Le Festival International de Littérature et de traduction de Iaşi
Après la première édition, en 2013, du Festival International de Littérature et de traduction de Iaşi (FILIT), le quotidien espagnol El Pais parlait de cet événement culturel comme du festival littéraire le plus important d’Europe de l’Est“, tandis que le journal allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung écrivait qu“un événement d’une telle envergure européenne n’avait jamais existé auparavant en Roumanie“.
Corina Sabău, 04.10.2014, 13:56
Après la première édition, en 2013, du Festival International de Littérature et de traduction de Iaşi (FILIT), le quotidien espagnol El Pais parlait de cet événement culturel comme du festival littéraire le plus important d’Europe de l’Est“, tandis que le journal allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung écrivait qu“un événement d’une telle envergure européenne n’avait jamais existé auparavant en Roumanie“.
La deuxième édition du Festival international de littérature et de traduction de Iaşi réunit du 1er au 5 octobre plus de 300 professionnels du livre, du pays comme de l’étranger, écrivains, traducteurs, éditeurs, organisateurs de festivals, critiques littéraires, libraires, distributeurs de livres, managers et journalistes culturels.
Tout au long du festival, le public rencontrera Herta Müller, Prix Nobel de littérature, David Lodge, un des prosateurs les plus appréciés au monde et considéré comme un écrivain classique mais vivant de la littérature anglaise et mondiale, Norman Manea et Mircea Cărtărescu, dont la presse internationale affirme chaque année qu’ils ont de grandes chances de décrocher le Nobel. En octobre 2009, Herta Müller, poète et écrivain allemande d’origine roumaine, devenait la douzième femme lauréate du prix Nobel de littérature, pour avoir « avec la densité de la poésie et la franchise de la prose, dépeint l’univers des déshérités ».
Un des auteurs étrangers les plus populaires en Roumanie, David Lodge, réputé romancier, dramaturge et scénariste britannique, est choyé tant par les critiques littéraires que par le grand public. Sa présence au Festival international de littérature et de traduction de Iaşi est d’autant plus importante qu’elles ont été rares ses apparitions publiques aux festivals de ces dernières années. En plus, c’est sa première visite en Roumanie.
Invité au micro de RRI, Dan Lungu, écrivain roumain et manager du FILIT, nous a parlé de quelques-uns des défis lancés par l’édition 2014 de ce festival : ”Le plus grand défi est celui que le festival fait peau neuve. Nous avons donc pensé à de nouveaux genres d’événements et à des invités sur mesure. Par exemple, Guillermo Arriaga, scénariste très connu et auteur de romans, à qui nous dédions toute une soirée. C’est un nouveau genre d’invités, car à l’édition antérieure du festival nous n’avons pas convié de scénaristes. A notre avis, c’est une bonne idée que d’ouvrir le festival à d’autres types de littérature. Autre nouveauté de la présente édition: prolonger le festival au-delà des cinq journées prévues. Aussi avons-nous mis en place des résidences de traducteurs, parce que le festival s’adresse à eux aussi. Bien sûr que les traducteurs sont présents pendant toute la durée du festival. Ils ont ainsi l’occasion de faire la connaissance des écrivains et de s’entretenir avec eux. Le plus important c’est qu’ils aient une période de détente et qu’ils bénéficient d’un petit financement leur permettant de mener à bien leurs projets de traduction. Voilà pourquoi nous avons organisé cette année six résidences pour les traducteurs ”.
Déroulé sous le patronage de la Représentation de la Commission Européenne en Roumanie, le Festival international de littérature et de traduction de Iasi attend le public au Théâtre National de la ville pour assister à des soirées de lecture, des rencontres avec les écrivains préférés, des concerts et des tables rondes. Organisé dans le cadre du Festival, le Salon du livre, BOOKFEST, se donne pour objectif de promouvoir les offres des meilleures maisons d’édition de Roumanie.
Pour plus de détails, passons le micro à Dan Lungu, manager du FILIT : « Parmi les grandes nouveautés de l’actuelle édition, je mentionnerais la présence, aux côtés des auteurs étrangers, de dix traducteurs roumains venus à Iasi avec le concours de l’Union des écrivains de Roumanie et de l’Institut culturel roumain. Nous aurons donc un tableau complet de tout un univers littéraire qui jouira de la présence des écrivains, traducteurs, journalistes, managers, agents littéraires. Et il ne faut surtout pas oublier le public. En 2013, on a recensé plus de 30.000 visiteurs ».
Cette année, le Festival international de littérature et de traduction de Iasi comporte, en première, une section consacrée à la poésie. Plus de détails sur « La Maison de la Poésie » et « la Nuit blanche de la poésie », avec Corina Bernic, coordinatrice de la section : « On se réjouit de voir que le festival rassemble un public de plus en plus nombreux. Lors de la précédente édition, on a lancé un projet pilote pour tester la capacité du public à résister à un marathon de poésie, une nuit blanche en vers passée en présence d’une trentaine de poètes roumains et étrangers. Avec pour modérateur l’écrivain Claudiu Komartin, le projet a réuni l’année dernière plus de 500 personnes, un chiffre qui a dépassé nos attentes et qui nous a encouragés à continuer. Comme vous voyez, le public de Iasi est épris de poésie et de prose aussi. Cette année, nous envisageons d’élargir un peu le projet. A part une deuxième Nuit Blanche de la Poésie, dont les modérateurs seront Silvia Dancu et moi-même, le public sera invité à une série de lectures des poètes roumains ».
Une vingtaine de poètes de Roumanie se donneront rendez-vous avec le public à la Maison Dosoftei de Iasi, fameuse pour avoir accueilli au XVIIème siècle la première imprimerie de Moldavie. Les amateurs de littérature en vers auront ainsi l’occasion de connaître et entendre les voix les plus importantes de la poésie roumaine contemporaine. (Mariana Tudose, Ioana Stancescu)