NeoNlitic 3.0
L’automne 2021 a fait vivre la troisième édition du projet culturel, de documentation historique et d’exposition NeoNlitic 3.0, qui se propose de rapprocher les cultures préhistoriques de trois pays – la Roumanie, la Serbie et la Grèce. Nous avons échangé sur ce sujet avec l’artiste Andrei Cornea, un des auteurs du projet : « C’est une édition NeoNlitic qui s’est proposé de faire avancer l’exploration des cultures néolithiques présentes sur les territoires de la Roumanie et des pays voisins, la Serbie et la Grèce en l’occurrence. Après deux éditions consacrées aux cultures de Hamangia et de Cucuteni, de Roumanie, cette année nous nous sommes inspirés des cultures de Starčevo-Körös-Criș et de Vinca, présentes en Roumanie et en Serbie, alors qu’en Grèce nous avons analysé la culture de Sesklo, devancière de celle de Starčevo-Körös-Criș. En fait, nous nous sommes proposés de faire à peu près la même chose, c’est-à-dire de montrer au public des créations d’artistes vivant dans des environnements différents, mais qui ont eu la même source d’inspiration. »
Ion Puican, 03.12.2021, 23:35
L’automne 2021 a fait vivre la troisième édition du projet culturel, de documentation historique et d’exposition NeoNlitic 3.0, qui se propose de rapprocher les cultures préhistoriques de trois pays – la Roumanie, la Serbie et la Grèce. Nous avons échangé sur ce sujet avec l’artiste Andrei Cornea, un des auteurs du projet : « C’est une édition NeoNlitic qui s’est proposé de faire avancer l’exploration des cultures néolithiques présentes sur les territoires de la Roumanie et des pays voisins, la Serbie et la Grèce en l’occurrence. Après deux éditions consacrées aux cultures de Hamangia et de Cucuteni, de Roumanie, cette année nous nous sommes inspirés des cultures de Starčevo-Körös-Criș et de Vinca, présentes en Roumanie et en Serbie, alors qu’en Grèce nous avons analysé la culture de Sesklo, devancière de celle de Starčevo-Körös-Criș. En fait, nous nous sommes proposés de faire à peu près la même chose, c’est-à-dire de montrer au public des créations d’artistes vivant dans des environnements différents, mais qui ont eu la même source d’inspiration. »
L’artiste Daniel Loagăr, second auteur du projet, nous a expliqué plus en détail le concept de NeoNlitic : « NeoNlitic est un projet qui apporte des solutions différentes à un défi partagé, celui de notre histoire commune. Il est en lien avec les premiers temps de l’humanité telle que nous la connaissons, avec l’apparition de l’homme moderne, mais aussi avec l’apparition de l’art dans le monde. NeoNlitic est un projet nostalgique, car il explore le premier âge de l’humanité, nos commencements. Mais c’est aussi un projet qui veut mettre en lumière cette époque historique peu connue. Nous n’avons pas voulu imiter les motifs esthétiques de cette période-là, nous avons innové en utilisant des matériaux et des techniques modernes, dans une démarche comparative qui crée des ponts entre le passé et le présent, entre le passé et l’avenir. C’était aussi un défi lancé aux artistes, celui d’assumer et de porter plus loin leurs origines en utilisant des techniques et des styles personnels. »
Andrei Cornea a ajouté : « Nous avons reçu de nombreuses réponses à notre appel à candidatures et la sélection n’a pas été facile. Mais nous avons réussi à rassembler un groupe final de 24 artistes contemporains des trois pays impliqués dans les projets. »
Daniel Loagăr nous a offert un tour guidé d’une des sélections d’ouvrages présentés dans le projet : « Cette année, l’offre artistique du NeoNlitic 3.0 a été éclectique, incluant des animations vidé de Daniel Florea (Roumanie) et de Georgia Orfanidou (Grèce) ; un court-métrage d’un artiste serbe et une performance d’une autre artiste de Serbie, présente dans deux expositions du projet ; des sculptures céramiques réalisées par des artistes de Grèce, Serbie et Roumanie; de nombreuses installations artistiques, des lithographies, des mix-media et des bas-reliefs fluorescents, des peintures. Parmi les créations présentées, je mentionnerais le bas-relief fluo « NeoNlitic Tomb » d’Alexandru Răduță; la vidéo-animation « The Anatomy of Existence » de Florea Alexandru Daniel; l’installation lumineuse manifeste de l’artistes grec Yannis Didaskalou; l’installation sculpture fluo « Hommo Geometricus » de Valentin Soare; la sculpture céramique « Dark Metal » de Vlad Basarab; la vidéo « NeoNlitic Ladies » de Darko Trajanovic; le mix-media « Geological Section » d’Ion Alexandru. Nous avons aussi eu des installations interactives. Alex Manea a imaginé et confectionné un instrument musical de l’Âge de la pierre, qu’il a appelé « Litofon » et le public a interagi avec. »
Daniel Loagăr nous a également parlé de certains aspects de la documentation du projet NeoNlitic 3.0 : « La documentation du cette édition du projet NeoNlitic 3.0 a eu une partie histoire et archéologie, avec des visites de sites archéologiques et de musées, et puis une partie artistique, avec des visites de galeries d’art et de musées et des rencontres avec des artistes des lieux. En Roumanie, nous avons cherché les traves de la culture de Vinca et de Starčevo-Criș dans la région d’Alba Iulia, où nous avons visité entre autres le site de Tărtăria, célèbre pour les tablettes sur lesquelles il y a, parait-il, une forme de proto-écriture. Nous sommes allés, ensuite, en Serbie, également sur les traces de la culture de Vinca et de Starčevo-Criș. Nous avons passé une journée à Novi Sad, pour visiter des galeries d’art et le musée d’art contemporain de la ville. À Belgrade, nous avons visité le Musée d’archéologie, le Musée Zepter et la Galerie X-vitamin, où nous avons rencontré Milorad Stajcic, un des artistes confirmés de l’édition de cette année. Et puis, nous nous sommes rendus sur le fabuleux site archéologique de Vinca, toujours actif sur les rives du Danube où les premières traces de cette culture ont été découvertes. Au retour en Roumanie, nous avons eu l’occasion de passer par un autre site fabuleux, lui-aussi au bord du fleuve, le site de Lepesnski Vir, celui du premier établissement humain d’Europe, du Mésolithique tardif, et des premières sculptures monumentales de notre continent. »
À la fin de l’entretien, Andrei Cornea nous a parlé des sources d’inspiration, de l’exposition itinérante du projet, mais aussi de l’avenir de NeoNlitic : « Les sources d’inspiration ont, bien-sûr, été les idoles néolithiques, les statuettes rituelles, l’esthétique de la poterie de cette période-là. Notamment la première forme d’écriture retrouvée sur les tablettes de Tărtăria (centre de la Roumanie), les rites funéraires. La majorité des artistes a trouvé son inspiration dans l’esthétique des objets de culte et dans les coutumes de l’époque. Le projet s’est concrétisé en une exposition itinérante qui a été débuté au Musée national de Zrenjanin, en Serbie. Nous l’avons ensuite présentée en Roumanie, à la Galerie souterraine de Timișoara (ouest), et enfin en Grèce, à Salonique, à la Galerie Bensousan Han, une ancienne auberge du début du siècle passé. Pour ce qui est de l’avenir, nous sommes en train de négocier la continuation, mais on n’en dira pas plus, pour l’instant. Tout ce que je peux vous dire c’est que ce sera une surprise, avec une sélection des ouvrages présentés aux trois éditions, exposés très probablement bientôt à Brașov (centre). » a conclu l’artiste Andrei Cornea.