Le festival du film européen
Arrivé à sa 21e édition en Roumanie, le Festival du Film Européen affiche cette année une soixantaine de productions en tout genre, dont une trentaine – projetées en première en Roumanie. Mais cet événement ne se limite pas aux projections classiques de film, il invite également son public à débattre sur des sujets variés ou bien à expérimenter la réalité virtuelle. Au total 64 documentaires, biopics, drames, comédies, films d’animations, de suspense ou d’horreur, courts – métrages, cinéma expérimental et projections de réalité virtuelle, ainsi se présente le Festival du Film Européen 2017.
Corina Sabău, 27.05.2017, 15:13
Arrivé à sa 21e édition en Roumanie, le Festival du Film Européen affiche cette année une soixantaine de productions en tout genre, dont une trentaine – projetées en première en Roumanie. Mais cet événement ne se limite pas aux projections classiques de film, il invite également son public à débattre sur des sujets variés ou bien à expérimenter la réalité virtuelle. Au total 64 documentaires, biopics, drames, comédies, films d’animations, de suspense ou d’horreur, courts – métrages, cinéma expérimental et projections de réalité virtuelle, ainsi se présente le Festival du Film Européen 2017.
Plus de la moitié de ces productions sont très récentes, lancées en 2016 et 2017. Anca Hrab, coordinatrice du festival, explique la nature de cet événement : « Dès sa première édition, le Festival a sélectionné des films «de tous les genres cinématographiques». C’est une formule que nous avons gardée parce qu’elle va très bien avec le message du festival, c’est une expression très suggestive. Il est difficile de coller des étiquettes sur un film et, d’habitude, nous évitons de le faire. Peut-être qu’il est plus facile de mettre une étiquette sur les productions d’Hollywood, par contre il est difficile de placer le film européen dans une catégorie ou une autre. C’est pourquoi nous avons opté pour cette formule que nous trouvons très juste. »
Tout le long du mois de mai, le Festival du Film Européen a parcouru 5 villes roumaines : Bucarest, la capitale, Iasi (est), Targu Mures (centre), Gura Humorului (nord) et Timisoara (ouest). Dans chaque ville, la manifestation s’est ouverte par la projection, en première en Roumanie, du film « L’autre côté de l’espoir », du réalisateur finlandais Aki Kaurismäki. Le festival a plusieurs sections. L’une d’entre elles, intitulée LUX, présente les 3 films qualifiés dans la finale de la plus récente édition du Prix LUX du Parlement Européen. Une autre section est celle de la Bande Dessinée: une sélection spécialement conçue pour rendre hommage au Salon Européen de la Bande Dessinée.
La section« Jeune Public » du festival propose des films pour enfants et adolescents, tandis qu’une autre est consacrée aux courts et moyens métrages produits en République de Moldova. Anca Hrab, la coordinatrice du Festival du Film Européen, ajoute d’autres détails sur cette manifestation : « Il est important de mentionner le fait que cette année, en plus des projections de films, nous avons ajouté de nouveaux événements, en mettant les projecteurs notamment sur les débats sur des thèmes d’actualité. Pour ce faire, nous avons sélectionné des films qui provoquent le public à débattre sur des sujets importants pour la société. Par ailleurs, nous avons eu des films offerts par la chaîne ARTE, un partenaire essentiel de cette édition. De même, deux jours durant, nous avons eu des projections de documentaires au Musée National d’Art de Roumanie. En partant des films « Fixeur » du Roumain Adrian Sitaru et « Maria », une production allemande de 2016, nous avons proposé un débat sur la traite de personnes. Et puis un autre a eu lieu autour du film finlandais « L’autre côté de l’espoir ». »
Pour promouvoir le festival, l’ambassadeur de cette édition, Paul Negoescu, réalisateur connu de la nouvelle vague du cinéma roumain, a imaginé une vidéo qui parle justement de la capacité du cinéma de susciter non seulement de l’émotion, mais aussi des échanges d’opinions. C’est d’ailleurs la caractéristique essentielle du cinéma européen, estime-t-il. Paul Negoescu a aussi avancé l’idée de polémique, de protestation, une idée née pendant les amples manifestations anti-gouvernementales de cet hiver : « Quand j’étais étudiant, et même avant, le Festival du Film Européen était une des rares occasions de voir une production européenne, ou un film d’auteur à Bucarest. A l’époque, il n’y avait pas autant de festivals. Par ailleurs, l’idée de la vidéo de promotion de cette édition m’est venue à l’esprit pendant les protestations de février dernier, surtout qu’il y avait des manifestations similaires dans d’autres pays aussi. J’ai opté alors pour cette idée de protestation qui donne naissance à des débats et des discussions en tout genre. Car si tout le monde proteste, les créateurs de cinéma pourraient le faire eux aussi pour demander des films d’une meilleure qualité, n’est-ce pas ? »
« Dans le film européen, c’est surtout la vision de l’auteur qui compte, plus que l’intérêt financier d’un investisseur. Et lorsque l’auteur a la liberté absolue de créer, cela peut donner naissance à des films non conventionnels, audacieux. Plus encore, à une époque où les gens semblent être de plus en plus divisés, le cinéma réussit à résister en tant que noyau social qui nous unit. Le film européen n’y fait pas exception », affirme haut et fort le réalisateur Paul Negoescu. Notons pour terminer que le Festival du Film Européen est une manifestation soutenue par les différents instituts culturels présents dans la capitale roumaine et par plusieurs institutions européennes. (Trad. Valentina Beleavski)