Cultour ou comment se lier d’amitié avec Bucarest.
Ils ont participé à Bucarest au Festival « Femmes dans la rue de Matasari ». Pleins d’énergie, ils ont organisé une chasse au trésor à travers la capitale, y invitant de nombreux enfants. Ils font partie de l’Association Cultour et ils se sont proposé d’enseigner aux Bucarestois à aimer leur ville. Par beau temps, mais aussi sous la pluie et le vent, les membres de l’association organisent des tours guidés gratuits à travers Bucarest pour dévoiler aux gens les secrets de la ville. Aujourd’hui nous vous proposons de les accompagner à travers la capitale pour en apprendre davantage sur l’association Cultour. Commençons par son histoire avec Livia Morega, présidente de l’association : « L’activité de l’association a commencé il y a 4 ans, un été, plus précisément le 20 juillet. Elle repose sur un concept européen, celui de proposer des tours gratuits aux touristes de passage par la ville qui souhaitent la découvrir d’une manière, disons, plus interactive, différente des tours classiques. Initialement, ce fut un projet destiné uniquement aux touristes étrangers. Puis, j’ai remarqué que les habitants de Bucarest n’aimaient pas vraiment leur ville notamment parce qu’ils ne la connaissaient pas. C’est pourquoi nous avons commencé depuis deux ans à réaliser des tours gratuits à thématiques différentes, sur différents sujets de conversation et de polémique même pour les bucarestois. Et nous avons constaté que les gens sentent même le besoin d’apprendre davantage de choses sur Bucarest et ils sont contents de participer à ces tours. C’est pourquoi nous avons eu le courage de continuer à organiser ces tours presque chaque mois et même 2 ou 3 fois par semaine. Parfois nous organisons des tours pour les bucarestois chaque week-end. Les tours guidés destinés aux touristes étrangers se déroulent quotidiennement, deux fois par jour, que le temps soit beau ou mauvais. »
Ana-Maria Cononovici, 19.06.2016, 13:15
Quels sont les objectifs inclus dans ces tours ? Explication avec Livia Morega : « Cette année, au mois de mars, nous avons démarré un itinéraire appelé « le tour des fontaines et des statues cachées de Bucarest ». Nous avons suivi principalement un itinéraire à travers les endroits connus, tels la Vieille ville et l’Avenue de la Victoire, mais nous avons également osé entrer dans certaines cours intérieures de bâtiments connus, pour découvrir les secrets qui s’y cachent : fontaines et statues ainsi que leurs histoires. Puis, au festival « Femmes dans la rue de Matasari » nous avons proposé un défi urbain inédit puisque nous avons envoyé nos touristes découvrir par eux-mêmes les trésors de la ville. Nous leurs avons donné des indices, une carte et nous leur avons dit de marcher à pied dans le quartier et de découvrir par eux-mêmes des détails architecturaux et l’histoire des lieux et des habitants ».
Parmi les histoires d’une ville aussi agitée que Bucarest, Livia Morega raconte celle d’un endroit inédit construit par la main de l’homme, mais transformé par la nature : « Nous avons visité le Parc Naturel Vacaresti et on a eu notre plus grande surprise jusqu’ici. Plus de 300 personnes y ont participé pour apprendre l’histoire de la zone de Vacaresti et ses transformations : monastère, prison, serres agricoles et puis, après une vingtaine d’années d’oubli, toute cette aire est un parc naturel ».
Et vu que la demande de tours guidés est de plus en plus grande, l’offre est, elle aussi, des plus variées : « Cette année, les tours se poursuivront le long du mois de juillet. Nous allons parler art urbain, graffiti, initiatives inédites à Bucarest qui essayent d’éduquer les bucarestois, de leur transmettre l’idée que nous avons besoin d’une ville qui soit belle et durable. En août, nous commémorons aux côtés de la communauté arménienne les 101 ans écoulés depuis le génocide arménien. Ils vont organiser une bataille d’eau alors que nous allons faire un tour du quartier arménien, durant lequel nous évoquerons l’histoire de cette communauté, de son quartier, de ses métiers et affaires et de toutes les bonnes choses qu’ils vendaient : café, chocolat. Vers la fin de l’année, nous allons continuer les visites de ce qui reste du quartier Uranus, démoli à l’époque communiste. »
Selon Livia Morega, les étrangers apprécient ces tours guidés qui s’achèvent sur une conclusion optimiste : la jeune génération souhaite vivre dans une belle ville et elle est prête à œuvrer pour l’embellir. Quels sont les principaux objectifs inclus dans les itinéraires consacrés aux touristes étrangers ? Réponse avec Livia Morega : « Pour les étrangers, le tour est ciblé évidemment sur le centre historique de la ville. Nous partons de la Place Unirii, le plus grand projet d’infrastructure à avoir laissé son empreinte sur Bucarest et sur les Bucarestois. Puis, nous nous promenons dans les ruelles du Vieux centre-ville, nous parlons de l’histoire de la ville depuis 1400 et jusqu’à présent et nous découvrons les principaux sites : le caravansérail de Manuc, l’ancienne Cour princière, les églises St Antoine et Stavropoleos. Ensuite, Bucarest à l’époque française, disons, lorsque la ville était surnommée « Le petit Paris » – c’est le sujet dont on parle en parcourant l’Avenue de la Victoire. Nous passons aussi par le passage Villacrosse, puisque c’est un endroit inédit de la ville et nous terminons notre tour Place de l’Université. Là, nous parlons en détail du communisme, de la Révolution, mais nous essayons d’éviter les sujets négatifs et de raconter l’état des choses actuel. »
Notre interlocutrice avoue qu’à chaque fois qu’elle se promène à travers la Capitale roumaine, celle-ci est de plus en plus lumineuse et accueillante. Sachez pour terminer que l’Association Cultour organise aussi des tours gratuits à Brasov, dans le centre du pays. Davantage de détails sur www.bucharest walkabout free tours.ro et sur www.brasov walkabout free tours.ro, deux sites grâce auxquels vous pouvez découvrir deux des plus belles villes de Roumanie. (Trad. Alex Diaconescu)