Bal viennois à Bucarest
Le 8 mars, la capitale roumaine a accueilli une nouvelle édition du Bal viennois. Organisé par la chaîne hôtelière Marriott, en collaboration avec les municipalités de Vienne et de Bucarest, le Bal viennois réunit au Palais du Parlement l’élite du milieu des affaires et diplomatique pour une soirée de conte de fées.
România Internațional, 20.03.2014, 15:59
Selon Meda Vasiliu, directrice de marketing à l’hôtel Marriott, l’organisation de ce bal a été dès le début un grand défi : « La série des Bals viennois a débuté en 2006. Nous avons souhaité apporter à Bucarest la grâce et l’élégance des bals de Vienne. Le projet était hardi, pourtant, nos partenaires, sponsors traditionnels de cet événement et nos clients ont embrassé l’idée de telles soirées à Bucarest. Aussi, le nombre des participants a-t-il augmenté constamment — sauf ces dernières années, sous la pression de la crise économique. Pourtant, à chaque édition, nous comptons toujours plus de 500 participants. »
A quoi pense-t-on quand on dit « bal viennois » ? Les premiers mots qui se présentent à l’esprit sont peut-être « étiquette », « faste », « élégance », « luxe » … Et puis, bien sûr, « valse » et « débutants » ne sauraient manquer.
Les organisateurs de Bucarest s’assurent, chaque année, que les participants ont à leur disposition toutes les informations dont ils ont besoin pour respecter l’étiquette d’un tel événement. La tenue de soirée est obligatoire — et d’ailleurs, sur le site du Bal viennois, les indications sont très précises : pour les hommes — frac noir, pantalon noir, souliers noirs en cuir verni, veste, chemise à col cassé et nœud papillon ; pour les femmes : robe longue — d’habitude blanche pour les débutantes. Les dames qui ne souhaitent pas être reconnues peuvent porter des masques. Les bijoux élégants et éventuellement les gants de soirée sont conseillés.
Au Bal viennois de Bucarest, on valse sur la musique jouée par l’orchestre du palais Schönbrunn de la capitale autrichienne. Le moment culminant du bal est la valse des débutants.
Martin Grund est le chorégraphe qui s’assure que les 40 couples de débutants danseront parfaitement : « Il y a 9 ans, j’ai reçu un message me faisant savoir que l’on tâchait d’organiser un bal viennois en Roumanie. Les membres de l’orchestre n’étaient jamais venus dans ce pays, nous ne connaissions rien à son propos — nous avions seulement entendu parler de la Transylvanie et de Dracula. Je suis venu à Bucarest et je me suis entretenu avec les organisateurs. J’ai été fasciné de voir que tout était si bien préparé. J’ai rejoint l’équipe et le bal a connu un grand succès, dès la première édition. »
Jadis, les bals étaient l’occasion parfaite pour présenter les jeunes filles de la haute société aux éventuels prétendants. Leur grâce et leur talent de danseuses pesaient dans la balance. De nos jours encore, dans les grandes villes du monde, il y a des jeunes qui souhaitent valser devant les invités — affirme Martin Grund.
Martin Grund : « Pour pouvoir valser au Bal viennois, il faut s’inscrire et expliquer pourquoi on veut y être présent. Il faut passer par une audition et prouver devant un jury que l’on maîtrise bien la valse viennoise. Pour le Bal de l’Opéra on doit être capable de danser dans le rang, de gauche à droite, en tournant uniquement à gauche sur une distance de 15 mètres ».
Qui débute au bal de Bucarest ?
Martin Grund : « Les premières années, nous avons eu des danseurs professionnels, qui se sont très bien débrouillés. Ils valsaient très bien, trop bien même, car il leur manquait ce quelque chose que seuls les Viennois possèdent. L’âme viennoise n’est pas aussi « précise », quand ils dansent, les Viennois ondoient… Les années suivantes, nous avons accepté également des amateurs, qui se sont entraînés avec les professionnels et, à présent, la sensation que l’on a en regardant est différente, ils sont beaucoup plus naturels ; on peut même voir l’émotion des débutants : ils sont fiers, les jeunes filles se sentent comme des princesses et les jeunes hommes comme des princes. C’est magnifique de se trouver à ce bal impérial. J’ai été heureux de découvrir un si grand nombre de nouveaux visages, des personnes très jeunes, qui étaient venues au bal avec leurs parents, il y a 9 ans. A ce moment-là, ils étaient encore des enfants. A présent, ils sont adolescents. Ils ont 15 ou 16 ans et sont fiers de faire leurs débuts au Bal viennois. Lors de la dernière répétition j’ai été émerveillé par la joie avec laquelle ils dansaient. Cela m’a semblé extraordinaire. »
Le billet d’entrée au Bal viennois coûte environ 200 euros et, après minuit, l’argent recueilli est offert en donation à des ONGs pour être investi dans des projets au bénéfice des enfants.
Meda Vasiliu : « United Way a été depuis toujours le bénéficiaire du Bal viennois. La collaboration avec cette organisation est de longue date, au niveau international aussi. A l’édition 2013, nous avons choisi un deuxième bénéficiaire — SOS Villages d’enfants — dans le cadre d’un partenariat conclu au niveau européen. Les deux organisations sont orientées vers les enfants des milieux défavorisés, qui ne peuvent pas fréquenter l’école ou n’ont pas accès à une éducation telle que nous la souhaitons pour nos enfants. Alors, nous avons souhaité nous impliquer et les soutenir, chaque année, par ce Bal viennois. »
Mihaela Rizea a compté parmi les invités du Bal viennois de Bucarest — édition 2014 : « C’est pour la deuxième fois que je participe à ce bal. A mon avis, c’est un événement dont notre ville a besoin. Mon seul regret c’est de ne pas avoir eu le courage de valser, pourtant je pense que je le ferai l’année prochaine. C’est une bonne occasion d’échapper un petit peu à notre vie tumultueuse et de laisser nos émotions s’exprimer. Et de ce point de vue là, ce fut une magnifique soirée. »
Ana Elefterescu, chargé de relations publiques de United Way — l’organisation qui bénéficie des fonds recueillis au Bal viennois — partage cet avis. La soirée a été magnifique, au-delà de toute attente.
Ana Elefterescu : « A en juger d’après l’expérience des années précédentes, après ce bal, environ 12 .000 euros sont versés à notre organisation. Cet argent est destiné exclusivement à nos projets. Depuis 2013, nous sommes également les bénéficiaires du Bal viennois de Timişoara, qui en est à sa 2e édition. L’argent recueilli là-bas est utilisé pour des projets destinés à cette zone. Nous tâchons d’aider, chaque année, un nombre de personnes aussi grand que possible. En 2013, nous avons pu aider 7 mille enfants ».
Le Bal viennois devient une tradition — pas uniquement à Bucarest, mais, depuis quelque temps, à Timişoara aussi, et même à Suceava.
Bien qu’entre les colonnes de marbre du Palais du Parlement l’écho des valses se soit à peine éteint, les organisateurs préparent déjà l’édition 2015. Comme ce sera la 10e édition, nous nous attendons, certes, à des feux d’artifice. (Trad. :Dominique)