« Réseaux du regard » : la collection Aurel Bauh
Photographe avant-gardiste, Aurel Bauh est né en 1900 à Craiova, dans le sud de la Roumanie. Au début des années ’20, il quitte le pays et s’établit pour un certain temps à Paris, où il participe au mouvement artistique de la capitale française. Son histoire se poursuit à Bucarest où, une décennie plus tard, il allait ouvrir son propre atelier photographique. La collection appartenant au Musée du Paysan roumain contient des scènes de la vie rurale et non seulement. Viviana Iacob, chercheur et commissaire des « Réseaux du regard », explique : « En 1937, Bauh ouvre à Bucarest son atelier, appelé « Studio 43 ». Une année plus tard il présente au public sa première exposition personnelle. A commencer par 1939, il participe aux expositions de photos organisés par l’Office national du tourisme (ONT). Et c’est toujours en 1939 qu’il publie dans la revue de l’ONT deux de ses photos – « Fantaisie hivernale » et « Epi des champs ». Cette dernière allait être désignée gagnante de la 5e exposition de l’Office national du tourisme. En 1945, Aurel Bauh entame un projet consacré à la Vallée du Jiu et une année plus tard il ouvre sa deuxième exposition personnelle. En 1947, les photos qu’il avait prises dans les charbonnages de la Vallée du Jiu accompagnent l’essai « Hommes et charbon » de l’écrivain Geo Bogza. »
Monica Chiorpec, 05.10.2019, 14:32
Photographe avant-gardiste, Aurel Bauh est né en 1900 à Craiova, dans le sud de la Roumanie. Au début des années ’20, il quitte le pays et s’établit pour un certain temps à Paris, où il participe au mouvement artistique de la capitale française. Son histoire se poursuit à Bucarest où, une décennie plus tard, il allait ouvrir son propre atelier photographique. La collection appartenant au Musée du Paysan roumain contient des scènes de la vie rurale et non seulement. Viviana Iacob, chercheur et commissaire des « Réseaux du regard », explique : « En 1937, Bauh ouvre à Bucarest son atelier, appelé « Studio 43 ». Une année plus tard il présente au public sa première exposition personnelle. A commencer par 1939, il participe aux expositions de photos organisés par l’Office national du tourisme (ONT). Et c’est toujours en 1939 qu’il publie dans la revue de l’ONT deux de ses photos – « Fantaisie hivernale » et « Epi des champs ». Cette dernière allait être désignée gagnante de la 5e exposition de l’Office national du tourisme. En 1945, Aurel Bauh entame un projet consacré à la Vallée du Jiu et une année plus tard il ouvre sa deuxième exposition personnelle. En 1947, les photos qu’il avait prises dans les charbonnages de la Vallée du Jiu accompagnent l’essai « Hommes et charbon » de l’écrivain Geo Bogza. »
Les Archives d’images du Musée national du Paysan roumain ont donc décidé de rendre ses collections accessibles en milieu virtuel. La plateforme « Réseaux du regard » est un premier essai consacré aux négatifs des photos d’Aurel Bauh. Viviana Iacob nous la présente : « Pour Bauh, nous avons identifié plusieurs séries consacrées à certaines régions géographiques : Văleni, Dâmbovnic, Gurghiu, la Vallée du Jiul. S’y ajoute une série de photographies consacrées à la ville de Bucarest. Une série peut s’étoffer ou diminuer suite aux recherches et aux contributions extérieures et la structure de la plateforme est conçue de manière à soutenir cette fluidité du contenu.»
Quel est le cheminement d’une image depuis le tiroir où elle est conservée jusqu’aux archives numériques ? Comment construit-on une collection numérique et quels sont les défis d’une telle démarche ? « La timeline – c’est-à-dire la présentation chronologique des négatifs – est donnée par la biographie de Bauh. Elle dépend des recherches entreprises sur ces séries de photos et sur le moment où il les a exposées. Des efforts considérables ont été faits pour découvrir le titre d’une photo ou sa place dans la chronologie de l’œuvre de l’artiste et pour établir un rapport avec d’autres artefacts présents dans d’autres collections. »
Certes, le contenu des archives est soutenu par des informations vérifiées, que les archivistes appellent « métadonnées ». Consulter de nombreuses sources a constitué une démarche nécessaire avant le lancement de la plateforme « Réseaux du regard » de la collection Aurel Bauh. « Cette série de métadonnées est importante pour établir des connexions pertinentes à l’intérieur de la collection, mais aussi avec d’autres collections de ces archives. Pour dénicher des informations susceptibles de soutenir les métadonnées, une recherche a été nécessaire sur l’histoire de la présentation et de la publication de ces négatifs. Pour dater les négatifs postés sur la plateforme, nous avons dû corroborer des informations provenant de nombreuses sources : biographie du photographe, brochures d’expositions, articles portant sur les projets de Bauh publiés dans les journaux et les revues de l’époque ; articles académiques dédiés à la recherche ethnographique pendant l’entre-deux-guerres, histoire orale, expertise sur le costume traditionnel des différentes zones ethnographiques et technique photographique. »
« Réseaux du regard » permet au public de trouver sous forme numérique des artefacts signés par Aurel Bauh. Les internautes peuvent également contribuer à enrichir la collection et les informations la concernant. Iris Şerban, chef du bureau des archives d’ethnologie du musée, précise : « Le projet « Réseaux du regard » en est encore à ses débuts. C’est le moyen par lequel nous nous proposons de promouvoir les archives d’ethnologie de notre musée. Cette plateforme est plus qu’une simple base de données, c’est un espace virtuel où non seulement le visiteur peut découvrir du matériel d’archives, des photos, des fragments d’enregistrements audio et vidéo, ainsi que des textes, mais il est aussi invité à y apporter sa propre contribution. »
Le projet « Réseaux du regard » a été mis en œuvre par le Musée national du Paysan roumain de Bucarest avec l’aide de plusieurs partenaires, dont RIZI Design, Samsung Roumanie, Gemini Solutions, The Plot et le Réseau national des musées de Roumanie. La plateforme « Réseaux du regard » peut être visitée à l’adresse : arhiva.muzeultaranuluiroman.ro. (Trad. : Dominique)