Itinéraires culturels dans Bucarest
La capitale roumaine, Bucarest, est de plus en plus connue et recherchée par les visiteurs. Et c’est peut-être là la raison pour laquelle, plusieurs organisations ont imaginé, au fil du temps, toute sorte d’actions visant à découvrir la ville autrement. Récemment lancé, le projet intitulé Banlieues au cœur de Bucarest identifie deux itinéraires culturels urbains à même de mettre en valeur autant de zones centrales de la capitale, à haute valeur historique, culturelle et urbaine, mais très contrastées d’un point de vue social, économique et culturel. « Flânerie dans les faubourgs » ou « Du village à la ville », voilà les noms des deux itinéraires à découvrir en marchant ou bien à l’aide des différents dépliants ou cartes Google disponibles sur le site Internet du projet.
Ana-Maria Cononovici, 04.12.2016, 13:22
Adina Dragu, présidente de l’association Sinaptica, « Synaptique », et initiatrice du projet, explique comment est née l’idée de départ: L’idée m’est venue aussi bien d’une expérience personnelle, que du constat de l’appétit grandissant des Bucarestois et des touristes de connaître et d’explorer la ville. La nouveauté de notre projet consiste dans la possibilité de découvrir Bucarest de façon individuelle. Il s’agit d’offrir aux désireux des instruments leur permettant de se guider en parcourant la ville. Grâce au projet intitulé « Banlieues au cœur de Bucarest », il existe désormais mille exemplaires de dépliants indiquant ces itinéraires, des cartes servant à se repérer, disponibles à titre gratuit en format papier ou bien utilisables par l’intermédiaire des dispositifs mobiles.
Voici maintenant, en détail, les deux itinéraires, présentés par notre interlocutrice, Adina Dragu présidente de l’association Sinaptica, « Synaptique » et initiatrice du projet: Nous avons choisi deux itinéraires à travers deux zones de Bucarest très proches du centre-ville et qui nous semblaient plutôt méconnues. Le premier est celui décrit dans le projet « Flânerie dans les faubourgs ». Il va des lieux près de l’ancienne Cour princière, où se tenait jadis la Foire de Bucarest, jusqu’au faubourg dit de Vergului. Un trajet qui part des boulevards Carol Ier et Brătianu et emprunte l’Avenue Călăraşilor pour aboutir boulevard Iancu de Hunedoara. Il y a plein de choses à découvrir, car cette partie de la ville garde aujourd’hui encore une grande unité de style architectonique. Une architecture qui témoigne de l’évolution de la cité dans la seconde moitié du XIXe siècle et au début du siècle suivant et sur laquelle on est relativement peu intervenu pendant les dernières décennies.
L’autre itinéraire, « Du village à la ville » propose la découverte des zones situées au sud et à l’est de la Colline de l’Eglise métropolitaine. Il envisage de mettre en évidence les transformations sur les plans urbain et social subies par la capitale roumaine au fil des 150 dernières années. Voici les explications d’Adina Dragu: L’autre zone que nous avons en vue part de la colline sur laquelle se dresse la Cathédrale patriarcale. L’itinéraire emprunte la rue Şerban Vodă jusqu’au boulevard Mărăşeşti, en passant par la Place de la Liberté, juste devant l’entrée du parc Carol Ier. Ensuite, il emmène le visiteur à l’ancienne gare routière de Filaret, passe devant la Fabrique d’allumettes, le Palais et la fabrique de bière Bragadiru et retourne sur la Place de l’Union. Les interventions dans ces endroits de la ville ayant été minimales, on y retrouve en quelque sorte l’esprit du Bucarest d’antan et les traces des initiatives de la petite bourgeoisie. Ce que nous avons voulu c’est raconter l’histoire de ces temps-là, par le biais des deux itinéraires urbains. L’histoire non pas des grands boyards de jadis, mais celle des petits commerçants, des maîtres artisans, bref de la classe moyenne, de la petite bourgeoisie. A mon avis, c’est là que réside l’intérêt de ces itinéraires.
Comme il s’agit d’un projet récent, on ne sait pas encore combien nombreux sont ceux qui ont déjà emprunté ces trajets dans Bucarest. Pourtant, une chose est certaine, c’est que beaucoup s’y intéressent, ce qui veut dire qu’un jour ou l’autre ils le feront. Un premier retour s’est déjà concrétisé par une exposition de photos illustrant les particularités de ces lieux de la capitale roumaine. (Trad. Mariana Tudose)