DISCO BTT
Lexposition a connu le succès auprès du public, 5.000 visiteurs ayant franchi le seuil du Palais Știrbei de la capitale roumaine, qui a accueilli lévénement lautomne dernier. Le projet a décroché le Prix de lAdministration du Fonds culturel national pour lactivation du patrimoine culturel immatériel. Lexposition DISCO BTT a été conçue par la réalisatrice Iulia Rugină, connue pour ses films Breaking News, Love Building (2013) et Captifs à Noël (2010). Iulia Rugină est linvitée de cette édition de notre rubrique. Elle nous parle pour commencer de lorigine de ce projet : « Lidée mest venue il y a deux ou trois ans, alors que je me documentais pour un film de fiction. Un des personnages du film que je voulais réaliser avait été DJ en Roumanie, dans les années 80. Cest ainsi que jai connu Sorin Lupaşcu, qui a été effectivement DJ à lépoque et nous nous sommes laissés séduire par lidée de présenter au public aussi une période dont on ne sait pas grand-chose et sur laquelle il ny a pas de documents ni de témoignages. On raconte pas mal dhistoires à ce sujet, pourtant personne ne les a réunies. Et nous avons tenté de faire quelques pas dans cette direction. »
Ana-Maria Cononovici, 16.10.2018, 13:21
Lexposition a connu le succès auprès du public, 5.000 visiteurs ayant franchi le seuil du Palais Știrbei de la capitale roumaine, qui a accueilli lévénement lautomne dernier. Le projet a décroché le Prix de lAdministration du Fonds culturel national pour lactivation du patrimoine culturel immatériel. Lexposition DISCO BTT a été conçue par la réalisatrice Iulia Rugină, connue pour ses films Breaking News, Love Building (2013) et Captifs à Noël (2010). Iulia Rugină est linvitée de cette édition de notre rubrique. Elle nous parle pour commencer de lorigine de ce projet : « Lidée mest venue il y a deux ou trois ans, alors que je me documentais pour un film de fiction. Un des personnages du film que je voulais réaliser avait été DJ en Roumanie, dans les années 80. Cest ainsi que jai connu Sorin Lupaşcu, qui a été effectivement DJ à lépoque et nous nous sommes laissés séduire par lidée de présenter au public aussi une période dont on ne sait pas grand-chose et sur laquelle il ny a pas de documents ni de témoignages. On raconte pas mal dhistoires à ce sujet, pourtant personne ne les a réunies. Et nous avons tenté de faire quelques pas dans cette direction. »
Lexposition « DISCO BTT – Les discothèques de la période communiste » est inspirée des réalités de ces temps-là. Elle propose un itinéraire sensoriel à travers 6 pièces, que le visiteur traverse, guidé par une scénographie. Il ny a pas de guide, la visite est individuelle et chacun peut sattarder dans chaque pièce autant quil le souhaite. Iulia Rugină: « Ce projet a été conçu comme une création artistique originale, une exposition-installation occupant plusieurs pièces, dont chacune illustre un aspect de la période communiste. Il sagit dune série de lieux où lon écoutait de la musique. La censure occupait une place importante dans la société communiste et la musique nen était pas épargnée. Elle avait également un impact sur laccès des gens à la musique. Toute la musique nétait pas disponible pour le public et laccès des jeunes notamment y était facilité entre autres par ces DJs, appelés « présentateurs de musique ».
Nous avons contacté des personnes qui ont vécu à lépoque en Roumanie et nous avons recueilli les histoires, mais aussi du matériel : équipements, affiches et même de la musique : bandes magnétiques, cassettes audio, disques vinyles etc. Tout cela se retrouve dans notre exposition, qui propose plutôt une expérience sensorielle : cette exposition-là, il faut la vivre et non la regarder. »Le succès du projet a dépassé les attentes de Iulia Rugină: « Effectivement, je ne me suis pas attendue à un aussi grand succès, car nous nous adressions à un public qui nétait pas nécessairement habitué à des événements culturels aussi innovateurs, aux installations. Lexposition a attiré un public très divers, depuis les gens qui ont vécu sous le régime communiste et sont venus retrouver certaines réalités. Après lavoir visité, ces gens-là y ont emmené leurs enfants ou petits-enfants, qui nont pas connu cette époque. Et puis, nous avons eu un public jeune, intéressé par les aspects culturels, qui ont emmené ensuite leurs parents. Lintérêt pour cette exposition a été contagieux, si je puis dire, parce que cest un endroit qui suscite beaucoup démotion chez ceux qui ont connu ces réalités, mais aussi chez ceux qui ne les ont pas connues. »
Lexposition sera ouverte cet automne à Cluj-Napoca aussi, au centre du pays. Lhoraire des visites est à peu près celui des discothèques de la période communiste. Lentrée est libre. Iulia Rugină: « Lexposition reproduit à 90% lambiance des discothèques de Bucarest dans les années 80. Les quelques changements que nous avons opérés sont dus à lespace un peu différent qui accueille lexposition. Dans les 6 pièces on retrouve de la musique, des photos, des documents puisés dans les archives. La chose la plus spectaculaire, cest que dans lune des pièces, les gens se mettent à danser. Ils viennent en visiteurs et finissent par devenir des participants, comme sils intégraient lexposition. Cest que la dernière pièce est en fait une véritable discothèque des années 80, recréée « grandeur nature ». Sorin Lupaşcu, un DJ véritable de cette époque-là, fait partie de léquipe de cette discothèque. Cest une exposition qui plonge les visiteurs dans lambiance dune discothèque de lépoque communiste. »
La scénographie de lexposition est signée par Andreea Popa, qui a collaboré, entre autres, avec des réalisateurs connus, tels Claude Lelouch, Joel Schumacher, Cristi Puiu, Cristian Nemescu, Nae Caranfil. Finissons sur une bonne nouvelle : pour y assurer laccès dun public aussi nombreux que possible, les organisateurs de lexposition DISCO BTT envisagent de la recréer bientôt dans dautres villes du pays. ( Trad. : Dominique)