Contes de fées
Aujourd’hui, Lunia et Azalée nous entrainent dans une aventure qui s’appelle « l’école des fées ». Nous avons parlé avec Georgeta Poiana, alias la fée Lunia, et l’histoire qu’elle nous raconte est, bien sûr, celle de cette idée. « L’école des fées est née de notre désir de créer des contes pour enfants, mais des contes sains, issus d’un amour pour la vie et du respect pour tout ce qui nous entoure. Nous avons voulu offrir une alternative aux contes traditionnels, qui comportent de nombreux personnages négatifs et même beaucoup de violence. Nous estimons qu’il n’est pas nécessaire d’inculquer la peur aux enfants à un âge très tendre. Nous apprécions les contes traditionnels roumains et nous savons qu’ils contiennent certaines vérités – même initiatiques – mais nous ne jugeons pas nécessaire de les proposer aux tout petits. Nous avons souhaité leur offrir, par contre, des contes fondés sur d’autres valeurs, plus correctes, à notre avis, pour cet âge-là, qui cultivent le respect de la nature, des autres et de tout ce qui nous entoure. »
Ana-Maria Cononovici, 10.12.2019, 00:32
Aujourd’hui, Lunia et Azalée nous entrainent dans une aventure qui s’appelle « l’école des fées ». Nous avons parlé avec Georgeta Poiana, alias la fée Lunia, et l’histoire qu’elle nous raconte est, bien sûr, celle de cette idée. « L’école des fées est née de notre désir de créer des contes pour enfants, mais des contes sains, issus d’un amour pour la vie et du respect pour tout ce qui nous entoure. Nous avons voulu offrir une alternative aux contes traditionnels, qui comportent de nombreux personnages négatifs et même beaucoup de violence. Nous estimons qu’il n’est pas nécessaire d’inculquer la peur aux enfants à un âge très tendre. Nous apprécions les contes traditionnels roumains et nous savons qu’ils contiennent certaines vérités – même initiatiques – mais nous ne jugeons pas nécessaire de les proposer aux tout petits. Nous avons souhaité leur offrir, par contre, des contes fondés sur d’autres valeurs, plus correctes, à notre avis, pour cet âge-là, qui cultivent le respect de la nature, des autres et de tout ce qui nous entoure. »
C’est ainsi qu’est né, par exemple « Le Rêve dans les chaussettes », qui apprend aux enfants comment évaluer leur journée et la rendre meilleure, mais aussi être empathiques avec leurs parents et leur demander, à eux aussi, quelle note ils accorderaient à leur journée. C’est de la même façon qu’est né le conte « Le Vent curieux », qui raconte l’histoire du bébé-vent, qui tâche de comprendre ce qu’écrit dans son cahier un enfant assis à son bureau, pour découvrir enfin, en même temps que le lecteur, la joie que chacun de nous peut puiser dans son monde intérieur. Les fées Lunia et Azalée se sont donc associées, elles ont cherché ensemble des idées pour éduquer tout d’abord leurs propres enfants et elles ont mis sur pied ce projet. Elles se sont demandé, par exemple, comment apprendre aux enfants à ne pas arracher les fleurs des jardins et des prés ? La fée Lunia explique : « Nous nous sommes demandé derrière quel conte cacher cette idée et alors nous avons expliqué aux enfants qu’une fée prend soin de chaque fleur, que cette fée est toute petite et entourée de beaucoup de couleurs, qu’elle protège la fleur et la réchauffe quand il fait froid et qu’elle ne serait pas heureuse si quelqu’un arrachait cette fleur. Et cette histoire a eu un grand effet – du moins sur nos enfants. Alors la fée Azalée m’a répété sans cesse que nous devions nous mettre à écrire, elle m’y a poussée. Et c’est ainsi que sont nés ces contes, l’un après l’autre. Ensuite, la fée Azalée a mis ces contes en vers, de sorte que chaque conte est suivi par une poésie qui raconte à nouveau l’histoire, d’une autre façon. »
Au début, il n’y a eu qu’un site : şcoaladezâne.ro, pourtant les mamans qui l’ont visité ont souhaité vivement que les contes qui y figuraient soient également disponibles en format papier. Et c’est ainsi qu’ils furent réunis dans un livre, publié aux Editions Coresi. Les deux fées se proposent de sortir également un volume de prose et un autre de poésie. C’est qu’en lisant ces contes, les parents deviennent, eux aussi, les élèves d’une véritable école accréditée des fées. La fée Lunia précise : « Oui, en effet, nos contes sont pleins de sens ; les parents, les grands-parents et tout lecteur peut y trouver un sens caché. Pour donner une image, je dirais que chaque conte est comme la pointe d’un iceberg et que le lecteur peut plonger dans les profondeurs pour l’explorer aussi loin qu’il le peut. A n’importe quel âge, on y trouve quelque chose à comprendre. C’est ce qui nous séduit, car, en relisant les contes, nous avons été surprises d’y découvrir de nouveaux sens. Par exemple, dans notre livre il y a un conte qui s’appelle « L’Arbre sage », dont nous avons compris la profondeur après l’avoir lu une dizaine de fois. »Sur le site des fées figure une trentaine de contes et un grand nombre de poésies, ainsi que des pensées ayant mené à leur création. « Une lectrice nous a dit, par exemple, qu’après la lecture du conte « Le Voyage de l’akène de pissenlit » qui se trouve dans notre livre, ses enfants lui avaient posé des questions auxquelles elle a répondu et que ce dialogue avait duré plus d’une demi-heure. Les questions portaient aussi sur les sujets plus sensibles, comme par exemple celui des personnes qui nous quittent. Et la lectrice s’est sentie comme la mère-pissenlit du conte, elle a senti qu’elle préparait ses enfants pour leur chemin dans la vie. Et elle nous a écrit combien il avait été important d’apprendre à ses enfants ces choses qu’autrement elle n’aurait pas su comment exprimer. En lisant ça, nous avons, évidemment, été émerveillées ! Les chroniques sont très bonnes, les retours sont positifs, les mamans sont enchantées et elles souhaiteraient écouter plus de contes. »
Pour terminer, la fée nous donne un avant-goût de ces contes. « Le livre déjà sorti réunit entre autres les contes « L’Arbre sage », « Le Voyage de l’akène de pissenlit », « La Petite robe enchantée ». Le conte « L’Alchimiste » est né, par exemple, du désir d’une mère de susciter la curiosité de ses enfants pour les légumes et les fruits. Le conte « Le Collier » raconte l’histoire d’un garçon qui veut faire un cadeau tout à fait spécial à sa mère et qui ne sait pas où aller le trouver.
Ce sont des contes utiles et bénéfiques, qui favorisent une pratique du respect. »Sur leur site, les deux fées – Lunia et Azalée – nous offrent aussi un guide d’utilisation des contes – je cite : « Les contes naissent bercés par les oreilles des tout petits. On les sert arrosés de rêves et saupoudrés d’une poussière sucrée d’étoiles. » (Trad. : Dominique)