Le marché d’art en Roumanie
Quelles ont été les performances du marché d’art et d’objets de collection de Roumanie en 2020? Nous avons échangé avec Alina Panico, responsable des relations publiques de la Maison de vente aux enchères « A10 by Artmark », sur les plus importantes maisons de vente aux enchères et transactions d’arts, sur les tendances du marché et sur les artistes plasticiens roumains les plus convoités: « Nous trouverons 5 maisons de vente aux enchères sur le marché d’art de Roumanie: A10 by Artmark, Alice, Quadro, Historic et Vicart. Si nous calculons la moyenne arithmétique des 10 transactions les plus importantes de 2020, il en résulte une moyenne de 116.250 euros. Si nous comparons ce chiffre à la moyenne du top 10 de 2019, soit 119.000 euros, il n’en résulte pas de différences significatives -environ moins 2,36%, mais, du point de vue du volume total du marché, les calculs partiels et provisoires indiquent pour 2020 une hausse de quelque 20% du nombre et de la valeur des transactions par le biais des enchères. Dans les enchères d’art de Roumanie, l’art de patrimoine continue d’en être le principal segment, notamment les créations des artistes d’importance nationale, qui concrétisent toujours les valeurs de marché les plus élevées. L’année 2020 a offert un nouveau record absolu pour le marché d’art de Roumanie: l’œuvre « Țărăncuță cu fuior pe cale/Jeune paysanne à la quenouille » de Nicolae Grigorescu a été adjugée 220.000 euros. Le peintre national est suivi par les grands maîtres Ștefan Luchian et Nicolae Tonitza, dont les œuvres « Vas cu garoafe/Vase aux œillets » et « Irina » ont été adjugées 125.000 euros et 120.000 euros respectivement. En 2020, l’art de patrimoine a été suivi par l’art contemporain, dont le record a été enregistré par l’œuvre « Untitled (Memory) » signé par l’artiste roumain contemporain le plus convoité dans le monde, qu’est Adrian Ghenie. L’œuvre a été achetée au bout de 27 pas d’enchère et de 10 minutes et 42 secondes, avec un prix de départ de 20.000 euros et adjugée 110.000 euros. »
Ion Puican, 24.07.2021, 10:10
Quelles ont été les performances du marché d’art et d’objets de collection de Roumanie en 2020? Nous avons échangé avec Alina Panico, responsable des relations publiques de la Maison de vente aux enchères « A10 by Artmark », sur les plus importantes maisons de vente aux enchères et transactions d’arts, sur les tendances du marché et sur les artistes plasticiens roumains les plus convoités: « Nous trouverons 5 maisons de vente aux enchères sur le marché d’art de Roumanie: A10 by Artmark, Alice, Quadro, Historic et Vicart. Si nous calculons la moyenne arithmétique des 10 transactions les plus importantes de 2020, il en résulte une moyenne de 116.250 euros. Si nous comparons ce chiffre à la moyenne du top 10 de 2019, soit 119.000 euros, il n’en résulte pas de différences significatives -environ moins 2,36%, mais, du point de vue du volume total du marché, les calculs partiels et provisoires indiquent pour 2020 une hausse de quelque 20% du nombre et de la valeur des transactions par le biais des enchères. Dans les enchères d’art de Roumanie, l’art de patrimoine continue d’en être le principal segment, notamment les créations des artistes d’importance nationale, qui concrétisent toujours les valeurs de marché les plus élevées. L’année 2020 a offert un nouveau record absolu pour le marché d’art de Roumanie: l’œuvre « Țărăncuță cu fuior pe cale/Jeune paysanne à la quenouille » de Nicolae Grigorescu a été adjugée 220.000 euros. Le peintre national est suivi par les grands maîtres Ștefan Luchian et Nicolae Tonitza, dont les œuvres « Vas cu garoafe/Vase aux œillets » et « Irina » ont été adjugées 125.000 euros et 120.000 euros respectivement. En 2020, l’art de patrimoine a été suivi par l’art contemporain, dont le record a été enregistré par l’œuvre « Untitled (Memory) » signé par l’artiste roumain contemporain le plus convoité dans le monde, qu’est Adrian Ghenie. L’œuvre a été achetée au bout de 27 pas d’enchère et de 10 minutes et 42 secondes, avec un prix de départ de 20.000 euros et adjugée 110.000 euros. »
