Les gagnants de la 17e cérémonie des prix Gopo,
Lors de la 17e cérémonie des prix Gopo, les Oscars du
cinéma roumain, le long-métrage Des gens bien du réalisateur roumain, Paul
Negoescu, a récolté six prix dont celui du meilleur film. 650 professionnels du
cinéma roumain ont décidé que le film qui raconte l’histoire du policier Ilie
mérite également les trophées du meilleur acteur dans un rôle principal pour
Iulian Postelnicu, du meilleur acteur dans un rôle secondaire pour Vasile
Muraru, du meilleur scénario pour Radu Romaniuc et Oana Tudor et du meilleur
montage pour Eugen Kelemen.
Corina Sabău, 05.08.2023, 11:02
Lors de la 17e cérémonie des prix Gopo, les Oscars du
cinéma roumain, le long-métrage Des gens bien du réalisateur roumain, Paul
Negoescu, a récolté six prix dont celui du meilleur film. 650 professionnels du
cinéma roumain ont décidé que le film qui raconte l’histoire du policier Ilie
mérite également les trophées du meilleur acteur dans un rôle principal pour
Iulian Postelnicu, du meilleur acteur dans un rôle secondaire pour Vasile
Muraru, du meilleur scénario pour Radu Romaniuc et Oana Tudor et du meilleur
montage pour Eugen Kelemen.
Cette année, le comédien Mircea Andreescu a été
récompensé pour l’ensemble de sa carrière. Présente sur la scène du festival,
la critique de théâtre, Marina Constantinescu, lui a remis le trophée et a
rappelé au public les grands moments de son parcours artistique.
Il a terminé tête de série parmi ses collègues dont
plusieurs sont des noms illustres du théâtre roumain, tels Valeria Seciu, Mariana Mihuț, Rodica
Mandache, Ovidiu Moldovan. Il m’est rarement arrivé de connaître un artiste qui
vénère tellement les grands cinéastes et les grands formateurs de théâtre comme
le fait Mircea Andreescu. Ses anecdotes sur Liviu Ciulei, Lucian Pintilie, Vlad
Mugur, David Esrig, Radu Penciulescu, ou encore sur le théâtre Lucia
Sturdza-Bulandrade l’époque de ses études sont fabuleuses, tout comme
son parcours artistique. Je l’ai admiré et j’ai regardé avec beaucoup
d’attention tous ses films dont celui réalisé par Corneliu Porumboiu dans
lequel il joue un rôle extraordinaire. Mircea Andreescu me fait penser à un
Jean Gabin autochtone, un peu ronchon, mais très ludique et généreux devant qui
ses confrères font aujourd’hui une révérance en signe d’appréciation de son
art, de son talent, de sa jeunesse et du courage avec lequel il a décortiqué
tous ses personnages.
Mircea Andreescu est devenu l’une des figures de proue de la nouvelle vague du cinéma roumain, après
avoir incarné Emanoil Pișcoci dans la comédie satyrique 12H08 À L’EST
DE BUCAREST, de Corneliu Porumboiu, sortie en 2006. Remarquée aussi bien par
le public, que par la critique, son interprétation lui a valu un Prix spécial
pour la contribution artistique au Festival du film de Cottbus, en Allemagne, qu’il
a partagé avec les deux autres protagonistes du long-métrage Ion Sapdaru et
Teodor Corban.
Dans son discours prononcé sur la scène du Gala des Prix
Gopo, Mircea Andreescu a tenu à rappeler le trophée du Caméra d’or que le film
de Porumboiu avait décroché à Cannes, en 2007. En parlant de son métier, le
comédien a déclaré:
Ma vie ne fut pas facile. C’est un métier compliqué,
mais plein de satisfactions. Et je pense que parmi tous les acteurs roumains
qui font du cinéma, peu nombreux sont ceux qui ont la chance d’une projection
devant une salle de 2500 spectateurs. C’était le nombre de personnes que le
film 12H08 À L’EST DE BUCAREST a réussi à réunir lors de sa projection au
Festival du film de Sarajevo.
Le prix du meilleur espoir féminin a été accordé à Ioana
Chițu pour son rôle dans le film Blue Moon d’Alina Grigore.
Je ne suis pas une passionnée des compétitions, voilà
pourquoi ce prix, je préfère le considérer comme une récompense pour toute
l’équipe du film. Je tiens à remercier Alina
Grigore, Gabriela Suciu, Adrian Pădurețu et Ilinca Neacșu. Le film met sur le
tapis un thème très dur, à savoir la violence de genre. Je voudrais reprendre
les propos de la réalisatrice, Teona Galgotiu, qui disait qu’on n’avait pas le
droit de rester indifférents face à la violence, fût-elle émotionnelle,
physique ou psychologique.
Un des moments les plus
émouvants à l’agenda du Gala des Prix Gopo a été la célébration des cents ans
depuis la naissance du cinéaste roumain Ion Popescu Gopo. A cette occasion, le
violoniste Alexander Bălănescu a
présenté un récital inspiré des animations de Gopo et la comédienne Medeea
Marinescu qui a joué le rôle de Mirabela dans le célèbre film pour enfants
Maria Mirabela a évoqué la personnalité de ce grand cinéaste roumain.
Ion Popescu Gopo a été l’un des réalisateurs de film les
plus importants de Roumanie et l’un des nos plus grands spécialistes du monde
de l’animation. Ses ouvrages sont mondialement reconnus pour leur originalité
et leur innovation. Que l’on parle de ses courts métrages – Courte histoire
ou On a volé une bombe ou de ses films Si j’étais le chevalier blanc et
Maria Mirabela, on se retrouve devant des créations artistiques restées
ancrées dans la mémoire collective et qui ont inspiré des générations entières de
cinéastes. Pour la gamine que j’étais à l’époque où j’ai joué le rôle de
Mirabela, Gopo semblait plutôt un véritable copain. Il était particulièrement
gentil, doux, généreux, autant de qualités que les enfants apprécient, car
toutes ses qualités étaient sincères. Il était un visionnaire, un sorcier de
l’animation et un grand réalisateur de film qui a inspiré des générations
entières. Ses oeuvres innovatrices et sa capacité créative ont été reconnues
partout dans le monde et elles lui ont valu d’importantes distinctions
internationales dont la Palme d’Or de Cannes.
La comédienneIoana Crăciunescu s’est vue accorder le prix pour toute
la carrière, tandis que le prix spécial
de l’actuelle édition a été remis aux monteurs de films Melania Oproiu, Nita
Chivulescu et Mircea Ciocâltei pour leur travail exceptionnel.