Décors d’autrefois recréés par deux juristes
Objets décoratifs, coffres à dot, boîtes à bijoux, miroirs traditionnels, vieilles étagères… Tout est soigné avec patience et minutie par deux anciens juristes : Dana et Vlad Budăi, du comté de Neamţ, dans le nord-est de la Roumanie. Après une vingtaine d’années passées dans ce métier, ils ont écouté la voix du cœur et ont changé de vie. Pourquoi et comment ? « Notre histoire n’est pas forcément originale. Les gens ont de plus en plus une tendance à redécouvrir la tradition, à chercher leurs origines. Cette aventure a commencé à nous tenter lorsque ma femme a hérité de la maison de sa grand-mère, située dans la zone de Tarcău, dans le comté de Neamţ. C’était une vieille maison traditionnelle datant de 1890. Au moment où nous avons commencé à nous occuper de cette maison, essayant de l’aménager, nous avons trouvé de nombreux objets anciens dans le grenier, dans les annexes, dans la cave: meubles, ustensiles, outils agricoles et toute sorte de choses que nos grands-parents gardaient d’habitude dans leurs maisons. Nous nous sommes dit que nous ne devions pas nous en débarrasser, mais les remettre en état, pour garder vivante la mémoire des grands-parents de ma femme. »
Ana-Maria Cononovici, 03.09.2017, 13:05
Objets décoratifs, coffres à dot, boîtes à bijoux, miroirs traditionnels, vieilles étagères… Tout est soigné avec patience et minutie par deux anciens juristes : Dana et Vlad Budăi, du comté de Neamţ, dans le nord-est de la Roumanie. Après une vingtaine d’années passées dans ce métier, ils ont écouté la voix du cœur et ont changé de vie. Pourquoi et comment ? « Notre histoire n’est pas forcément originale. Les gens ont de plus en plus une tendance à redécouvrir la tradition, à chercher leurs origines. Cette aventure a commencé à nous tenter lorsque ma femme a hérité de la maison de sa grand-mère, située dans la zone de Tarcău, dans le comté de Neamţ. C’était une vieille maison traditionnelle datant de 1890. Au moment où nous avons commencé à nous occuper de cette maison, essayant de l’aménager, nous avons trouvé de nombreux objets anciens dans le grenier, dans les annexes, dans la cave: meubles, ustensiles, outils agricoles et toute sorte de choses que nos grands-parents gardaient d’habitude dans leurs maisons. Nous nous sommes dit que nous ne devions pas nous en débarrasser, mais les remettre en état, pour garder vivante la mémoire des grands-parents de ma femme. »
Vlad Mihai Budăi et sa femme se sont donc appliqués à restaurer ces objets traditionnels anciens, en apprenant de l’expérience des gens des parages : « Nous avons commencé par nous entretenir avec les voisins de nos grands-parents, avec les habitants du village – des gens qui s’étaient occupés de l’exploitation forestière, qui élevaient des abeilles, fabriquaient du vin, cousaient et tissaient. Et ils ont partagé leur expérience avec nous. Au début, ce fut un hobby. Nous avons commencé par récupérer et utiliser le bois de plusieurs annexes auxquelles nous avions renoncé. Nous avons voulu voir si nous pouvions faire quelque chose nous-mêmes, créer quelque chose avec nos mains. Pour nous amuser et nous détendre, nous avons bricolé plusieurs étagères pour y ranger les bouquins que nous avions trouvés dans le grenier de la maison. Nous avons également remis en état une vieille ruche – car les grands-parents de ma femme avaient élevé des abeilles. La ruche était dégradée et le bois pourri. Et, petit à petit, en joignant l’utile à l’agréable, nous avons fait des progrès. Depuis ce hobby jusqu’à mettre sur pieds une petite affaire il n’y avait qu’un pas. Nous avons voulu montrer aux autres membres de la communauté que nous avions intégrée qu’il est bon de respecter la tradition, de la raviver et de la transmettre aux nouvelles générations. »
Quels objets, Dana et Vlad Budăi ont-ils réussi à récupérer ainsi? : « Nous avons réussi à sauver plusieurs coffres de dot, ainsi que des coffres où l’on gardait les grains ou la farine. Nous avons également remis en état un tambour à broder, un métier à tisser, des barres à rideaux en bois et des serviettes décoratives pour les fenêtres. Nous avons montré aux vieilles gens comment s’y prendre et ils ont réussi à en tisser de nouvelles, pour remplacer celles qu’ils avaient et qui étaient usées. »
Après avoir recréé l’ambiance de la maison des grands-parents, les époux Budăi ont commencé un voyage fascinant dans le monde de la création artisanale. Leur amour de la beauté était doublé du souci de ne pas gaspiller le bois et de protéger la forêt. Vlad Budăi: « Un autre élément a eu un impact décisif sur notre activité : nous avons constaté que le culte du bois avait disparu. Pas d’éducation à l’environnement, personne ne se souciait de protéger la forêt. J’ai été surpris de constater, avec regret, que dans le bassin hydrographique de Tarcău du comté de Neamţ, un des plus vastes de Roumanie, beaucoup de bois était gaspillé. Alors nous avons commencé à visiter les exploitations forestières, pour leur demander de garder le bois qu’elles n’utilisaient pas, car nous pouvions le récupérer pour créer des objets décoratifs ou utilitaires. »
En rénovant la maison de leurs grands-parents, les époux Budăi ont découvert un trésor – comme ils se plaisent à dire: du bois ancien, de la ficelle, de la toile à sac et d’autres ressources oubliées. Et ils ont décidé de mettre sur pied une affaire, une sorte d’entreprise de « vieilles choses », entourés de mystère. Leur initiative a été un succès et leurs projets se sont multipliés. Vlad Budăi nous parle du plus récent : « A présent nous déroulons un projet en partenariat avec le Centre culturel et touristique de Golia, à Iaşi. Notre but est de reconstituer l’ambiance de ce qu’était jadis la chambre de la princesse. C’est là que les jeunes princesses infidèles étaient envoyées vivre et restaient confinées jusqu’à la fin de leurs jours. Nous avons donc entrepris de meubler cette chambre et de la décorer, pour restituer son ambiance, en accord avec la vie des cloîtres, à l’époque. »
Voilà donc une initiative qui est susceptible d’apporter dans nos vies un peu de calme et un parfum du temps jadis. (Aut. : Ana-Maria Cononovici; Trad. : Dominique)