Fashion revolution et durabilité
La
mode et l’écologie se sont rencontrées à Bucarest dans le cadre de la campagne
« Fashion Revolution Week ». Cette dernière s’est adressée aussi bien
aux créateurs de mode consacrés qu’aux étudiants des dernières années ou en
master à l’Université nationale d’art (UNARTE). C’est ainsi qu’à force
d’expériences et d’explorations, des tenues absolument surprenantes ont vu le
jour. Roxana Petrescu, l’Association Roxy and Kids Arts et Mara Malinovski,
étudiante à l’Université nationale d’art, partagent avec nous leur
expérience :
Ana-Maria Cononovici, 10.05.2022, 12:30
La
mode et l’écologie se sont rencontrées à Bucarest dans le cadre de la campagne
« Fashion Revolution Week ». Cette dernière s’est adressée aussi bien
aux créateurs de mode consacrés qu’aux étudiants des dernières années ou en
master à l’Université nationale d’art (UNARTE). C’est ainsi qu’à force
d’expériences et d’explorations, des tenues absolument surprenantes ont vu le
jour. Roxana Petrescu, l’Association Roxy and Kids Arts et Mara Malinovski,
étudiante à l’Université nationale d’art, partagent avec nous leur
expérience :
« Récemment a eu lieu à Bucarest la
deuxième édition de la campagne « Fashion Revolution Week ». Il
s’agit d’un mouvement qui chaque année organise une campagne d’une durée d’une
semaine. L’objectif est de transmettre au public un message très clair. Cette
année, nous avons choisi de parler de durabilité. Les étudiants de UNARTE ont
collaboré avec des designers pour créer des tenues dans l’idée de celles
portées à la période de « la Belle époque ». Le mot d’ordre était la
durabilité. C’est pour cette raison que tous les tissus utilisés sont recyclés
ou obtenus de façon naturelle ou teints avec des couleurs naturelles
etc. »
Nous
avons déjà rencontré à plusieurs reprises l’Association Roxy and Kids Arts,
mais rappelons tout de même qu’il s’agit d’une association roumaine qui
développe des projets artistiques sur le territoire de la Roumanie, mais aussi
en Allemagne. Mara Malinovski, étudiante à UNARTE, partage avec nous son
expérience et celle de sa camarade, Nicoleta Bucşoru. Ensemble elles ont
travaillé sous la supervision de la professeure Daniela Frumuşanu d’UNARTE,
dans le cadre du projet Fashion Revolution Week :
« Nous avons accepté de relever le
défi lancé par l’association Roxy and Kids Arts. Et Nicoleta Bucşoru et moi
nous sommes dit que c’était l’occasion pour nous de mettre en pratique ce que
nous avions appris. L’idée de durabilité a été très importante pour nous. Nous
nous sommes réparti le travail et nous avons créé des teintures naturelles à base
de curcuma et de d’épluchures d’oignons. Lorsque nous avons constaté le
résultat, l’intensité des couleurs obtenues, et ce grâce à des éléments faciles
à trouver au quotidien, nous nous sommes dit que cet aspect était important à
mettre en avant. Je pense qu’à l’avenir cette découverte peut changer la donne
dans le monde de la création de mode et de teintures. En principe nous ne
teignons les tissus qu’avec des éléments naturels, comme le curcuma, les
épluchures d’oignons, le choux rouge ou encore de la rouille. Nous avons
découvert plus de 50 techniques ces derniers temps, avec l’aide de Mme Daniela
Frumuşanu qui nous a appris tout ce que nous savons sur les teintures
naturelles. »
Le
résultat a été à la hauteur de la créativité des étudiants. Mara Malinovski
nous raconte :
« Avec
ma collègue Nicoleta Bucşoru, nous avons confectionné une robe. Cette dernière
se compose d’un corset en laine feutrée, et de la superposition de trois
demi-jupes pour donner la même impression de volume et de dynamisme lorsqu’on
la porte. La robe dans son ensemble est teinte avec des couleurs naturelles,
cousue main sur base d’un design unique. »
Mara
Malinovski nous explique que pour n’importe quel jeune artiste, l’inspiration
se trouve partout :
« Je suis persuadée que tout peut
devenir une source d’inspiration, du sol à la table de restaurant. Tout peut se
transformer en idée pour une prochaine œuvre. J’aimerais pouvoir associer à la
mode des installations artistiques, avec l’idée de provoquer le changement et engendrer
une révolution dans le domaine de la mode. »
Roxana
Petrescu, de l’association Roxy and Kids Arts, nous a raconté l’histoire de ses
créations et nous a confié ses sources d’inspiration :
« Comment en sommes-nous arrivés à
confectionner cette tenue ? Au milieu de milliers d’objets nous avons
découvert un tableau de style « Belle époque », celui de la « Green Queen »
(reine verte) signé par Roxana
et Alexander Ené. Nous avons entrepris quelques recherches, pour voir de quels éléments de
la Belle époque nous pouvions nous inspirer. Nous nous sommes dit à partir de
ce moment là qu’il serait bien de mettre en place une collaboration. Et c’est
comme ça que nous nous sommes tournés vers les étudiants talentueux du master
d’UNARTE. Voilà d’où nous est venue l’inspiration pour cette robe. Ce tableau
intitulé « Green Queen » a été réalisé dans le cadre d’un projet
allemand avec des enfants âgés de 2 à 4 ans. »
L’exposition
s’est achevée, mais l’association Roxy and Kids Arts poursuit sur sa lancée
avec d’autres projets, comme nous l’explique Roxana Petrescu :
« Nous souhaiterions que tout
le travail effectué puisse profiter à l’avenir à d’autres projets, par exemple
dans le cadre d’une collaboration avec la Fashion Revolution d’Allemagne.
Hasard ou non, Roxana Ené a mis en place un projet d’atelier dans lequel les
participants se réunissent et travaillent ensemble avec des matériaux recyclés.
Nous nous demandons s’il s’agit d’un pur hasard, si notre travail s’est aussi
orienté dans cette direction. Qui sait, peut-être que nous pourrons aussi
participer à la campagne Fashion Revolution d’Allemagne. »
Entre
temps, les organisateurs de la Fashion Revolution Week dressent le bilan suivant : « cette campagne
parle avant tout des hommes et des femmes, et de notre façon d’agir vis-à-vis
de la mode. » Un message clair, c’est que nous ne pouvons pas faire
partie du changement sans y croire. (Trad : Charlotte Fromenteaud)