Le Festival international de littérature de Bucarest
Au programme cette année – deux soirées de lectures publiques et de débats au Club du Paysan, ainsi qu’un événement consacré aux étudiants, réalisé en collaboration avec le Département des sciences de la communication de la Faculté de lettres de l’Université bucarestoise. La soirée de lectures publiques et de débats du 8 décembre a offert aux passionnés de littérature la chance de rencontrer les écrivaines Irina Teodorescu (France), Veronica D. Niculescu, Lavinia Branişte et Irina Georgescu Groza. La traductrice et écrivaine Veronica D. Niculescu nous raconte comment est né son roman « Vers les vallées de jade et d’ivraie » , paru cette année aux Editions Polirom. C’est le deuxième livre publié par Veronica D. Niculescu cette année, après « Hibernalia », une suite de la « Symphonie animalière » : « Le roman « Vers les vallées de jade et d’ivraie », que j’ai mis 3 ans à écrire, a été au début, une sorte de jeu. C’est l’histoire d’une très jeune fille qui écrit un livre. Or, mon personnage écrit un livre complètement différent de ce que j’écris, moi, normalement. J’ai choisi cette formule, car j’ai souhaité depuis toujours d’inclure, dans un livre que je suis en train d’écrire, le livre d’un personnage. Et j’attends d’ailleurs aussi le jour où je pourrais inclure dans un de mes livres les poèmes d’un personnage qui soit un homme ou un animal. Pour en revenir à l’histoire qu’écrit cette très jeune fille, il s’agit d’un conte de fées en vers. Au moment ou j’ai terminé ce conte, je ne savais même pas qu’il allait être intégré à ce roman. Après avoir fini de l’écrire, je me suis rendu compte que je souhaitais que mon roman soit l’histoire de cette fille. J’ai donc ébauché mon personnage à partir du conte en vers. »
Corina Sabău, 24.12.2016, 14:49
Au programme cette année – deux soirées de lectures publiques et de débats au Club du Paysan, ainsi qu’un événement consacré aux étudiants, réalisé en collaboration avec le Département des sciences de la communication de la Faculté de lettres de l’Université bucarestoise. La soirée de lectures publiques et de débats du 8 décembre a offert aux passionnés de littérature la chance de rencontrer les écrivaines Irina Teodorescu (France), Veronica D. Niculescu, Lavinia Branişte et Irina Georgescu Groza. La traductrice et écrivaine Veronica D. Niculescu nous raconte comment est né son roman « Vers les vallées de jade et d’ivraie » , paru cette année aux Editions Polirom. C’est le deuxième livre publié par Veronica D. Niculescu cette année, après « Hibernalia », une suite de la « Symphonie animalière » : « Le roman « Vers les vallées de jade et d’ivraie », que j’ai mis 3 ans à écrire, a été au début, une sorte de jeu. C’est l’histoire d’une très jeune fille qui écrit un livre. Or, mon personnage écrit un livre complètement différent de ce que j’écris, moi, normalement. J’ai choisi cette formule, car j’ai souhaité depuis toujours d’inclure, dans un livre que je suis en train d’écrire, le livre d’un personnage. Et j’attends d’ailleurs aussi le jour où je pourrais inclure dans un de mes livres les poèmes d’un personnage qui soit un homme ou un animal. Pour en revenir à l’histoire qu’écrit cette très jeune fille, il s’agit d’un conte de fées en vers. Au moment ou j’ai terminé ce conte, je ne savais même pas qu’il allait être intégré à ce roman. Après avoir fini de l’écrire, je me suis rendu compte que je souhaitais que mon roman soit l’histoire de cette fille. J’ai donc ébauché mon personnage à partir du conte en vers. »
Lavinia Branişte a débuté par un volume de poésie, elle a continué par deux volumes de récits et un livre pour enfants. Comment en est-elle arrivée à écrire un roman, « Intérieur zéro », publié cette année aux Editions Polirom ? « J’ai été pendant longtemps une passionnée du récit – et je le suis encore. D’ailleurs, initialement, ce livre devait être un livre de récits. Pourtant, les différents fragments ont commencé à se lier les uns aux autres plus que je ne l’aurais imaginé et j’ai fini par accepter cette structure en train de se créer. C’est une histoire qui a traversé mon esprit pendant que je discutais avec un de mes amis, le poète Vasile Leac, qui se trouvait en Allemagne et qui récoltait des poireaux et des citrouilles. Moi, je le jalousais pour son expérience exotique sur laquelle j’étais sûre qu’il allait écrire. Le motto du livre a découlé de cette conversation avec mon ami ; c’est, en fait, une interrogation de Vasile Leac: « Pourquoi ne comprenons-nous pas la vie ? » La façon dont il a formulé sa question m’a beaucoup plu et alors l’idée m’est venue d’écrire un livre sur notre incompréhension de la vie. C’est que je me trouvais justement moi-même dans une situation où tout semblait bien se passer, j’étais un être accompli, pourtant j’étais horrifiée en pensant que c’était cela, le bien dans la vie. Et je ne comprenais pas si je devais, oui ou non, souhaiter autre chose. »
Avec son livre « La malédiction du bandit moustachu », Irina Teodorescu a décroché en France le Prix André Dubreuil du premier roman. La version roumaine, que nous devons à la traductrice Mădălina Vatcu, a été publiée cette année aux Editions Polirom : « En France, ce roman a été très bien accueilli, notamment par la presse et la critique. Pourtant, j’ai également eu des réactions de lecteurs français, qui n’ont pas manqué de se sentir parfois perdus devant la multitude de noms roumains, la plupart inhabituels pour eux. Mes personnages auraient néanmoins pu exister n’importe où, car l’action du roman se déroule quelque part dans l’Est de l’Europe, il n’est précisé nulle part que c’est en Roumanie, les noms des personnages étant les seuls à le faire soupçonner. »
Lors des soirées de lectures publiques organisées dans le cadre du Festival international de littérature de Bucarest, Irina Georgescu Groza a proposé un fragment de son premier livre : « Au-delà des fenêtres » – un volume de récits publié par la Maison de paris littéraires. Irina Georgescu Groza parle de son retour à la littérature : « L’envie d’écrire m’est revenue quand j’étais en Belgique, pays que j’ai habité, pendant un certain temps, avec ma famille. C’est peut-être à cause du fait que je n’avais pas d’amis, que j’avais assez de temps et mon travail ne m’attirait pas. Il m’arrivait même d’écrire de la littérature tout en étant au bureau. J’écrivais en roumain et mon chef flamand s’imaginait peut-être que ces longs emails étaient écrits pour sa corporation. De retour en Roumanie, j’ai décidé, à un moment donné, que le temps était venu pour moi de faire ce que j’aimais, c’est-à-dire d’écrire. J’ai participé à un atelier d’écriture créative organisé par la Revue de contes – un très bon cours consacré au récit. J’ai commencé à aimer le récit – alors que j’avais déjà écrit deux romans. J’ai rencontré des écrivains que je ne connaissais pas, j’ai beaucoup lu et j’ai commencé à écrire des récits. Et j’ai oublié la croissance économique qui hantait mes pensées lorsque je travaillais dans cette entreprise de Belgique. »
Les lectures publiques durant lesquelles les écrivaines invitées dans notre émission ont présenté des fragments de leurs plus récents livres ont été suivies d’un débat sur « l’écriture féminine ». ( Trad.: Dominique)