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Volumes à succès en 2014

Construit sur un squelette narratif qui se compose de situations, personnages et idées décrivant tout un univers, le volume « Les paroles sont bien une province » est un poème aussi bien sur la solitude, l’isolement et la féminité que sur le langage avec ses limites et ses faiblesses ». C’est par ces mots figurant sur la couverture de son volume qu’Adela Greceanu entend expliquer sa poésie. Lancé en présence de la romancière Nora Iuga et du journaliste Ovidiu Shimonca, le recueil « Les paroles sont bien une province » a suscité des réactions contradictoires.

Volumes à succès en 2014
Volumes à succès en 2014

, 31.01.2015, 14:23

Construit sur un squelette narratif qui se compose de situations, personnages et idées décrivant tout un univers, le volume « Les paroles sont bien une province » est un poème aussi bien sur la solitude, l’isolement et la féminité que sur le langage avec ses limites et ses faiblesses ». C’est par ces mots figurant sur la couverture de son volume qu’Adela Greceanu entend expliquer sa poésie. Lancé en présence de la romancière Nora Iuga et du journaliste Ovidiu Shimonca, le recueil « Les paroles sont bien une province » a suscité des réactions contradictoires.



Si de l’avis de Nora Iuga, le volume parle de la solitude, Ovidiu Shimonca dit le contraire: « Je ne dirais pas qu’il s’agit d’un livre sur la solitude. Il est évident que la solitude y occupe une place importante puisqu’il existe une protagoniste qui incarne l’idée de solitude. Elle est tout le temps seule, elle passe le plus clair de son temps à regarder par la fenêtre ou à prendre chaque soir un bus bourré de voyageurs. Pourtant, ce n’est pas de la solitude que l’auteur veut nous parler. Il faut bien regarder la couverture du volume avec la photo de la protagoniste prise de dos et lire ce que le personnage affirme dès la première page: « la provinciale qui se trouve en moi voit tout ce qui l’entoure/ bien qu’il n’y ait personne à la regarder de dos/ à voir son dos immobile de femme ou de petite fille. » C’est exactement l’image présentée en photo, sur la couverture du livre. Mais, par le simple fait de choisir cette image, l’auteur fait part de son intention de contredire sa protagoniste solitaire, Adila. Car il suffit de prendre le livre entre ses mains pour remarquer cette fille seule, assise à sa fenêtre, son épaisse crinière brune sur le dos. Cela veut dire que c’est par la poésie que l’on peut chasser la solitude. »



Plus que cela, affirme Adela Greceanu « c’est la poésie qui m’aide à gérer mes rapports avec le monde et avec moi-même. C’est grâce à la poésie que j’arrive à repartir chaque fois à zéro». « Je pense que grâce à la littérature et notamment à la poésie que nous avons la chance de vaincre la solitude, tout en pouvant participer à la solitude des autres. La solitude s’avère l’une des rares modalités de se trouver aux côtés de quelqu’un. J’ai reçu un nombre surprenant de messages de la part des gens que je connaissais et dont j’attendais les réactions, mais aussi de la part d’inconnus et qui m’ont vraiment impressionnée. Il me semble que ma poésie a touché pas mal de personnes et en quelque sorte, il m’a semblé que l’on attendait ce livre. Peut-être parce que j’en ai lu des extraits à plusieurs reprises, lors des festivals de littérature et j’ai découvert que le public l’a bien reçu ».



Un des arguments pour lesquels Bogdan-Alexandru Stanescu s’est vu décerner le prix du « Jeune écrivain de l’année 2014 » dans le cadre de la 5e édition du Gala des jeunes écrivains, c’est le fait d’avoir publié dans plusieurs genres « et d’avoir écrit d’une manière extraordinaire dans chacun d’entre eux », selon le jury. Au sujet de « anaBASis », un volume accompagné de 12 illustrations par Laurentiu Midvichi, l’auteur affirme que : « J’ai écrit ce nouveau volume avec cette zone sensible entre les omoplates, là où Nabokov situait le plaisir de la lecture. AnaBAsis est vraiment une descente, mais une descente thérapeutique, au bout de laquelle j’espérais voir, enfin, la mer ». Bogdan Alexandru Stanescu : « anaBASis a de nombreux liens avec un de mes précédents volumes : « Puis, après la bataille, nous avons repris notre souffle ». C’est peut-être une continuation, peut-être que je me suis dépêché un peu trop de publier à 33 ans. anaBASis conclut ce cycle, c’est-à-dire la série de moments « joyaux », même si c’est un peu trop de les appeler ainsi. Je pense notamment aux nœuds dont parlait Nabokov, des images qui peuvent donner naissance à quelque chose, un roman, une prose courte surtout, mais aussi un volume de poèmes. Mais pour séparer « anaBASis » de « Puis, après la bataille nous avons repris notre souffle» je dois préciser que le point de départ de ce volume a été l’image des 10 mille mercenaires qui sont passés par l’Empire persan, par le désert, par les montagnes. Il me semblait que ce moment, raconté aussi dans les récits de Xénophon, quand ces mercenaires sont finalement arrivés à la mer, fut un des plus joyeux de l’histoire de l’Humanité. J’ai eu l’impression que ce moment historique fut également lié à mes petits moments de joie, qu’il existait une correspondance, et je ne le dis pas par orgueil — entre l’histoire privée personnelle et l’histoire du monde. Je suis sincèrement surpris de voir les gens me demander « mais qu’est ce que t’as à faire avec les Grecs et les Perses ? » Je n’ai rien à faire, je ne suis ni le premier, ni le dernier poète à commencer par un tremplin historique pour arriver à sa propre vie et à ses propres souvenirs».



« Les livres de Bogdan-Alexandru Stănescu ont la qualité d’infirmer quelques-uns des préjugés les plus durables de notre monde littéraire. Le premier, c’est qu’il est impossible d’écrire de la littérature d’envergure après avoir fait de la critique littéraire. A mon avis Bogdan Alexandru Stanescu fait de la chronique littéraire et de la poésie, beaucoup mieux que d’autres auteurs, dont le nom apparaît dans tous les magazines. Puis c’est merveilleux que les poèmes d’anaBASis soient écrits par un poète qui assume la littérature et l’histoire de la littérature jusqu’à sa dernière cellule », affirmait le critique littéraire Cezar Gheorghe. Ecoutons Bogdan-Alexandru Stănescu. « Par ses mots, Cezar met le doigt sur la plaie. Il existe ce préjugé que si on se manifeste dans un domaine littéraire, on ne peut pas passer dans un autre, parce que le monde vous accusera de ne pas être sérieux. Mais nous sommes un groupe de quelques auteurs qui voient la littérature d’un œil différent. La littérature est un tout. On fait des commentaires de poésie et de prose dans les journaux parce qu’on aime lire. Et on lit et on pense que l’on a quelque chose à dire, on le dit, et pour cela il ne faut pas être critique littéraire. A mon avis, je ne suis pas critique littéraire. Je ne suis pas un universitaire, je ne remplis pas mes articles de théories, mais j’essaie de faire des commentaires honnêtes, parce qu’à mon avis l’honnêteté joue un rôle très important dans ce métier. Mais comment tout cela m’empêche-t-il d’écrire de la poésie, si je vois la poésie comme un élément essentiel de mon existence et pourquoi doit-on me percevoir d’une seule et unique manière ? »

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