« Goûte attentivement. Profite du moment »
Ana-Maria Cononovici, 14.09.2021, 10:56
Selon
les statistiques européennes, le nombre de jeunes prêts à remplacer les repas
quotidiens par des casse-croûte est à la hausse. Préoccupés par le contrôle des
portions, les adolescents sont capables de ne pas toucher au chocolat, par
exemple, en s’imaginant que de cette manière, ils pourront avoir le corps idéal.
Malheureusement, la situation sur le terrain dit le contraire : à l’heure
actuelle, filles et garçons se confrontent soient au surpoids, soit à
l’anorexie. Du coup, par son programme « Goûte attentivement. Profite du
moment », la Roumanie se propose d’améliorer les habitudes alimentaires des
jeunes, en les soutenant dans leurs efforts d’avoir une relation plus saine
avec l’alimentation.
Florentina
Balos, ambassadrice du programme mentionné, affirme que : « Goûte
attentivement. Profite du moment » est ciblé sur l’attention que l’on doit
prêter aux repas afin de profiter de l’instant présent, de savourer le goût des
aliments, d’y prendre plaisir car les goûters font partie de notre vie. Lancé
par l’Association « Roumain à
100% », le projet a été initié en partenariat avec l’Autorité nationale
pour la protection du consommateur et 5 lycées de Bucarest. Les études ont
montré que les jeunes préfèrent les goûters aux repas consistants, ce qui fait
que des questions telles « qu’est-ce qu’on mange ? »,
« pourquoi mange-t-on ? » et « comment
mange-t-on ? » restent sans réponse. On mange de manière chaotique, souvent
on ne sait même pas de quoi on se nourrit, puisqu’on ne lit pas les étiquettes.
Du coup, notre projet se propose d’informer et d’éduquer le jeune public dans
cette direction ».
A partir du moment
où l’on est bien informé, on pourrait enfin faire notre choix, affirme
Florentina Balos : « Le projet comporte plusieurs étapes. Dans un
premier temps, on a proposé aux adolescents un atelier de nutrition pour leur
apprendre à bien manger, à calculer la valeur nutritionnelle des aliments et à
en décider les quantités idéales, en fonction de l’âge et de l’effort. La
deuxième étape a consisté en un atelier de lecture des étiquettes alimentaires
présenté par Veronica Mitran, vice-présidente de l’Agence nationale pour la protection
du consommateur. L’occasion d’apprendre aux élèves comment interpréter
correctement une étiquette, tout en leur expliquant la signification de tous
ces termes que le plus souvent on lit sans en comprendre le sens. Après, on a
invité un psychologue pour essayer de répondre à la question « le
grignotage, à quoi ça sert? », ce qui a entraîné un débat sur la notion de
caprice. Car, le plus souvent, c’est par caprice que l’on grignote, pour
atténuer le stress, la tristesse ou la colère. Ou encore on sent le besoin de
manger devant les écrans sans avoir forcément faim. D’où l’importance de tempérer
un peu nos émotions. »
Environ 550
adolescents roumains ont participé à la phase pilote de ce projet, dont une
dizaine se sont vu proposer une session de mentorat de la part d’un expert en
planification et organisation des repas. Du coup, ils ont appris comment faire
pour marier proprement repas, devoirs et loisirs afin de ne pas négliger une
alimentation correcte sous prétexte d’un manque de temps.
Florentina
Balos : « A la fin de cette phase pilote, les jeunes ont passé un
test. Il convient de mentionner que trois semaines durant et aidés par nos
experts, ils ont noté dans un journal tout ce qu’ils faisaient au cours d’une
journée : les heures des repas, celles de leurs devoirs, les quantités
d’aliments consommés. Nous avons souhaité leur imposer un modèle pour l’avenir
aussi. A la fin des ateliers, les participants ont été invités à imaginer leurs
propres plans, en fonction de leur imagination. Du coup, ils ont décrit leur
façon de manger correctement ou encore les changements que notre programme a
entrainés dans leur planning. 50 jeunes se sont même vu récompenser. Au moment
de la remise des prix, on les a interviewés pour apprendre d’eux si ce projet
les avait vraiment aidés. Et leurs retours ont été plus que gratifiants. Je me
rappelle, par exemple, une jeune fille qui a affirmé qu’avant, elle pensait que
tous les aliments faisaient grossir, que tout ce qu’elle mangeait la faisait
prendre du poids. C’est vrai qu’elle était légèrement en surpoids, mais c’était
plutôt le stress le responsable. Car elle disait que même boire de l’eau la
faisait grossir. En revanche, grâce à notre projet, elle a compris les erreurs
qu’elle faisait d’associer certains aliments et de remplacer les repas par des
goûters. Du coup, elle semblait déterminée à améliorer sa façon de se
nourrir. »
Déroulé entre
décembre 2020 et juin 2021, le programme « Goûte attentivement. Profite du
moment » s’est voulu un programme éducatif censé corriger les mauvaises
habitudes alimentaires parmi les jeunes roumains. Espérons qu’une fois les
vacances finies, le nombre des adolescents roumains intéressés à se nourrir
correctement sera à la hausse. (Trad. Ioana Stancescu)