Le Théâtre Regina Maria, Reine Marie, d’Oradea
Un couple de jeunes mariés, le cœur rempli de joie, – sous une comète. Tout autour, des invités joyeux et décontractés. A dix ans de son mariage, Elisabeth voudrait bien savoir si le bonheur peut rester sur place et elle décide donc de refaire la fête de son mariage. C’est la prémisse du spectacle La Comète” de Justine del Corte, mis en scène par Radu Alexandru Nica au Théâtre Regina Maria, Reine marie, d’Oradea. Justine del Corte figure parmi les dramaturges allemands les plus appréciés du moment et son texte écrit en 2012 a été mis en scène pour la première fois au théâtre Burgtheater de Vienne par Roland Schimmelpfennig, un des auteurs allemands les plus chevronnés de nos jours.
Luana Pleşea, 15.03.2014, 13:00
Un couple de jeunes mariés, le cœur rempli de joie, – sous une comète. Tout autour, des invités joyeux et décontractés. A dix ans de son mariage, Elisabeth voudrait bien savoir si le bonheur peut rester sur place et elle décide donc de refaire la fête de son mariage. C’est la prémisse du spectacle La Comète” de Justine del Corte, mis en scène par Radu Alexandru Nica au Théâtre Regina Maria, Reine marie, d’Oradea. Justine del Corte figure parmi les dramaturges allemands les plus appréciés du moment et son texte écrit en 2012 a été mis en scène pour la première fois au théâtre Burgtheater de Vienne par Roland Schimmelpfennig, un des auteurs allemands les plus chevronnés de nos jours.
Pourquoi le metteur en scène roumain, Radu Nica, a-t-il choisi ce texte? « Ce fut le côté philosophique du scénario qui m’a particulièrement touché. Je ne trouve rien de déplacé à ce qu’un spectacle propose au public un peu de philosophie. J’aime bien que les personnages se mettent à réfléchir sur la vie. Le texte renvoie aussi bien à Tchékhov qu’à Arthur Schnitzler et c’est justement ce mélange ciblé sur les problèmes du monde contemporain qui l’a rendu extrêmement séduisant tant pour moi, en tant que metteur en scène, que pour les comédiens. Tous les personnages ont des rôles très complexes. Il n’y a presque pas de personnages secondaires. Il y a une dizaine de personnages principaux qui jouent dans ce spectacle qui parle du bonheur et s’interroge sur les moyens d’en obtenir le plus possible. Un thème qui a vraiment suscité mon intérêt en tant qu’individu. Car, en tant que cinéaste, j’ai préféré privilégier le thème de la mise en abîme et présenter la fête du mariage comme un épisode quotidien repris sur une scène de théâtre. Du coup, au lieu d’une simple méditation sur le passage du temps, le spectacle a mis en évidence la façon dont le théâtre peut nous aider à nous soustraire au temps qui s’écoule. »
Ce fut justement à l’occasion du spectacle La comète” que le metteur en scène Radu Nica a découvert la troupe Iosif Vulcan du Théâtre Regina Maria d’Oradea. Au total: quinze comédiens de moins de 40 ans. Radu Nica: « J’ai fait la connaissance d’une troupe assoiffée de jouer un théâtre différent de ce que l’on a fait dernièrement à Oradea. Puisque cette institution a privilégie le côté plutôt commercial, les variétés ce qui n’est pas mal du tout, vu que la salle est de nouveau prise d’assaut par le public . Mais, je crois que le moment est venu d’offrir aux spectateurs des textes dans un registre différent. Or, ce texte, bien que difficile et d’un humour pas du tout facile, n’est pas du tout indigeste. »
L’édifice du Théâtre d’Oradea, qui accueille aussi bien le Théâtre Reine Marie, que le Théâtre Szigligeti, en langue hongroise, est un des plus importants du patrimoine architectural de la ville. Il a été bâti d’après les plans de la société d’architectes Fellner et Helmer de Vienne. Les travaux de construction ont duré seulement 15 mois, de juillet 1899 en octobre 1900. A l’extérieur, le bâtiment combine harmonieusement le style néoclassique, dominant sur la façade, avec des éléments de néo-Renaissance et néobaroque, tandis que les finitions et les ornements intérieurs relèvent du rococo.
Cinq ans durant, jusqu’en 2011, l’édifice a subi des travaux de rénovation. La troupe du Théâtre Reine Marie a inauguré l’espace fraîchement remis à neuf par le célèbre musical “Violoneur sur le toit”, deux fois nominé aux prix de l’Union Théâtrale de Roumanie, dans les catégories meilleure scénographie et meilleure actrice dans un rôle secondaire.
Au micro, Daniel Vulcu, directeur de ce théâtre. « Nous envisageons d’aborder ce genre peu exploité par les autres théâtres de Roumanie, à savoir le théâtre musical. Bien sûr que ce ne sera pas notre unique option, mais nous souhaitons promouvoir ce genre de spectacle et pensons avoir la force de le faire comme il faut. Aux termes de notre stratégie de management, tous les deux ans nous mettons en scène un musical d’envergure. Je crois que nous avons fait la preuve de notre performance en ce qui concerne le musical. Nous n’allons pas pour autant oublier le fait que nous sommes un théâtre dramatique et par conséquent les autres types de pièces ne manqueront pas de notre répertoire. Nous nous sommes proposés de travailler avec des metteurs en scène réputés. La collaboration avec Radu Nica a été de bon augure. Il y a eu aussi d’autres collaborations importantes, comme celle avec Mihai Măniuţiu. C’est lui qui nous a lancé la proposition de transformer un texte classique, celui de Leonce et Lena en un spectacle de théâtre musical ”.
Comme la ville d’Oradea compte environ 200 mille habitants, les salles du Théâtre Reine Marie sont combles à chacune des 10 à 15 représentations qu’il donne par mois. Daniel Vulcu « Nous avons en tout une quinzaine de spectacles et beaucoup de demandes. A l’approche du Festival de la pièce courte, nous travaillons encore plus. L’année dernière, nous avons monté une cinquantaine de spectacles qui ont été très bien accueillis. Nous avons notre public, qui aime le théâtre. J’oserais même dire que nous sommes créateurs d’une mode en matière de théâtre. Dans les salons de coiffure, dans les banques ou les hôpitaux, partout on parle théâtre, on se demande si l’on a vu tel ou tel spectacle. Lors de la précédente édition du Festival de la pièce courte nous avons présenté deux de nos propres spectacles, accueillis par la Grande Salle. Des troupes de Bucarest y ont également été invitées»
Parvenu à sa XXe édition et organisé par le Théâtre Reine Marie d’Oradea, le Festival de la pièce courte est le seul événement consacré à la pièce en un seul acte et un des plus longévifs en Roumanie, puisqu’il existe depuis 1976. (trad. : Ioana Stancescu, Mariana Tudose)