Des hommes rue Mătăsari
L’automne est la saison des festivals. Il est pourtant vrai que d’habitude, quand on dit ça, on pense surtout aux festivals de la moisson, organisés pour célébrer le travail agricole et ses résultats. Cette fois-ci, nous restons pourtant en ville, rue Mătăsari, à Bucarest, pour un festival des hommes. En été, cette rue accueille le festival « Des femmes rue Mătăsari ». Cette édition automnale, baptisée « Des hommes rue Mătăsari » est consacrée aux petits artisans et artistes dont les boutiques dirigées par des hommes ont envahi la capitale.
Ana-Maria Cononovici, 30.10.2018, 17:28
L’automne est la saison des festivals. Il est pourtant vrai que d’habitude, quand on dit ça, on pense surtout aux festivals de la moisson, organisés pour célébrer le travail agricole et ses résultats. Cette fois-ci, nous restons pourtant en ville, rue Mătăsari, à Bucarest, pour un festival des hommes. En été, cette rue accueille le festival « Des femmes rue Mătăsari ». Cette édition automnale, baptisée « Des hommes rue Mătăsari » est consacrée aux petits artisans et artistes dont les boutiques dirigées par des hommes ont envahi la capitale.
Quelle est l’origine de ce festival ? Iulian Văcărean, fondateur de l’association Beneva, organisatrice de plusieurs événements de ce genre, explique : « C’est une année où nous considérons que les hommes et les femmes sont pareils, bien que l’on parle beaucoup en ce moment de leurs différences. Ainsi, après huit éditions du festival « Des femmes rue Mătăsari », nous avons osé proposer une première édition pour célébrer nos artisans, nos artistes, nos designers, qui font de si belles choses. Nous allons les réunir rue Mătăsari – une rue pas du tout comme les autres.»
Qui va-t-on y rencontrer ? Iulian Văcărean: « De vieux artisans, comme Daniel Leş, qui viendra avec sa roue de potier, des forgerons, qui viendront travailler le fer dans la rue et puis des hommes pratiquant des métiers artistiques nouveaux : designers, créateurs qui travaillent la peau, hommes qui dirigent des agences de publicité, musiciens, peintres. Ce sera une rue de l’amitié. « Friends Forever » est censé lier d’amitié les créatrices et les créateurs. »
Ce qui est d’ailleurs déjà arrivé. Artistes et artisans en tous genres et des deux genres se sont donné rendez-vous rue Mătăsari : caricaturistes qui travaillaient dans la rue sous le slogan : « Si personne n’a encore ri de vous, c’est toujours possible », designers de vélos personnalisés, représentants du fabricant de bicyclettes Pegas. Et, par-dessus tout, des créatrices enchantées d’avoir connu le succès. »
Simona Gonciulea nous explique la raison de sa présence au festival « Des hommes rue Mătăsari »: « C’est parce que j’ai aussi des produits pour eux : serviettes en cuir, pochettes ceinture, chaussures tressées et je suis venue les présenter. J’en ai vendu et j’attends aussi des commandes en ligne. »
Cristina, designer vestimentaire présente depuis peu de temps sur le marché et fan du festival « Des femmes rue Mătăsari », a voulu profiter de son édition consacrée aux hommes pour se faire connaître : « J’ai présenté une collection vestimentaire pour enfants de 1 à 7 ans, une collection minimaliste, unisexe, en nuances de noir, beige, gris, la seule couleur utilisée étant le jaune. J’ai choisi de participer au festival « Des hommes rue Mătăsari » parce que j’aime ce festival, qui réunit beaucoup de gens bien. Je suis venue maintes fois à ce festival, mais j’ai lancé ma propre affaire il y a 7 mois seulement. Ayant raté le festival d’été, j’ai tenté ma chance à ce festival des hommes. »
Iulian Văcărean souligne le caractère pas du tout exclusif de l’événement : « Cet événement n’est pas réservé aux hommes. Nous souhaitons tout simplement les mettre en valeur, dans ce monde où la séparation des genres est de plus en plus marquée. Dans le domaine de la créativité, les hommes et les femmes travaillent très bien ensemble. »
Une des épreuves les plus amusantes du festival « Des femmes rue Mătăsari » est la course sur talons hauts, par catégories de taille.
Quelle est le défi spécifiquement masculin lancé à ce festival des hommes ? Iulian Văcărean : « Couper du bois. Quelqu’un est venu nous enseigner à scier les bûches et à sculpter à l’aide d’une scie électrique. De nombreuses activités captivantes ont été prévues. Puisque c’est l’automne, nous n’avons pas pu rééditer toutes les activités de l’été, mais le festival « Des hommes rue Mătăsari » reste une extension du festival « Des femmes rue Mătăsari ».
Cette édition s’est déroulée dans la bonne humeur, dans les sonorités des chansons des années ’80, interprétées par des chanteurs connus ou par de jeunes talents. Au-dessus de la rue Mătăsari, envahie par les produits traditionnels, planait l’arôme des boissons et des sucreries faites maison. Autant de raisons de faire des « Hommes rue Mătăsari » un festival automnal annuel. (Trad. : Dominique)