« Chez père Lazăr » – une boutique caritative et un hub des bonnes pratiques
« La Taica Lazăr / Chez père Lazăr » est un magasin qui vend des produits dont les gens ont fait don et utilise l’argent ainsi gagné pour financer de nombreuses initiatives.
Ana-Maria Cononovici, 28.01.2025, 10:57
Un magasin caritatif
Nous découvrons aujourd’hui une des initiatives censées faire du bien au sein de la communauté. A Bucarest, un projet assez récent se propose de mettre en œuvre un concept déjà bien présent dans les pays développés, celui de « Charity Shop », une boutique caritative, pour financer les programmes d’une organisation charitable. « La Taica Lazăr / Chez père Lazăr » est un magasin qui vend des produits dont les gens ont fait don et utilise l’argent ainsi gagné pour financer de nombreuses initiatives. Plus encore, ceux qui souhaitent acheter ces produits ont aussi l’opportunité de découvrir toute une histoire derrière beaucoup d’objets.
Ce magasin caritatif porte le nom de Taica Lazăr, Père Lazăr, un personnage populaire qui vivait à Bucarest à la fin du XIXe siècle – début du XXe siècle. Père Lazăr était un Juif qui faisait du commerce avec les vieux objets.
Un concept nouveau en Roumanie, mais connu à l’étranger
Pour en savoir davantage nous avons invité au micro de RRI Elena Raluca Smuc Tănase, présidente de l’Association de médecine pour la santé publique, qui a initié ce projet. Elle nous explique le concept de la boutique « Chez père Lazăr » :
« Il s’agit du concept de « Charity Shop », soit une « boutique caritative », un concept bien connu à l’étranger. Par exemple, en Angleterre, la Croix-Rouge possède un tel magasin depuis plus de 100 ans. De grandes organisations caritatives mettent en œuvre de tels projets dans le but de compléter leurs fonds. Comme vous le savez bien, les fonds proviennent généralement de dons ou de collectes de fonds, à l’étranger ou via des magasins de ce type. Nous avons démarré ce magasin en 2017, lorsque nous avons reçu des dons, des objets que nous ne pouvions pas utiliser à ce moment-là, mais qui étaient en très bon état et pouvaient s’avérer utiles. Chacun peut nous faire don de produits neufs ou en bon état, que ce soit des vêtements, des produits ménagers, des livres, des bibelots ou des bijoux. Bien-sûr, ils doivent être en très bon état, car nous n’avons pas encore de système de recyclage mis en place. Par exemple, nous ne disposons pas de couturier pour faire réparer les vêtements. C’est pourquoi, en ce moment, nous ne pouvons accepter que des articles en très bon état, bien sûr propres, sans taches. »
Plus qu’une boutique, une communauté
Elena Raluca Smuc Tănase souhaiterait enrichir le projet, même par des partenariats avec une laverie ou avec un atelier de couture. Pourtant,à l’heure où l’on parle, il n’est pas encore possible de lancer un deuxième magasin de ce type :
« Il s’agit d’un projet qui impose la présence permanente sur place de son créateur. C’est un magasin, mais c’est aussi un hub communautaire, c’est-à-dire qu’il y a toute une histoire derrière ce magasin : il nous aide à recevoir des fonds pour pouvoir assurer notre existence et mettre en œuvre nos projets. Et en même temps c’est un lieu de rencontre, un endroit où les gens ont l’opportunité d’être généreux, où ils peuvent, par exemple, échanger quelques mots… Bref, il s’agit detoute une communauté. Qui plus est, pour garder notre esprit, pour l’instant nous n’avons pas pensé à faire un autre magasin similaire ».
Projet : « Des enfants, des bottes et des chaussettes »
A l’occasion des fêtes de fin d’année, les produits de la boutique « Chez père Lazăr » arrivent dans différentes communautés à travers le pays, grâce à un projet intitulé « Des enfants, des bottes et des chaussettes ».
Elena Raluca Smuc Tănase, présidente de l’Association de médecine pour la santé publique, nous donne des détails:
« C’est un projet que j’ai très à cœur et qui est devenu notre marque. Nous l’avons mis en œuvre en 2019, suite à une visite dans une communauté vulnérable et que nous réalisons strictement avec l’aide des amis de notre boutique caritative. Les gens qui souhaitent nous soutenir, viennent dès le mois octobre pour faire don d’une paire de bottes, de quelques paires de chaussettes et d’autres belles choses qu’ils mettent dans une boîte joliment emballée. Nous avons réussi à faire la joie de plus de 800 enfants à travers le pays. Ce sont des enfants de régions différentes, quelques-unsvivantau sein de familles vulnérable, d’autres vivant dans des orphelinats ou que nous avons connus dans des écoles du milieu rural.Il ne s’agit pas d’une catégorie unique. Nous arrivons là où nous avons des collaborateurs ou bien là où notre aide est demandée ou encore à des endroits où nous jugeons pouvoir nous impliquer. C’est un projet auquel je me sens très attachée.Ce sont des mois où l’on retrouve nos amis au magasin, où l’on discute beaucoup. Souvent, le cadeau que l’on prépare pour un enfant devient uneraison de rencontrer sa famille, ou de former un petit groupe au travail, au sein duquel plusieurs collègues préparent une ou plusieurs boîtes. C’est un moment extraordinaire de générosité et de solidarité humaine et cela nous donne beaucoup de confiance que ce que nous faisons est beau et bon. »
Et ce n’est pas là le seul projet mis en place par la boutique caritative du Père Lazăr. S’y ajoute un autre projet, à travers lequel les enfants hospitalisés bénéficient de toute sorte de produits : désinfectants, masques réutilisables, de crayons à colorier et livres de coloriage. Vous pouvez vous renseignez sur l’activité du magasin sur sa page de Facebook, https://www.facebook.com/lataicalazar.
Autant d’initiatives d’une petite boutique de charité sise au centre-ville de Bucarest. (trad. Andra Juganaru)