 20e siècle. C’est la carte de visite d’Emil Kindlein, notre interlocuteur, qui nous parle d’un projet salutaire: l’ambulance culturelle. Pourquoi a-t-on besoin d’un ambulance culturelle ? C’est Emil Kindlein qui nous l’explique, un musicien qui a renoncé il y a quelques années à jouer dans des clubs, se rendant compte qu’il ne souhaitait pas que son acte artistique soit «savouré » en même temps qu’une bouteille de bière et la nourriture qui l’accompagne.
Emil Kindlein: « Je ne sais pas si d’autres en ont besoin, mais nous en avons, nous ; ça c’est sûr, car nous organisons des événements, des concerts, des projections de films, des expositions, des festivals sous cette ombrelle de l’ambulance culturelle. A mon avis, il y a deux catégories d’opérateurs culturels. La première est la catégorie de ceux qui organisent des événements, qu’ils bénéficient ou non d’un financement. Et nous en faisons partie. Nous sommes indépendants et nous avons besoin de l’ambulance culturelles pour nous exprimer. Par ailleurs, d’autres ont probablement besoin de nous, pour nous voir, pour se réjouir en participant aux événements culturels que nous organisons. »
Comment a démarré et comment s’est développé ce projet ? Emil Kindlein : « L’ambulance culturelle a démarré il y a 3 ans, environ, mais on ne peut pas parler d’un début officiel, car nous organisons de tels événements depuis toujours. Parmi les événements particulièrement intéressants je mentionnerais, par exemple, l’exposition itinérante de bijoux et horloges, qui a voyagé à Sighişoara, à Lugoj et à Timişoara. Ensuite nous avons organisé le Festival Analog-Mania visant à promouvoir la culture analogique, arrivé cette année à la 4e édition. Depuis deux ans, le festival est devenu international. A présent nous avons un concert important à Berlin. Je me réjouis que l’Ambulance se soit vu pousser des ailes européennes et que nous ayons actuellement des partenaires à l’étranger. On peut dire que l’Ambulance va bon train ! »
De nombreux projets sont en préparation, dont l’aménagement et la modernisation de la cabine de projection de la Maison de la jeunesse de Timişoara. On envisage également de mettre sur pied un laboratoire photo -vidéo. Y seront exposés des appareils audio présentant l’histoire des enregistrements depuis les premières expériences au gramophone, au disque vinyle et à la bande magnétique. Le Festival Analog-Mania sera présent cette année en Serbie aussi. L’ambulance culturelle bénéficie de bénévoles pour tous les événements organisés et l’agenda des événements peut être consulté sur sa page Facebook.
Quels sont les projets en préparation ? Emil Kindlein : «Nous préparons déjà la 4e édition du Festival Analog-Mania. L’Ambulance culturelle s’enrichit à présent d’une exposition consacrée à la technologie analogique, qui sera ouverte à la Maison de la jeunesse de Timişoara. Nous organiserons à nouveau l’exposition itinérante de bijoux et horloges dans d’autres endroits appropriés. Et il y aura une Boîte de Pandore qui recèlera les disques vinyle que nous allons produire.»
Et puisque les projets de l’Ambulance culturelle nous réservent toujours des surprises, l’exposition de bijoux et horloges accueille des ateliers de réparation et de création d’horloges et de bijoux. Emil Kindlein: « Pour l’instant nous organisons des cours facultatifs à l’école Montessorri, qui propose habituellement des cours de travaux manuels. Au moment où cette section du musée sera rouverte, nous offrirons à nouveau des ateliers destinés au public. Je me réjouis de pouvoir organiser constamment ces ateliers, car nous croyons à un musée où les gens touchent, apprennent, participent, expérimentent plus qu’à un musée où les objets sont enfermés dans une vitrine et on ne peut pas les toucher. »
Ces ateliers sont-ils bien accueillis par le public ? Emil Kindlein : « Les enfants, par exemple, redécouvrent quelque chose de très simple : ils redécouvrent la manualité, ils découvre que la vie c’est plus qu’une souris, un clavier et un écran. Il est intéressant de constater que des enfants qui voient les objets réalisés par leurs copains viennent vite pour faire, eux aussi, les mêmes objets et ils constatent qu’ils ne réussissent pas, car, à la différence de leurs copains qui avaient participé aux atelier, ils n’avaient pas développé cette habileté manuelle. Je pense que cette tendance internationale DIY « fait-le toi-même »commence à se faire jour en Roumanie aussi. Nous commençons nous aussi à souhaiter faire nous-mêmes des objets, des souvenirs, de petits objets d’art. »
L’Ambulance culturelle nous exhorte à choisir les projets culturels de valeur et à préférer la qualité. (Trad.: Dominique)