Ensemble pour la santé rurale
La Société des étudiants en médecine de Bucarest (SSMB), en partenariat avec le Collège des médecins de Roumanie et l’Université de médecine et de pharmacie « Carol Davila » organisent chaque mois des caravanes de santé dans les zones rurales défavorisées. Douze étudiants en médecine, avec des médecins et des internes font des examens cliniques, des échographies et des analyses à la population vivant dans des villages.
România Internațional, 22.08.2013, 14:57
La Société des étudiants en médecine de Bucarest (SSMB), en partenariat avec le Collège des médecins de Roumanie et l’Université de médecine et de pharmacie « Carol Davila » organisent chaque mois des caravanes de santé dans les zones rurales défavorisées. Douze étudiants en médecine, avec des médecins et des internes font des examens cliniques, des échographies et des analyses à la population vivant dans des villages.
Elena Sburlan, membre de la Société des étudiants en médecine et coordinatrice du projet « Ensemble pour la santé rurale », raconte comment cette aventure a commencé: «Ensemble pour la santé rurale est un projet de santé publique, lancé en avril 2011. Depuis lors, nous avons organisé 18 éditions, avons reçu 2500 patients adultes et un millier d’enfants. C’est avec ces éditions successives que nous avons grandi peu à peu. Actuellement, 200 à 250 patients viennent nous consulter lors de chaque édition. Avant, nous organisions la caravane à des intervalles plus rares, mais maintenant nous arrivons à organiser une ou deux éditions par mois, qui durent de 2 à 5 jours. C’est d’habitude le week-end, parce que les médecins sont alors libres ; la plupart des fois nous allons le matin et terminons le soir, ce qui fait effectivement une centaine de patients par jour et le lendemain — de même ».
Au début, l’Association des communes de Roumanie indiquait aux étudiants volontaires les lieux défavorisés. Maintenant, les destinations sont établies suivant les informations reçues des maires et des médecins généralistes où les médecins spécialistes passent peu ou pas: « Il y a des médecins généralistes qui exercent dans 3-4 villages, ils sont à 10 km du village en question, ils y vont une seule fois par mois ou deux, tout au plus. C’est difficile. Nous nous mettons en contact avec le maire, c’est lui qui s’occupe des programmations en général. Quand nous arrivons sur place, les gens se sont déjà inscrits sur la liste et on commence les consultations à 8 h du matin ».
On commence par les prises de sang pour les analyses, on continue par l’examen clinique, effectué par les étudiants, a précisé Elena Sburlan : «Nous avons une fiche d’observation que nous respectons et, suivant la pathologie dépistée, on les envoie vers des médecins de différentes spécialités, où ils sont attendus : gynécologie, dermatologie, échographie, cardiologie. Nous avons besoin de rhumatologues. Les cardiologues nous accompagnent à chaque fois. Nous avons un écho-cardiographe, nous faisons des électrocardiogrammes en deux exemplaires à tous les patients. Ils gardent une copie. Les échographies, ce sont les médecins avec des compétences en la matière qui les font, même s’ils ont d’autres spécialités. Pour les spécialités Dermatologie et Gynécologie, des médecins internes nous accompagnent. Le PAPS est effectué gratuitement, avec le soutien de l’Hôpital militaire. Les résultats sont envoyés à la mairie. Ce qui m’a vraiment impressionnée, c’est que nous avons déjà trouvé des femmes ayant des lésions dysplasiques et pour lesquelles un traitement a été institué avec le soutien des municipalités. »
50 médecins et 100 bénévoles assurent par tournus la fonctionnalité des caravanes.
C’est une compagnie pharmaceutique qui sponsorise le projet, en fournissant l’argent nécessaire à l’acquisition des consommables, soit environ 80 millions de lei pour chaque sortie de Bucarest.
Voyons maintenant les impressions d’Elena sur sa participation à la première caravane: «J’en suis tombée amoureuse. Je me suis rendu compte de ce qu’aider les autres veut dire et du fait que l’important c’est de pouvoir le faire. J’ai senti la bonté des gens et quelle importance ils attachent à cette consultation. Car il y en a qui n’ont plus consulté un médecin depuis une dizaine, voire une vingtaine d’années, même s’ils ont des ennuis de santé. Certaines choses m’ont interpellée. Par exemple, lors d’une échographie de routine, j’ai vu bouger deux petites mains. Quelle ne fut pas la surprise de la future mère qui ignorait sa grossesse! C’est bon de constater, en fin de journée, que le temps est passé sans que l’on s’en aperçoive. A la fin, on a toute une base de données des patients, comportant les constats de la consultation et les résultats des différents examens médicaux. Les patients reçoivent un bulletin de santé et sont dirigés vers des médecins spécialistes. Nous ne pouvons donc que leur offrir un point de départ.»
Adelina Toma, vice-présidente de la Société des étudiants en médecine de Bucarest (SSMB), affirme que le Delta du Danube a été l’endroit le plus impressionnant de tous ceux où la caravane a fait halte.
Les habitants de ces contrées sont obligés de faire environ 7 heures de trajet pour arriver à l’hôpital le plus proche: «Nous-mêmes, c’est-à-dire l’équipe de la caravane, nous y sommes arrivés en traversant une partie du fleuve en canot. Facile donc de comprendre qu’à cet endroit il n’y a pas de service ambulancier. En plus, en hiver, lorsque le Danube gèle, l’accès aux soins de santé devient presque impossible».
Les étudiants souhaitent doter la caravane d’un échographe performant pour pouvoir réaliser des échographies mammaires et thyroïdiennes. Ils sont prêts à travailler pour l’argent nécessaire à une telle acquisition, affirme Elena Sburlan. «Pour l’instant, nous réalisons des échographies abdominales, mais, de notre point de vue, l’examen médical serait plus poussé si l’on bénéficiait d’un échographe. Et nous allons travailler pour en avoir un. Nous envisageons d’amasser de l’argent. Nous envoyons des mails et cherchons des sponsors. Un échographe coûte dans les 15.000 euros. C’est vrai que par le passé nous avons reçu des aides financières de la part des compagnies pharmaceutiques ou des particuliers, mais les sommes engrangées n’ont jamais suffi pour accomplir ce rêve».
Il ne faut pas de grosses donations de la part d’une seule personne, mais un nombre suffisamment grand de petites contributions individuelles pour organiser plus souvent de telles caravanes et acheter l’échographe dont les habitants des zones défavorisées ont tant besoin. Quant à nous, nous sommes persuadés qu’ils parviendront à matérialiser ce souhait….(trad.: Ligia Mihaiescu, Mariana Tudose)