« Des femmes rue Mătăsari » – nouvelle édition
Le premier week-end du mois de juin est dédié, depuis 2011, à un festival urbain déjà traditionnel à Bucarest : « Des femmes rue Mătăsari ». 3 jours de rêve, dont nous allons vous parler. « Les noces », qui dans les contes de fées durent justement 3 jours et 3 nuits, ont été le thème de cette 9e édition du festival. Et puisque ces « noces » se déroulent dans la rue, tout s’y étale : tables chargées de plats appétissants, lurex et diamants, robes originales et souliers vernis, musiques de toute sorte, films sortis des archives et photos-minute. Nous partons à la découverte des nouveautés de cette nouvelle édition du Festival, et nous commençons par la zone réservée aux ONGs.
Ana-Maria Cononovici, 11.06.2019, 00:18
Notre attention est attirée par les tabliers très colorés réalisés par Roxana Ene. Professeur d’art en Allemagne, elle met en œuvre depuis 2010 en Roumanie et en Allemagne des projets de bénévolat au bénéfice des enfants autistes et des enfants touchés par le syndrome de Down ou par des traumas psychiques des deux pays. « Ces tabliers sont notre dernière réalisation destinée à une campagne de collecte de fonds. Il s’agit d’une pièce spécifique du costume traditionnel roumain pour femme, appelé « fotă », qui se retrouve aussi dans les costumes traditionnels allemands. Nous avons donc trouvé ce lien entre les deux pays, bien qu’il y ait aussi des différences : chez les Allemands, le tablier traditionnel n’est pas noué de la même façon : si celle qui le porte n’est pas mariée, le tablier est noué de côté. Nous nous sommes dit que ces tabliers sont très simples, nous les avons intégrés aux accessoires et ils se sont avérés très recherchés et versatiles. On peut les lier autour de la taille, mais aussi de côté, où sur la poitrine.
Roxy a été présente à plusieurs éditions de ce festival et, depuis 2017 elle est venue y participer avec un stand, en tant que présidente de l’ONGs « Roxy and Kids Art ». Le stand le plus coloré de la rue était celui de Teodora Rosetti, directrice exécutive de l’Association « Accept »: « Nous avons souhaité rappeler aux visiteurs que le festival Bucharest Pride est prévu le 22 juin et que nous allons y participer ensemble pour la solidarité et pour la communauté, que nous serons présents dans l’espace public et qu’il est important de parler de l’amour entre tous les humains. Cette année Bucharest Pride lance un message très simple : tous pour l’amour et l’amour pour tous. Quant à notre offre de cette année, rue Mătăsari, nous avons joué, comme d’habitude, avec toutes les couleurs de l’arc-en-ciel et nous avons mis en vente des drapeaux et des parapluies Rainbow, ainsi que beaucoup de produits réalisés par des membres de notre communauté : des savons, des bougies, des aimants pour frigo. »
Nous quittons la zone des ONGs pour nous engager dans la rue de la mode. Comme à chaque nouvelle édition, depuis 4 ans, nous y retrouvons les ateliers « Zuza Muza ». Mădălina, créatrice des vêtements Zuza Muza, nous accueille chaleureusement : « Initialement, c’était un projet destiné aux femmes grassouillettes, pourtant, aux festivals et aux foires je n’apporte pas uniquement de vêtements grande taille, mais aussi de tailles moyennes ou petites. Le festival « Des femmes rue Mătăsari » en est à sa 9e édition et j’espère qu’il y en aura encore une centaine, car l’ambiance est magnifique et c’est ce qui compte le plus. Les gens sont sympas, la musique est sympa et on est content d’être là ! »
A part les vêtements farfelus, des cosmétiques attendent également leurs clients. Tudor Adriana, apporte depuis 2011 sur le marché des produits dont le nom rappelle le temps des chevaliers : « Nous sommes des producteurs de cosmétiques naturels. Nous avons apporté des produits de toute sorte : savons naturels, crèmes sans conservateurs, shampoings… Nous sommes venus rue Mătăsari pour être plus près du public, des clients et nous nous y plaisons. D’une année à l’autre l’ambiance est toujours meilleure. Les jeunes organisateurs du festival sont vraiment exceptionnels. Nous sommes venus présenter nos produits et nous faire connaître. Si on respecte les clients et que les produits soient de qualité, les gens achètent. Mais il faut aimer le métier. Sans la passion, on ne peut rien faire de bon. Nous participons à ce festival depuis 5 éditions et cette année, nous sommes à nouveau là. »
Andrei Abrudean, de Timişoara, crée des bijoux en argent, mais il utilise aussi des matériaux inhabituels, comme par exemple les crayons de couleur. Cette année, il est présent rue Mătăsari avec un nouveau projet: « L’idée est née de mes études paysagères. J’ai commencé par ramasser des cupules de glands et j’ai « construit » des « glands » en résine époxydique, à l’intérieur desquels j’ai placé différentes plantes, créant ainsi de minuscules paysages. En portant un tel bijou, on porte avec soi un coin de nature. Ils se sont bien vendus, les gens sont réceptifs à tout ce qui est nouveau. Je suis présent pour la deuxième fois rue Mătăsari et je suis venu parce que l’ambiance est très accueillante et les gens sont vraiment bien. »
Paul de « Greenarium » est une autre présence déjà familière au Festival rue Mătăsari. Il nous a habitués à ses plantes succulentes placées de manière artistique dans des bols ou des terrariums de différentes formes, aussi inhabituelles que possible. Cette année il rejoint l’utile à l’agréable, en nous proposant de magnifiques lampes en verre Tiffany.Quant à la nourriture et aux boissons, il y en a eu, comme disent les contes, pour tout un royaume et tout a baigné dans la gaité et la bonne humeur.
(Trad. : Dominique)