La bibliothèque du tramway
Ville des grandes idées, de la première grande Union, du premier spectacle de théâtre en langue roumaine, du premier musée littéraire (maison-musée du conteur Ion Creangă) et du premier muséum d’histoire naturelle, Iaşi invite, depuis l’année dernière, à une nouvelle expérience culturelle. Les passionnés de lecture ne doivent plus, maintenant, faire le choix entre bibliothèque et tramway. C’est parce qu’à la fin de 2015, la deuxième bibliothèque dans un tram a été lancée, une bibliothèque mobile aménagée par plusieurs bénévoles dans un moyen de transport public.
Ana-Maria Cononovici, 24.01.2016, 13:34
Ville des grandes idées, de la première grande Union, du premier spectacle de théâtre en langue roumaine, du premier musée littéraire (maison-musée du conteur Ion Creangă) et du premier muséum d’histoire naturelle, Iaşi invite, depuis l’année dernière, à une nouvelle expérience culturelle. Les passionnés de lecture ne doivent plus, maintenant, faire le choix entre bibliothèque et tramway. C’est parce qu’à la fin de 2015, la deuxième bibliothèque dans un tram a été lancée, une bibliothèque mobile aménagée par plusieurs bénévoles dans un moyen de transport public.
Adrian Mihai, porte-parole de la Régie de transport public de Iaşi, nous raconte l’histoire de cette démarche : « Le 4 décembre 2015, deux projets conçus séparément se sont réunis par l’intermédiaire de la Régie de transport public de Iaşi : le tram de la littérature, peint avec les figures des différentes personnalités littéraires de la ville, sur l’initiative de l’association Tramclub Iaşi, accueille depuis lors une partie du projet « Le livre sur un banc », lancé par M Eugen Benea, soit une petite bibliothèque. Le message transmis aux lecteurs, c’est : Lisez ! Donnez ! Laissez le livre sur le banc ! Et le projet est censé encourager la lecture et l’échange de livres par la bibliothèque mobile. Iaşi a été et continue d’être une ville culturelle, qui a créé en permanence l’atmosphère stimulant la création. De grands écrivains ont lié leurs noms et leur destinée à cette ville. C’est pourquoi nous invitons nos concitadins à se conduire en tant que tels et à revenir au plaisir de lire un livre. »
Comment la bibliothèque du tram a-t-elle évolué ? Réponse avec Adrian Mitroi, porte-parole de la Régie de transport public de Iaşi : « Outre les livres offerts par M Eugen Benea, dans son projet, nous avons eu le plaisir de recevoir des donations de la part de certains concitadins qui ont embrassé cette idée. Bien entendu, les dimensions de la bibliothèque changent avec le temps. Nous espérons que cette démarche sera de bon augure. Les tramways circulent dans la ville sans avoir un trajet préétabli. Pour les trouver, il faut appeler le dispatch, qui vous informera par où circulent ces deux wagons avec la petite bibliothèque. »
Nous avons été curieux de savoir quel accueil les habitants ont réservé à cette idée et s’ils ont l’intention d’élargir le projet : « L’idée a été embrassée par la majorité, surtout qu’il y a à Iaşi beaucoup d’étudiants qui empruntent les transports publics. Au moins le temps d’un voyage, beaucoup prennent un livre et le feuillettent. Nous serions contents de pouvoir étendre le projet aussi à d’autres wagons ; nous espérons qu’il pourra accomplir sa mission et nous concevons, avec les membres de l’association Tramclub Iaşi, d’autres projets tout aussi intéressants..»
A Iaşi, sur la colline de Copou se trouve l’Université la plus ancienne de Roumanie, fondée en 1860 par le prince Alexandru Ioan Cuza. Le bâtiment principal, actuellement monument d’architecture, a été construit en 1896. C’est toujours à Iaşi que l’on trouve l’institution qui a continué la tradition de la première école supérieure d’ingénierie de Roumanie, à savoir l’Université technique Gheorghe Asachi. L’année dernière, sa bibliothèque figurait parmi les 10 bibliothèques les plus belles au monde, aux côtés d’autres institutions de prestige, comme celle du Collège Trinity de Dublin, la Bibliothèque Royale Portugaise de Rio de Janeiro, la Bibliothèque du Monastère d’Admont (réalisée en style baroque tardif), la Bibliothèque Nationale de Prague, la Bibliothèque Nationale de France ou encore celle du Congrès des Etats-Unis, à Washington.
Mais cette bibliothèque n’est pas le seul espace unique de ce véritable palais universitaire. Dans la Salle des pas perdus de l’Université technique Gheorghe Asachi on peut admirer les fresques réalisées dans les années 1970 par le peintre roumain Sabin Bălaşa. De même, l’aula de cette université est réalisée dans le même style que le reste du bâtiment, le style éclectique, spécifique de l’époque de sa construction. Puis c’est toujours à Iasi qu’a été fondée la première école supérieure de musique de Roumanie, à savoir l’Université d’art George Enescu. S’y ajoutent l’Université de médecine et de pharmacie et celle des Sciences agricoles et Médecine vétérinaire. Enfin, sur la Place Eminescu de Iasi se trouve la bibliothèque universitaire la plus ancienne de Roumanie qui porte le nom du plus grand poète roumain Mihai Eminescu. Construite à l’entre deux guerre, elle abrite environ 3 millions de livres, dont certains sont très rares.
C’est justement parce que Iasi est une ville si chargée d’histoire, que la Régie autonome des transports locaux a mis en circulation un tram d’époque qui fait découvrir aux visiteurs des trajets connus et moins connus. Adrian Mihai nous en dit davantage : «Nous avons un tram d’époque restauré que beaucoup de passionnés de tramways souhaitent prendre pour découvrir les endroits les plus connus de la ville et qui les aidera à se rappeler les personnalités qui ont fait la renommée de Iasi, comme le poète Mihai Eminescu ou l’écrivain Ion Creanga». Et même si le tram atetint son termimus, n’uobliez pas qu’à Iasi il y a plein d’autres endoits intéressants à visiter. Bon voyage! (Trad. Ligia Mihaiescu, Valentina Beleavski)