Le Festival international du film documentaire Astra Sibiu
Le Festival international du film Astra, dont la 26 e édition a été accueillie du 14 au 20 octobre par la ville de Sibiu, au centre de la Roumanie, a présenté une dizaine de films ayant trait à la Roumanie, que ce soit par le thème abordé ou par leurs réalisateurs. 13 de ces productions cinématographiques ont figuré dans la compétition « Roumanie » .Elles couvrent tant la petite histoire que la grande et touchent les cordes les plus sensibles de la société roumaine. Des films qui lancent aux spectateurs le défi d’une compréhension plus profonde du pays, à compter de sa construction en 1918, jusqu’aux années difficiles de la dictature communiste et aux phénomènes qui ont pris de l’ampleur durant les 30 ans qui ont suivi la révolution de 1989, tels que la migration ou la corruption », affirment les organisateurs de l’événement.
Corina Sabău, 26.10.2019, 13:37
Le Festival international du film Astra, dont la 26 e édition a été accueillie du 14 au 20 octobre par la ville de Sibiu, au centre de la Roumanie, a présenté une dizaine de films ayant trait à la Roumanie, que ce soit par le thème abordé ou par leurs réalisateurs. 13 de ces productions cinématographiques ont figuré dans la compétition « Roumanie » .Elles couvrent tant la petite histoire que la grande et touchent les cordes les plus sensibles de la société roumaine. Des films qui lancent aux spectateurs le défi d’une compréhension plus profonde du pays, à compter de sa construction en 1918, jusqu’aux années difficiles de la dictature communiste et aux phénomènes qui ont pris de l’ampleur durant les 30 ans qui ont suivi la révolution de 1989, tels que la migration ou la corruption », affirment les organisateurs de l’événement.
Avec son film « Profu/Teach », Alex Brendea, qui a une riche expérience en tant que directeur d’image fait son début dans la réalisation du film documentaire Alex Brendea. J’aime le documentaire pour la liberté qu’il offre par comparaison avec le film de fiction. Cela se traduit par plus de temps pour travailler sur les personnages et par une équipe plus restreinte. C’est cette intimité-là qui ouvre la voie à la spontanéité, à la créativité. En clair, si dans le film de fiction on ne peut pas faire trop de changements, dans un documentaire des modifications majeures peuvent être opérées d’un jour à l’autre. Dans le cas du film de fiction, les cadres sont préétablis. On sait exactement si l’on va filmer un plan moyen ou un gros plan. Le documentaire est plus spontané. Là on ne sait jamais ce que va faire le personnage, où va vous emmener l’histoire.
Le film d’Alex Brendea raconte l’histoire d’un professeur de maths de de Bistriţa, qui décide de quitter l’enseignement public pour ouvrir une école privée dans son propre appartement. Alex Brendea: Le professeur a un nom, Dorin Ioniţă, mais tout le monde se plaît à l’appeler le Prof. J’ai fait sa connaissance au lycée. Il me donnait des leçons privées, même si je rêvais déjà de suivre les cours de la l’Université de de cinématographie. Je me souviens qu’il m’a interpellé dès le début. Il avait aménagé une véritable salle de classe dans son appartement. Dans une autre chambre, il y avait une moto désassemblée, dont les pièces avaient été soigneusement rangées par terre. Je me suis rendu compte que cet homme-là avait quelque chose de spécial. C’est alors qu’est née l’idée de réaliser un documentaire autour de ce personnage qui s’était dédié corps et âme à une idée.
Le documentaire « La fille d’or/The Golden Gir », co-réalisé par Denisa Morariu Tamaş et Adrian Robe et filmé par Cristian Tamaş explore l’épisode dramatique de l’histoire de la gymnastique roumaine survenu à Sydney 2000 et la lutte de la sportive Andrea Răducan pour récupérer sa médaille d’or. Denisa Morariu Tamaş : Nous avons tous les trois travaillé dans la presse. Nous sommes journalistes. C’est ce qui explique pourquoi notre film s’apparente plutôt au documentaire pour la télévision, genre cinématographique que nous pratiquons depuis 2011. Notre documentaire est ciblé sur l’information. Il combine investigation et récit. Depuis que nous collaborons avec le HBO Europe, qui nous fournit un soutien important, nous sommes plus attentifs à l’observation, ce qui suppose de suivre de près son personnage. Pour nous, le film documentaire est devenu comme une deuxième nature. Moi personnellement je suis attirée par l’incertitude que l’on ressent en travaillant pour ce genre de film, par le fait que l’on ne sait jamais ce qui va se passer.
Andreea Răducan, une des meilleures gymnastes roumaines, a été sacrée championne olympique aux JO de Sydney en 2000. Trois jours plus tard, elle s’est vu retirer le titre, à cause d’une substance interdite dépistée lors du test anti-dopage. Une substance contenue par un banal médicament contre le rhume que lui avait prescrit le médecin de l’équipe nationale de gymnastique. Denisa Morariu Tamaş: « Nous avons démarré le travail pour notre film documentaire, La fille d’or, avec cette idée en tête de récupérer la médaille d’Andreea. Il y a eu même des avocats qui l’ont soutenue. Ils ont étudié le dossier, en Suisse, sans pour autant aboutir, en raison de la prescription des faits. C’est ce je trouve intéressant dans notre documentaire c’est le fait d’avoir choisi un personnage qui a l’air parfait devant les caméras. D’où la difficulté pour nous de dénicher les moments de faiblesse d’Andreea, de trouver ce qui demeure derrière la championne. Notre intention a donc été de traiter de ce trauma qu’est la perte de la médaille. Un trauma dont elle n’est pas encore consciente. Notre documentaire raconte aussi l’histoire de toute une génération de gymnastes. Depuis les JO de Sidney, en 2000, la situation a beaucoup changé. A regarder de près mes résultats récents, on voit que la Roumanie s’est classée 22e aux compétitions de qualification pour les Mondiaux de gym. »
L’édition 2019 du Festival international du film documentaire Astra, de Sibiu, a inclus la sélection de 126 films les plus récents réalisés dans 45 pays à travers le monde. 47 titres figurant aux 4 sections sont entrés en lice pour les prix d’Astra Film Festival 2019. A l’affiche du festival on a galement pu retrouver des dizaines d’autres films regroupés suivant les thèmes abordés par les 12 programmes spéciaux.