La première licorne roumaine
En mars 2018, une entreprise roumaine de robotisation automatisée devenait la première « licorne » roumaine, après avoir obtenu un financement de 153 millions de dollars et avoir été évaluée, par la suite, à 1 milliard de dollars. Car c’est ça la signification du terme licorne, employé dans le domaine des affaires pour désigner une startup valorisée à plus d’un milliard de dollars. Il s’agit de UiPath, créée fin 2005 à Bucarest. Depuis, la compagnie a ouvert des bureaux en Roumanie, en Inde, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis. UiPath, leader mondial de l’automatisation des processus métier, promeut l’idée d’«un robot pour chacun».
Ana-Maria Cononovici, 23.04.2019, 14:33
En mars 2018, une entreprise roumaine de robotisation automatisée devenait la première « licorne » roumaine, après avoir obtenu un financement de 153 millions de dollars et avoir été évaluée, par la suite, à 1 milliard de dollars. Car c’est ça la signification du terme licorne, employé dans le domaine des affaires pour désigner une startup valorisée à plus d’un milliard de dollars. Il s’agit de UiPath, créée fin 2005 à Bucarest. Depuis, la compagnie a ouvert des bureaux en Roumanie, en Inde, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis. UiPath, leader mondial de l’automatisation des processus métier, promeut l’idée d’«un robot pour chacun».
La compagnie vient de lancer à Bucarest le premier laboratoire d’immersion censé permettre à ses clients et à ses partenaires d’essayer les scénarios d’automatisation des processus de gestion pour voir comment fonctionne l’automatisation des processus métier. Ce laboratoire leur permettra d’essayer les variantes optimales par des simulations et des démonstrations et d’étendre leurs solutions au-delà des fonctions existantes. Răzvan Atim, directeur de vente pour l’Europe de l’Est explique : « Le laboratoire d’immersion apporte une approche nouvelle, une sorte de reflet de l’avenir. Tout tourne autour de Daniel Dines, un ingénieur logiciel qui, après avoir passé 5 ans à Microsoft, est revenu au pays en 2004. Ensuite, il a eu l’idée de démarrer cette affaire d’automatisation. Initialement, nous offrions une librairie aux autres créateurs de logiciels, pour automatiser certains processus du domaine des affaires. Puisque notre technologie était solide et elle correspondait à leurs besoins, Microsoft, IBM et Panasonic ont compté parmi nos clients. Détail amusant : un de nos concurrents actuels a été au début notre client. A l’époque, entre 2008 et 2011, nous étions les seuls fournisseurs et nous leur avons vendu notre librairie d’automatisation. »
La mission de la compagnie a pris contour petit à petit. Răzvan Atim: « Nous avons été en quelques sortes visionnaires : nous avons toujours eu en tête cette idée de créer l’emploi idéal, où les gens se sentent à l’aise et puissent développer leurs capacités, faire ce qu’ils savent le mieux. En 2012, nous avons eu le premier échange sur un projet plus important avec un consultant indien. Il s’agissait d’un projet d’automatisation pour une centaine d’ordinateurs. Cela a été un succès, ce qui nous a ouvert l’horizon et nous a permis de faire davantage. En 2015, l’automatisation robotique commençait à se développer et devenir plus visible sur le marché. A ce moment-là, nous avions déjà la solution d’automatisation, nous avons apporté pratiquement une interface, utilisant toujours une technologie de Microsoft, pour aider les gens du monde des affaires à créer tout seuls ces petits robots virtuels et automatiser pratiquement leurs processus répétitifs. »
Răzvan Atim, directeur de ventes pour l’Europe de l’Est, précise : « Le laboratoire d’immersion est pratiquement un laboratoire d’innovation. A présent, l’automatisation se réduit à des processus que l’on connaît. On connaît exactement la démarche, il faut des règles précises, on doit respecter les mêmes séquences, il faut un processus manuel répétitif. Le laboratoire d’immersion est en fait un reflet de l’avenir, il nous montre comment ces robots pourront imiter l’activité humaine, voir l’écran de l’ordinateur comme un être humain, comme nous le voyons, comprendre les éléments qui se trouvent sur l’écran, se rendre compte que c’est un champ à éditer, qu’il faut y mettre de l’information, un texte… Ils pourront comprendre tout seuls, sans avoir besoin d’aide. »
Si, par exemple, un client est mécontent et dépose une plainte, le petit robot comprend cette réclamation et la transfère au service qui s’en occupe. Răzvan Atim : « Nous apportons des innovations dans le domaine de l’intelligence artificielle au bénéfice des clients. Notre but final, c’est d’arriver à une technologie très performante, à créer, en fait, un robot qui pense, qui imite la pensée humaine. Il n’ira pas jusqu’à innover, lui-même, il n’aura pas notre imagination, mais il assurera tout un éventail de processus, notamment répétitifs, qui nous demandent beaucoup d’efforts. Pourquoi ? Avant tout pour nous débarrasser de ce côté minutieux et monotone de notre travail qui ne nous apporte rien. Insérer des données dans un tableau Excel est un travail de robot, notre pensée n’y participe pas. »
Răzvan Atim fait une dernière précision importante : « Les gens sont tentés de croire que les robots vont leur faire perdre leurs emplois. Les robots vont, au contraire, nous aider, faire à notre place des choses qui nous surchargent inutilement, qui doivent disparaître de notre activité humaine, pour que nous puissions utiliser nos cerveaux à leur capacité maximale. La vie est courte, le temps est précieux et il est souhaitable de le dépenser uniquement pour faire ce qui compte vraiment pour nous. » Ce laboratoire d’immersion a coûté un demi-million de dollars.
(Trad. Dominique)