Journée d’initiation à la communication non-violente à Iaşi
De nombreux intervenants ont proposé, à cette occasion, différents ateliers gratuits à destinations des adultes et des enfants.
Ana-Maria Cononovici, 26.11.2024, 11:19
Cet automne, la ville de Iasi a récemment célébré la Journée internationale de la non-violence, en mémoire de Mahatma Gandhi (1869-1948), l’un des militants pour la paix les plus importants au monde. De nombreux intervenants ont proposé, à cette occasion, différents ateliers gratuits à destinations des adultes et des enfants. Lavinia Popescu, médiatrice spécialisée et organisatrice de l’évènement nous a raconté :
« Chaque année nous célébrons l’anniversaire de Mahatma Gandhi, pionnier dans la lutte pour la paix dans le monde. Nous lui rendons hommage en proposant au public des ateliers gratuits de sensibilisation à la communication non-violente, et nous invitons les participants à choisir un thème qui leur parle. Plusieurs médiateurs ont rejoint nos rangs pour nous prêter main forte et nous aider à transmettre ce message de paix le plus largement possible, car les outils de communication non-violente améliorent les relations et par ricochet améliorent nos conditions de vie. »
Après avoir été sensibilisée à la communication non-violente, Lavinia Hriţcu a constaté une nette amélioration de ses rapports avec son entourage, comme elle nous le raconte :
« Certains ateliers s’adressaient aux enfants, d’autres aux adultes. Ceux pour les enfants on été animés par deux de nos collègues qui travaillent aussi dans le milieu de l’enseignement depuis des années, et ont donc de l’expérience. Je pense que tous ceux qui font connaissance avec cette méthode de communication non-violente devraient être attentifs aux changements qui s’opèrent ensuite dans leur quotidien et qu’ils en observent l’impact, grand ou petit, sur leur vie. »
Développer son sens de l’écoute
Notre invitée a souligné que nous avons souvent tendance à imposer notre point de vue, alors que la commination non-violente pourrait nous permettre de prendre conscience que nous souhaitons souvent les mêmes choses, mais choisissons différentes stratégies pour y parvenir. Lavinia Popescu nous en dit plus :
« Par exemple, parmi les ateliers que nous avons proposés, nous avons celui intitulé « Les mots qui rapprochent » pour les enfants. Les enfants apprennent à identifier leur émotions et leurs besoins et à utiliser des mots permettant un dialogue apaisé et constructif. L’atelier « Son pouvoir, non merci », permet d’apprendre à fixer des limites saines et à se respecter les uns les autres. J’ai quant à moi animé un atelier intitulé « L’empathie du chacal » et qui s’adresse à ceux qui ont déjà des connaissances en la matière, capables de distinguer une attitude défensive ou agressive, et apprennent à la transformer en dialogue bienveillant, à être authentique avec leur entourage. Nous pensons souvent être empathiques lorsque nous communiquons avec les autres, alors qu’il nous arrive souvent d’être agressifs ou sur la défensive. Il arrive que nous donnions des conseils en pensant aider l’autre, ou de partager notre expérience personnelle en monopolisant l’attention, tout en étant persuadé que cela va aider notre interlocuteur. »
Passer de « l’empathie du chacal » à celle « de la girafe »
En parlant de son atelier intitulé « L’empathie du chacal », Lavinia Popescu a expliqué que son but était d’enseigner aux gens les techniques de communication passant de la communication violente, propre au chacal, à celle de la girafe, pleine d’empathie. Selon les psychologues, derrière une communication agressive se cache, le plus souvent, un besoin inassouvi. Il serait donc préférable de nous montrer empathique envers un interlocuteur qui part au combat, juste pour l’aider à mieux comprendre ce qui lui manque et l’aider à se transformer en girafe. Faire preuve de « l’empathie du chacal » implique une fine observation de ce qui se cache derrière l’attitude agressive des autres, sans pour autant leur permettre de franchir nos barrières personnelles. Petronela Radu est formatrice en communication non violente au sein d’une organisation multinationale. Elle met en lumière le rôle des ateliers de communication non violente :
« Le premier pas vers une communication non violente est de devenir conscient de ses propres pensées, ses propres besoins avant de s’adresser aux autres. Il faut donc apprendre à reconnaître et accepter ses propres sentiments et ensuite, ceux des autres. Même si à première vue cela semble facile, il faut de la pratique, de l’attention, de la volonté. C’est un exercice qu’il faut pratiquer sur le long terme pour obtenir des résultats. Et il se pratique avec soi-même. D’ailleurs, travailler sur soi-même est l’un des grands défis de la vie de chacun d’entre nous. Je vous propose de prendre comme point de départ cette phrase de Gandhi qui disait « sois le changement que tu veux voir » pour comprendre que si on veut changer le monde, il faut commencer par changer soi-même. La première étape de la communication non violente concerne la relation que nous avons avec nous-mêmes. L’harmonie vient ensuite. »
Pour une vie en harmonie avec soi-même, il faut donc accorder de l’attention à la manière dont on parle aux autres. Plus facile à dire qu’à faire, mais aujourd’hui de nombreux outils sont à notre dispositions pour y parvenir ! (Trad : Charlotte Fromenteaud & Ioana Stancescu)