La cité de la connaissance
« La cité de la connaissance » est une initiative privée d’une famille roumaine amoureuse du Musée des techniques de Vienne. En fait c’est le fils, Matei, qui a demandé à sa mère pourquoi un tel endroit n’existait pas à Bucarest, un endroit où l’on pouvait toucher les objets exposés. « S’il n’existe pas, nous pouvons le créer », a répondu sa mère. Et voilà, 3 ans plus tard, « La cité de la connaissance » a ouvert ses portes. Un investissement de 100.000 euros a rendu possible l’apparition de cet espace rempli de lumière et de couleurs, qui encourage les enfants à interagir avec les objets, à expérimenter, ayant leurs parents pour guides.
România Internațional, 06.03.2014, 14:58
Selon Anamaria Roată-Palade, celle qui a eu l’idée de fonder ce musée, tous les jeux ont été spécialement créés pour cet endroit: « Depuis 3 ans nous inventons toute sorte de jeux. Tout d’abord sur papier, pour construire par la suite de véritables jeux, avec des billes, des aimants et même de l’eau. Le jeu d’eau est à mon avis le plus intéressant, parce qu’il compte plusieurs moulins, un vis d’Archimède, un vortex où les enfants peuvent lancer des balles de ping-pong et voir comment se forme le tourbillon ou bien ils peuvent guider une balle sur un trajet à l’aide d’un jet d’eau. Il y a aussi des jeux d’habilité, jeux de miroirs, une piste d’athlétisme qui s’étale sur 10 mètres de longueur où les petits peuvent faire des courses de vitesse, un simulateur de tsunamis construit à l’aide d’un plexiglas et un cadre métallique. Il montre aux enfants ce qui arrive à une maison frappée par une vague géante. Le même jeu leur montre la structure interne de la Terre. Tous les jeux sont accompagnés d’explications. Les enfants apprennent à manier l’objet, ils observent l’effet de leurs actions, découvrent la liaison avec les lois de la physique où l’on retrouve le phénomène en question dans la vie réelle: en physique, en mathématiques, en chimie. Dans une autre salle, il y a des jeux d’équilibre. Par exemple: il faut poser 10 clous en équilibre sur un seul clou, ou mettre un plateau de table à 3 trous sur 6 pieds… Nous avons voulu créer des jeux amusants et incitants à la fois, qui invitent l’enfant à se poser des questions et à trouver lui-même la réponse pour reconnaître ensuite la transposition de l’objet en pratique».
Le musée est destiné aux enfants de 2 à 99 ans. On y trouve aussi des jeux pour les moins de 2 ans, faits de billes roulant le long d’un trajet sinusoïdal, des billes qui empruntent différents circuits, des formes s’emboîtant dans d’autres formes, un mémo géant et des boîtes sensorielles contenant des objets surprenants pour les jeunes générations: cassettes audio, disquettes et autres choses appartenant à un passé pas trop éloigné.
Heureusement, pour tout il y a des guides, pourtant, il est important que les parents s’impliquent, eux aussi — estime Anamaria Roată-Palade: « Nous encourageons les parents à jouer aux côtés des enfants; nous ne voudrions pas que les parents laissent là leur enfant et disparaissent dans la nature pendant 2 ou 3 heures. Nous souhaitons que les parents restent auprès de l’enfant pendant au moins une heure. Il est important pour l’enfant de voir que ses parents souhaitent apprendre, eux aussi, que maman ou papa lui expliquent des notions qu’il ne peut pas encore très bien comprendre. Nous avons des guides et nous pouvons donc tout expliquer aux enfants ; pourtant, j’ai appris par ma propre expérience que l’enfant est ravi s’il peut dire: « Maman, regarde ce que je sais faire ! » ou si sa mère lui dit : « Attends, je vais t’expliquer ».
Les organisateurs ont voulu s’assurer que les adultes auront quelque chose d’intéressant à faire pendant que leurs petits sont occupés à apprendre toute sorte de choses. Ils ont donc prévu des jeux pour les grandes personnes : « Nous disposons d’une salle comportant des jeux QI de grandes dimensions : 1 mètre sur 1 mètre, 2 mètres sur 1 mètre et demi. Ce sont des puzzles géants. Il y en a aussi de dimensions plus réduites, pourtant les grands sont plus séduisants. Mon jeu d’échecs interactif n’est pas encore résolu, bien que je l’aie depuis deux mois déjà, il est toujours là. De temps en temps nous passons à côté, nous essayons d’avancer un petit peu… J’aime jouer. Parfois je me surprends dire à mon enfant : « Laisse-moi essayer, pousse-toi un peu et laisse-moi jouer quelques minutes. Le jeu est important, c’est comme ça que l’on apprend. En jouant. »
Une visite à la Cité de la connaissance peut durer plusieurs heures. Les enfants présents à l’inauguration ont été enchantés et souhaitent revenir. Il est vrai que les objets exposés et les expériences auxquelles ils ont assisté lors de l’ouverture de ce musée interactif ont suscité leur curiosité et les ont incités à s’impliquer. Cette cité est une destination idéale pour les jours frais et pluvieux. Elle dispose également d’une salle où les enfants peuvent manger un sandwich et les parents boire un café. Les enfants sont pourtant si absorbés par ce qu’ils font qu’ils oublient de manger et le départ pose toujours des problèmes. Le billet d’entrée coûte 34 lei pour un enfant, soit environ 8 euros, comparable à celui d’entrée au cinéma. Les bénéfices que l’on retire d’une visite à la cité sont beaucoup plus grand en comparaison de ce qu’un film — même en 3D — peut apporter à un enfant. La Cité de la connaissance n’est pas la seule initiative de ce genre de Roumanie. Des projets similaires seront mis en œuvre à Cluj-Napoca et à Braşov. Nous espérons pouvoir vous raconter des choses sur ces nouvelles cités bientôt. (trad. Valentina Beleavski, Dominique)