La forme des bouteilles de vin en Roumanie
Les tendances de la consommation de vin en Roumanie et les efforts déployés pour offrir un marketing de qualité aux consommateurs
Ana-Maria Cononovici, 20.08.2024, 09:05
Selon les données officielles, un Roumain consomme en moyenne 2,5 bouteilles de vin par mois, soit l’équivalent de 23,5 litres par an. Une moyenne restée relativement stable ces dernières années, même si cela représente une augmentation significative par rapport aux chiffres de la période 2015-2017. La Roumanie se hisse ainsi au 13e rang des pays ayant la consommation de vin par habitant la plus élevée, avec un peu plus de 23 litres et 30 bouteilles par an. Le Portugal, grand producteur et consommateur, est en tête de classement avec 52 litres par personne et par an (soit l’équivalent de 6 bouteilles par mois), suivi par la France et l’Italie, où il existe une véritable culture du vin. En France, il n’y a guère de déjeuner ou de dîner sans un petit verre de vin.
Des écarts flagrants entre les villes et les campagnes
En Roumanie, il existe de grandes différences entre les zones urbaines et rurales, ces dernières préférant d’autres boissons ou du vin fait maison. Cependant, pour les consommateurs de vin en bouteille, la forme et la couleur de ces dernières ont une signification particulière, comme nous l’apprend George Ignat, connu dans le monde des spécialistes sous le nom de George Wine, conférencier à l’École supérieure de sommellerie de Roumanie, et membre de l’Association Wine Lovers de Roumanie :
« Lorsque nous sommes au restaurant ou au rayon vin d’un magasin, nous sommes entourés de bouteilles, de formes et de couleurs différentes, chacune portant des étiquettes enchanteresses. D’un point de vue chromatique, les bouteilles couvrent une large gamme de couleurs, les plus courantes étant les bouteilles transparentes, utilisées le plus souvent pour les blancs et les rosés, les bouteilles marrons, plutôt privilégiées pour les vins rouges, et les bouteilles vertes, utilisées à la fois pour les vins blancs et rouges. Plus récemment, pour des raisons de marketing, des bouteilles bleues ou d’autres couleurs moins conventionnelles, ont également été utilisées. En termes de taille, les choses deviennent encore plus intéressantes. Le format standard est de 75 cl. Je vais tenter d’énumérer les principaux types de verre atypique et de donner quelques informations sur chacun d’entre eux. Nous avons d’abord de petites bouteilles. En fait, il y en a plusieurs, mais je souhaiterais juste mentionner celle de 375 ml, ce qui représente la moitié de la quantité normale utilisée pour les vins de dessert dans la région de Soter. Pourquoi ? Car si le rendement d’un vin normal est de 65 %, il est en revanche de seulement 12% pour ces vins doux, en raison des méthodes de production, c’est donc très faible, c’est pourquoi ce type de bouteille a été adopté. La bouteille standard, comme je l’ai dit, est de 750 ml, mais elle contient normalement 770 ml. Pourquoi ? À cause de l’espace laissé entre le liquide et le bouchon. »
Plusieurs formats de bouteille pour mettre l’eau à la bouche des consommateurs
George Ignat a également attiré notre attention sur d’autres formats de bouteilles atypiques :
« Vient ensuite la bouteille de 1,5 litre, la plus répandue. Notez que nous avons à chaque fois un multiple de 750 ml dans cette échelle de taille de bouteille. Ensuite, on trouve la bouteille en verre de 2,25 litres, l’équivalent de trois bouteilles standard, généralement appelée Marie-Jeanne, la bouteille de 3 litres, le Jeroboam, la bouteille de 4,5 litres, le Reoboam, la bouteille de 6 litres, Matusalem, la bouteille de 9 litres, Salmanazar, la bouteille de 12 litres, Balhtazar, la bouteille de 15 litres, et enfin la Nabuccodonosor, qui correspond à l’équivalent de vingt bouteilles standard. Pour se souvenir de l’ordre de ces bouteilles, les plus importantes, un procédé mnémotechnique est proposé. [En pensant à Abracadabra, nous avons ma -je-ma- sal-ba-na : ma pour Magnum, je – Jeroboam, re – Reoboam, ma- Matusalem, sal -Salmanazar, ba – Balthazar, na – Nabuccodonosor.] »
Mais puisque c’est surtout la consommation qui nous intéresse, rappelons que le vin blanc reste le plus apprécié des Roumains, représentant à lui seul la moitié des vins consommés dans le pays, suivi de près par le vin rouge (30 %) et du vin rosé en troisième position (20 %). Ce dernier a toutefois vu sa cote de popularité augmenter au cours des cinq dernières années. Les vins rosés sont en effet très appréciés en raison de leur fraîcheur et de leur arôme, mais aussi principalement parce qu’ils sont associés à la saison estivale. Selon une récente étude, la réputation, la qualité et le prix d’un vin sont les principaux critères sur la base desquels les Roumains servent le plus souvent un vin local. Dans les rayons, la sélection se fait d’abord en fonction de l’étiquette, puis du prix et du producteur, la décision finale étant également prise en fonction de l’expérience personnelle du client avec le vin. (trad. Charlotte Fromenteaud)