Citadins vers un mode de vie hybride
Petit fils d’une famille vivant à la campagne, Octavian Viorel a décidé de s’installer dans son village natal pendant la pandémie. Il a découvert que, dans le calme et la vie patriarcale qu’il y avait trouvés, les échanges avec des gens comme lui, ayant vécu en ville, lui manquait. C’est pourquoi il a lancé un mouvement de repeuplement de son village auquel ont déjà adhéré plusieurs familles. Octavian Viorel nous parle de son projet : « Citadins ». L’idée du projet est née au village. Je suis un citadin qui a fui la pandémie ; je me suis réfugié dans le village de mes grands-parents – Slătioara, dans le comté de Vâlcea. Là, je me suis rendu compte que malgré tous les avantages que le village m’offrait, il comportait un désavantage : la communauté. Je n’y trouvais pas de gens comme moi, avec lesquels je puisse faire des échanges et partager mes loisirs. Alors, secondé par un ami originaire du même village et vivant, comme moi, en ville, nous nous sommes adressés à la mairie, pour savoir si les autorités locales étaient intéressées de promouvoir le village en vue d’y attirer des gens vivant en ville. Après, nous avons cherché un financement et nous l’avons trouvé. Nous avons constitué un groupe de recherche et nous avons étudié le village du point de vue du citadin qui souhaiterait s’y installer à la campagne.
Ana-Maria Cononovici, 27.10.2020, 12:59
Petit fils d’une famille vivant à la campagne, Octavian Viorel a décidé de s’installer dans son village natal pendant la pandémie. Il a découvert que, dans le calme et la vie patriarcale qu’il y avait trouvés, les échanges avec des gens comme lui, ayant vécu en ville, lui manquait. C’est pourquoi il a lancé un mouvement de repeuplement de son village auquel ont déjà adhéré plusieurs familles. Octavian Viorel nous parle de son projet : « Citadins ». L’idée du projet est née au village. Je suis un citadin qui a fui la pandémie ; je me suis réfugié dans le village de mes grands-parents – Slătioara, dans le comté de Vâlcea. Là, je me suis rendu compte que malgré tous les avantages que le village m’offrait, il comportait un désavantage : la communauté. Je n’y trouvais pas de gens comme moi, avec lesquels je puisse faire des échanges et partager mes loisirs. Alors, secondé par un ami originaire du même village et vivant, comme moi, en ville, nous nous sommes adressés à la mairie, pour savoir si les autorités locales étaient intéressées de promouvoir le village en vue d’y attirer des gens vivant en ville. Après, nous avons cherché un financement et nous l’avons trouvé. Nous avons constitué un groupe de recherche et nous avons étudié le village du point de vue du citadin qui souhaiterait s’y installer à la campagne.
Sachant que les Roumains se plaignent souvent de l’infrastructure précaire du pays, Octavian Viorel a cherché les désavantages d’un tel déplacement de la population urbaine vers la campagne. D’un côté, nous avons découvert chez les gens des villes un immense besoin de nature et de liberté que le village satisfait pleinement. D’autre part, à Slătioara, le village où j’habite en ce moment, j’ai trouvé une infrastructure moderne, européenne : routes asphaltées, eau courante, Internet haut débit, accès aux services de courrier et des habitants heureux d’accueillir de nouveaux voisins. Pour l’instant, je ne vois que les bons côtés de ce déménagement. Le seul désavantage reste la structure sociale vieillie du village. Confinés par la pandémie, de plus en plus d’habitants des villes, enfermés entre les murs de leur appartement, rêvent d’une vie en plein air. La tendance est générale, nous n’avons fait que tirer les conclusions. De plus en plus de personnes viennent au village et demandent s’il y a des maisons à vendre ou des terrains où ils puissent construire une maison. Nous avons examiné avec le maire les pas à suivre pour faciliter aux nouveaux venus l’accès à l’information sur les maisons ou terrains disponibles.
Quels sont les buts que se proposent les initiateurs du projet et ses avantages pour le village, en général ? Octavian Viorel. Par l’arrivée de nouveaux habitants, le village grandira. La moyenne d’âge baissera, il y aura plus de personnes actives. Ces gens-là arriveront au village avec des idées et des habitudes acquises dans le milieu urbain. Nous pensons qu’ils développeront de petites affaires, utilisant les ressources de la zone, et la commune en profitera. Ainsi, les nouveaux venus seront le moteur du développement local dans les prochaines années. Il ne s’agit nullement d’exhorter les gens à quitter la ville pour s’installer à la campagne, mais plutôt de leur faire savoir que, s’ils souhaitent le faire, ils seront encouragés et bien accueillis – nous assure Octavian Viorel, qui mène à présent avec sa famille une vie hybride village-ville. Nous vivons une vie hybride. C’est comme dans l’enseignement, si je puis dire. Mes enfants apprennent à Bucarest, où leur formation est hybride : une semaine il vont à l’école, une semaine ils ont des cours en ligne. Cette semaine nous sommes tous en ligne – ma femme et moi aussi, nous travaillons de chez nous. Pour le moment notre vie est partagée entre le ville et le village. C’est ce que nous conseillons à ceux qui souhaitent quitter la ville pour s’installer à la campagne. La vie au village est différente de celle de la ville. Elle suppose plus de travail physique, un programme peut-être moins dépendant de l’heure et plus dépendant de la nature et de la période de l’année. A ceux qui souhaitent faire ce pas, nous leur suggérons d’essayer tout d’abord, pendant un mois ou deux, la vie à la campagne. Moi, je suis originaire du village, j’y ai passé une partie de mon enfance et mes vacances, je sais ce que c’est que de vivre à la campagne. Mon père, qui est à la retraite, mène la même vie hybride, partagée entre la ville et le village, et il me conseille, me faisant savoir ce que ma maison et la petite ferme qui l’entoure ont besoin que je fasse.
Une idée qui tombe bien en ce moment où l’automne nous séduit avec l’odeur de feuilles, des légumes en saumure et de la zakouska fraîchement préparée.
(Trad. : Dominique)