Le festival international du film documentaire et des droits de l’Homme One World Romania
La 11e édition du Festival international du film documentaire et des droits de l’Homme One World Romania a eu lieu du 16 au 25 mars 2018 avec à l’affiche la projection des plus récents films documentaires dans huit espaces en plein centre de Bucarest. Cette édition du festival One World Romania est également ciblée sur des sujets amplement débattus dans l’espace public. Le fonctionnement de Justice, la mise à jour des méthodes éducationnelles et le repositionnement de la famille selon des critères contemporains sont des sujets souvent abordés par les médias, qui génèrent des débats en Roumanie et ailleurs.
Corina Sabău, 24.03.2018, 15:48
La 11e édition du Festival international du film documentaire et des droits de l’Homme One World Romania a eu lieu du 16 au 25 mars 2018 avec à l’affiche la projection des plus récents films documentaires dans huit espaces en plein centre de Bucarest. Cette édition du festival One World Romania est également ciblée sur des sujets amplement débattus dans l’espace public. Le fonctionnement de Justice, la mise à jour des méthodes éducationnelles et le repositionnement de la famille selon des critères contemporains sont des sujets souvent abordés par les médias, qui génèrent des débats en Roumanie et ailleurs.
C’est pourquoi la 11e édition du Festival du film documentaire et des droits de l’Homme One World Romania accorde une attention à part à ces problèmes et leur consacre des sections spéciales. Alexandru Solomon, directeur du festival One World Romania. « Ces thèmes sont d’actualité en Roumanie et ailleurs. Le thème de la Justice, même s’il a commencé à nous ennuyer, semble être de plus en plus important. Cette idée de l’Etat de droit continue à déranger beaucoup de gens en Roumanie. Tout comme la question des droits de la communauté LGBTQ, question de plus en plus présente dans la société roumaine, surtout que nous nous sommes heurtés à des incidents malheureux ces derniers mois, lorsque des groupes de fondamentalistes ont tenté d’arrêter la diffusion de films avec ce thème. Pour ce qui est de l’éducation et de son importance dans la société roumaine, il y a tant de choses à dire ! Il est clair que si nous ne commençons les réformes par celle de l’éducation et si nous ne lui accordons pas une place plus importante, nous n’allons jamais progresser. »
La 11e édition du Festival international du film documentaire et des droits de l’Homme One World Romania prévoit aussi une section intitulée « La mémoire des archives de film », qui devrait compléter les tentatives d’éclaircir différents phénomènes historiques, afin de révéler les nuances du présent. En fait, une des préoccupations constantes de l’Association One World Romania a été la récupération du patrimoine documentaire de l’ancien Studio de production « Alexandru Sahia ». Andrei Rus, co-directeur du festival : « Il s’agit d’un concept plus ample. Cette section, la Mémoire des archives, est liée dans plusieurs sens à l’actuelle édition du festival One World Romania dans le sens où nous avons accordé davantage d’attention à la manière dont le passé influence le présent et implicitement l’avenir. Dans l’élaboration de cette section, nous avons commencé par l’idée du centenaire, mais nous nous sommes proposé de traiter cet aspect évitant les festivités et essayant d’engager les spectateurs dans un retour à la réalité. Ainsi s’explique le slogan de l’édition actuelle du festival : Get Real !, c’est-à-dire un retour à la réalité. Dans plusieurs sections du festival les films débattent, mettent en question différents aspects du passé et de la manière dont il influence le présent. Une des sections les plus consistantes s’appelle « Le passé présent » et elle comporte 10 titres, 10 films du monde entier qui traitent de toute sorte de sujets, à commencer par l’influence du communisme et du fascisme sur les sociétés. »
La culture de la protestation, une autre section de la présente édition du Festival international du film documentaire et des droits de l’homme One World Romania, comprend 5 films documentaire sur différentes formes de la protestation par le biais d’histoires provenant de tous les coins du monde : le Cambodge avec « Le printemps cambodgien », Israël avec « Before My Feet Touch the Ground »/ « Avant que mes pieds ne touchent la terre », la France avec « l’Assemblée », les Etats-Unis avec « Whose Streets », « Les rues de qui ?» et enfin la Roumanie avec « Portavoce »/ « Porte-voix ». Le directeur du festival One World Romania, Alexandru Solomon, précise: « Bien qu’assez puissantes depuis deux ans déjà, les protestations de Roumanie se trouvent dans une sorte d’impasse et elles sont en quête d’un leader et d’une nouvelle direction à prendre. Du coup, j’ai trouvé fort intéressant de me pencher sur cette culture des protestations telle qu’elle se reflète dans différentes productions cinématographiques originaires des quatre coins du monde, aussi bien du Cambodge que de Roumanie qui se penche sur ce sujet grâce au film le Porte-voix. Je trouve qu’il est important de connaître les conséquences que les mouvements de protestation ont eues ailleurs dans le monde, pour connaître le type d’approche politique ou de discours qu’elles ont provoqués. Un seul exemple: le public du festival sera invité à visionner une production de Hong Kong qui traite de la transformation d’une vague de protestations en un véritable mouvement politique organisé. Après, on s’est donné pour tâche une mise en perspective historique de tous ces événements ayant servi de sources d’inspiration pour les films à l’affiche du festival, avec un accent particulier sur l’année 1968 et sur les protestations des années 60-70 de France, d’Italie et de Tchécoslovaquie. »
Sur l’ensemble des sections du festival, celle nommée « 1968. Cinquante ans plus tard » se propose justement de raviver la mémoire de l’année susmentionnée qui a marqué aussi bien l’Ouest que l’Est de l’Europe par des mouvements de protestation très puissants. Andrei Rus, co-directeur du festival: « Cette section a permis la mise en place de toute une série d’événements connexes que j’ai à cœur. Parmi eux: celui consacré aux protestations estudiantines d’il y a 50 ans, censé nous permettre de mesurer l’impact de ces révoltes sur les changements sociaux intervenus par la suite. Un thème qui dominera deux débats. Le premier sera organisé le 24 mars, à ARCUB, en présence de Karel Kovanda et Monika MacDonagh-Pajerová, les protagonistes du film La révolte des étudiants tchèques, l’historienne Lavinia Betea et le président d’Alliance nationale des organisations estudiantines de Roumanie, Marius Deaconu. »
Le deuxième débat se déroulera le dimanche, 25 mars, à l’Institut français de Bucarest. Sous le titre « 1968. Entre l’Est et l’Ouest », l’événement proposera au public une rencontre avec le journaliste français Bernard Guetta qui fera part de sa propre expérience des événements de 1968 à Paris. 12 films produits ou co-produits en Roumanie figurent à l’affiche de cette 11ème édition du Festival International du film documentaire consacré aux droits de l’Homme, One World Romania.