Making Waves- le festival du cinéma roumain le plus durable, en terre américaine
Corina Sabău, 13.03.2021, 09:40
Le festival Making
Waves est l’événement consacré au cinéma roumain le plus durable, en terre
américaine. La 15-e édition, déroulée entièrement en ligne, du 18 au 24 février
dernier, a proposé une sélection des films roumains les plus récents. L’équipe
en charge de l’organisation du festival, devenu traditionnel à New York, s’appuie
sur le trio Corina Șuteu – Mihai Chirilov – Oana Radu, qui a lancé et géré cet
événement depuis 2006. Et c’est Mihai Chirilov, directeur artistique de Making Waves, qui explique le travail
des organisateurs de cette année. « Pour cette édition, il a fallu redessiner
le festival. Chaque année, Making Waves invitait des réalisateurs et des
acteurs, qui dialoguaient avec le public après la projection des films. Cette
année, l’événement a eu des dimensions comparables aux éditions antérieures,
avec, à l’affiche, sept longs-métrages et six courts-métrages roumains.
L’avantage des projections en ligne vient du fait que les films ont pu être
regardés à New York, bien-sûr, et partout aux Etats-Unis. D’ailleurs, nos
partenaires traditionnels de Jacob Burns Film Center nous disaient à quel point
le grand nombre de visualisations les avait surpris. Cette année, le festival a
fonctionné sur la base d’un abonnement valable pour toutes les projections, et
nous avons été très contents du grand nombre de spectateurs de cette édition. Le
Festival a réussi à fidéliser son public, notamment à New York, composé
d’amateurs américains de cinéma roumain et de membres de la diaspora roumaine,
désireux de regarder les productions les plus récentes. La clé du succès est
dans la continuité. Making Waves a traversé des turbulences, il a dû à un
moment donné faire des choix, devenir entièrement indépendant et s’appuyer sur
des dons. Or, les dons ont réussi à fidéliser un public américain que nous
avons aidé à grandir et qui veut rencontrer le festival. Cette ouverture
géographique aux Etats-Unis a été bénéfique, car, avant cette édition, Making
Waves avait lieu dans des espaces de projection très connus de New York. Seulement
en 2019, lors des trente ans depuis la Révolution de 1989, nous avions proposé
une sélection de 30 films – repères de ces trois décennies, dans un programme
itinérant, à travers plusieurs villes américaines. », a détaillé Mihai Chirilov.
Malmkrog de Cristi Puiu, Urma
(La trace) de Dorian Boguţă, Campania
(La campagne) de Marian Crişan, Ivana
cea teribilă (Ivana la Terrible) de
Ivana Mladenovic, Casa cu păpuşi (La
Maison des poupées) de Tudor Platon, Acasă
– My Home de Radu Ciorniciuc și L’Affaire
Colectiv de Alexander Nanau – voilà les longs-métrages projetés dans le
cadre de l’édition 2021 du Festival Making
Waves. « Ce fut une excellente année pour le film documentaire
roumain, notamment social. L’Affaire Colectiv
et Acasă – My Home ont bénéficié d’un
accueil international impressionnant, ce qui leur a valu d’ouvrir et
respectivement de clôturer cette édition de Making
Waves. Entre ces deux pages de couverture, le nouvel opus de Cristi Puiu, Malmkrog, revient en terre virtuelle
américaine, après sa première projection, en ligne, à l’édition 2020 du Festival
du Film de New York, pour agiter davantage les esprits. », écrivait le
critique de cinéma Mihai Chirilov, directeur artistique de Making Waves.
Le documentaire « L’Affaire
colectiv », du réalisateur Alexander Nanau, est considéré par la
presse internationale comme un des meilleurs films sur le journalisme jamais
réalisés. Selon la revue Rolling Stone, il
est le meilleur film de2020, tandis
que Time Magazine le place sur la
deuxième position des meilleurs documentaires de l’année dernière. Pour IndieWire, c’est un des meilleurs films
sur le journalisme jamais réalisés dans le monde. The New York Times, Variety
ou bien The Guardian lui ont
également consacré des chroniques très positives. Mihai
Chirilov, directeur artistique de Making
Waves, explique le choix des organisateurs de l’édition 2021 de Making Waves : « Chaque année, dans la sélection des films, nous essayons de
mettre ensemble des films et des réalisateurs déjà connus dans l’espace
américains avec des titres et des noms nouveaux. C’est ce que nous avons donc
fait aussi cette année. Certes, le choix du documentaire « L’Affaire
Colectiv », d’Alexander Nanau, pour ouvrir le festival, c’était une
évidence. C’était la production la plus retentissante, également aux
Etats-Unis, où les chroniques lui ont été particulièrement favorables déjà en 2019,
après la première au festival de Toronto. Evidemment, à cause de la pandémie,
le film a eu un parcours inégal, mais elle ne lui pas entamé ni la réputation
ni l’impact. La preuve – cette course sans obstacles aux nominations aux Oscars.
Il nous a donc semblé normal d’honorer le statut du film en Amérique et de le
programmer en ouverture du festival. Nous avons aussi espéré que Making Waves booste
la visibilité du film, à l’approche de la décision finale de l’Académie
américaine du cinéma. »,affirme-t-il.
Afin de préserver l’esprit du festival, les organisateurs
ont également offert au public abonné plusieurs interviews inédites avec
l’actrice Irina Rădulescu et les réalisateurs Marian Crișan, Tudor Platon et
Ivana Mladenović. (Trad. : Ileana Ţăroi)