Les projets de début d’année de l’association « Timişoara 2021, Capitale européenne de la culture »
Carmen Săndulescu, 09.03.2019, 14:40
« 2021 n’est pour moi que le début d’une
transformation », déclare Simona Neumann, directrice exécutive de
l’association Timişoara 2021, Capitale européenne de la culture. Une
transformation qui demande des années de préparation bien réfléchie, une équipe
soudée. Elle exige aussi du dialogue, le support des principaux financeurs et
beaucoup de patience.
L’association a démarré l’année par l’évaluation d’un
appel à projets lancé en décembre 2018. Intitulé Searchlight, le projet est une
initiative culturelle d’implication participative du public. Simona
Neumann explique :« A travers l’appel
à projets Searchlight, nous avons souhaité impliquer le public, les
associations et les institutions de culture qui n’étaient pas encore engagés
dans la programmation de Timişoara 2021. Notre désir était d’ouvrir les
opportunités de participation au programme culturel de la capitale et de
promouvoir de nouvelles idées par rapport à celles déjà incluses dans le
dossier de candidature. Nous cherchions des projets novateurs et durables, qui
pouvaient aussi continuer après 2021. Et, bien évidemment, il fallait une
dimension européenne à ces projets pour pouvoir les inclure dans un programme
comme celui d’une capitale européenne de la culture. Nous avons reçu 72
candidatures pour les trois thématiques globales : Lieux, Gens, Connexions.
Les trois jurys ont choisi 23 projets qui répondaient à tous les critères de
sélection avec des budgets réalistes, basés sur du cofinancement. »
Il suffit de regarder la liste des 23 propositions qui ont
remporté l’appel à projets pour observer une concentration d’idées inédites
pour les trois thématiques. La plupart des opérateurs sont très habiles à jouer
avec les lettres et les concepts et les résultats sont des plus surprenants. Il
faut retenir que l’association « Timişoara 2021, Capitale européenne de la
culture » ne finance pas les projets. Elle a uniquement un rôle
d’« aimant » : attirer les personnes et les idées qui seront
intégrées dans un projet cohérent en 2021. C’est Simona Neumann qui nous détaille
le parcours des projets ayant passé cette sélection :« Nous allons
faire une analyse avec le comité de l’association dont font partie, évidemment,
les trois financeurs publics – la Mairie de la ville de Timişoara, le Conseil
départemental de Timiş et le représentant du ministère de la Culture ainsi que
les représentants du secteur privé. Nous analyserons les sources de financement
de cette année et en fonction des résultats nous allons décider s’il est
possible de lancer un deuxième appel à projets. Ceci est très important pour un
programme de l’envergure de Timişoara 2021 – car il n’a pas seulement une
couverture locale et nationale, mais aussi européenne. Le fait d’avoir reçu,
deux années d’affilé, seulement 30% des budgets alloués à ce programme, nous a
empêché d’embaucher plus de collègues dans l’équipe exécutive de la Capitale. Ces
personnes auraient dû mettre en place, parmi d’autres, une relation plus
soutenue avec la presse classique, mainstream, mais aussi avec les influenceurs
virtuels. »
La relation avec la presse s’est transformée de manière
harmonieuse estime Simona Neumann. Si au début il existait pas mal de suspicions
et il y avait aussi des voix pour affirmer que Timişoara n’avait aucune chance de
remporter le titre de Capitale européenne de la culture, l’attitude des
journalistes, surtout des journalistes locaux, a considérablement changé depuis.
Les journalistes de la presse classique, ainsi que ceux du milieu virtuel ont
parfaitement compris le fonctionnement du programme. Encore plus, ils ont
décidé de prendre position contre les voix critiques qui « avaient dépassé
les limites de la civilité », selon Simona Neumann, pour défendre, avec
des arguments valides, toute la programmation de Timişoara 2021. « Au-delà d’être de simples canaux de
communication, dans le meilleur sens de cette expression, les journalistes
deviennent même des ambassadeurs de Timişoara 2021. » D’ailleurs, les membres de l’Association Timişoara 2021
avaient été avertis que cette situation est habituelle pour les villes désignées
à être Capitales européennes de la culture. Des accusations et des controverses
apparaissent souvent. Simona Neumann :« Les attentes
sont élevées et il y a des personnes qui n’ont pas le temps ou le désir de
comprendre que ce type de programme est très bien surveillé depuis Bruxelles. Il
existe des étapes que l’on ne peut pas brûler. Il y a des voix qui veulent tout
ici et maintenant. Métaphoriquement parlant, les gens veulent déjà voir des
feux d’artifices et des ballons. »
Si 2021
n’est qu’un début, alors il y en aura des ballons, plus colorés les uns que les
autres, qui monteront dans le ciel de Timişoara. Et ceux qui éclateront en
2021, pour toutes sortes de raisons, généreront d’autres dans les années à
venir. Capitale européenne de la culture n’est pas qu’un titre, mais une grande
opportunité de changement offerte aux communautés. (Trad. Elena Diaconu)