Nous avons voulus apprendre par Alina Panico des détails du processus d’authentification des œuvres d’art, combien sûrs les acheteurs peuvent être de l’objet d’art acheté: « Pour authentifier une toile, l’on prend en compte plusieurs aspects: le sujet, le support utilisé (toile à peindre, papier ou autres), les inscriptions au verso du tableau, les couleurs, la touche, les reproductions et les mentions dans les journaux de l’époque ou dans des catalogues d’exposition. En même temps, les œuvres d’art, les pièces de collection sont authentifiées par des experts autorisés par le ministère de la culture, par domaines d’expertise (par exemple, art plastique ou décoratif). Le travail d’expertise prend en compte le style, l’exécution, le thème, offrant plus d’informations que la signature de l’auteur. Ultérieurement, chaque œuvre est évaluée par un évaluateur qualifié, qui nous dit la valeur financière de l’ouvrage sur le marché, à ce moment-là. Seulement après avoir parcouru toutes ces étapes, les acheteurs peuvent être sûrs à 100% de l’authenticité des ouvrages qui viendront compléter leurs collections. »
Notre interlocutrice, Alina Panico, nous a parlé du profil de l’acheteur d’art de Roumanie, des collectionneurs et du record roumain du marché d’art en 2020: « Nous avons des acheteurs intelligents et éduqués, qui continuent à acheter des objets d’art, car il n’en voient pas que la valeur culturelle, mais aussi un récipient de valeur financière dans lequel ils peuvent garder leur argent pendant une période d’insécurité. En thésaurisant par l’art, on s’attend à récupérer, à la fin d’une crise, au moins la valeur transférée dans l’œuvre d’art. Nous avons des acheteurs qui préfèrent une plateforme en ligne, car cette année, dans le contexte tellement connu qui a favorisé le transfert dans l’espace virtuel de toute l’activité de vente d’art, Le nombre de comptes de participation actifs, ouverts par les collectionneurs ou les investisseurs dans l’art, a littéralement explosé, ayant triplé en seulement quelques mois. Mais nous avons aussi des acheteurs qui deviennent solidaires avec les actions caritatives que nous lançons, en 2020 ayant eu 6 ventes aux enchères caritatives. Compte tenu du nombre double de ventes aux enchères au cours d’une année qui nous a déconcertés, secoués et mis très à mal, mais aussi compte tenu de la hausse de 20% des transactions d’art, de manière contre-intuitive, probablement, pour la plupart d’entre nous, nous pouvons conclure que, par des temps éprouvants, de nombreux Roumains ont opté plus clairement pour des valeurs fondamentales et durables, telles l’art, l’identité culturelle, l’histoire nationale et, pas en dernier lieu, l’action caritative. Il n’y a pas de classement officiel des collectionneurs d’art de Roumanie, mais nous pouvons dire que ces dernières années l’on a compris en Roumanie qu’avoir des objets d’art à la maison ne signifie pas nécessairement avoir un revenu substantiel. Les Roumains ont commencé à acheter des pièces de collections, des objets d’art même avec des valeurs financières moyennes. Mais en 2020, le record a été établi par le même artistes roumain contemporain le plus convoité, Adrian Ghenie, dont l’ouvrage de la série « Lidless Eye », qui déconstruit le portrait du peintre Van Gogh, a été adjugé plus de 5 millions d’euros chez Sotheby’s à Hong Kong. Et c’est toujours Ghenie qui occupe les positions 2, 3 et 4 avec des œuvres adjugées entre 2 et 4 millions d’euros chez Sotheby’s ou Christie’s. »
A la fin de notre entretien, Alina Panico nous a fait part de plusieurs conclusions sur le marché d’art de Roumanie en 2020: « Donc, l’année 2020 s’inscrit dans la tendance à la hausse suivie par le marché d’art de Roumanie depuis quelques années. Continuant les hausses spectaculaires enregistrées déjà, les années précédentes, 2020 a été l’année où les joueurs du marché d’art se sont concentrés sur l’établissement de nouveaux records et hausses inattendues sur le marché, ils ont cherché un marché alternatif, où ils puissent sécuriser leur argent, en suivant les recommandations des investissements qui approchent la zone de thésaurisation – une destination qui a été utile pour préserver la valeur des épargnes, de l’argent, et l’art représente une forme extrêmement stable, comparé aux banques, par exemple. » (Trad. Ileana Taroi)