Le Fest(in) du Boulevard a pris fin
SON: « Arrivé à sa 2e édition, le Fest(in) du Boulevard, ce festival organisé par le Théâtre Nottara de Bucarest, est issu de cet éternel désir des gens de théâtre d’attirer le public, un public qui réagit » – explique le théâtrologue Crenguţa Manea, réalisatrice travaillant pour le département de théâtre de la Radio roumaine.
Luana Pleşea, 01.11.2014, 13:11
SON: « Arrivé à sa 2e édition, le Fest(in) du Boulevard, ce festival organisé par le Théâtre Nottara de Bucarest, est issu de cet éternel désir des gens de théâtre d’attirer le public, un public qui réagit » – explique le théâtrologue Crenguţa Manea, réalisatrice travaillant pour le département de théâtre de la Radio roumaine.
En effet, fin octobre, la comédie a reconquis ses droits au Théâtre du Boulevard, comme on appelle le théâtre Nottara de Bucarest, situé Avenue Bălcescu. Le Fest(in) du Boulevard est un festival international de théâtre consacré aux crises en temps de crise — explique le critique Marinela Ţepuş, directrice de ce Théâtre, qui compte parmi les plus importants de Bucarest.
Le Festival a démarré devant les locaux du Théâtre Nottara, par «Un sourire, un déclic et… gong ! », un spectacle de rue par lequel le metteur en scène Mihai Lungeanu a souhaité emmener les spectateurs plus près du théâtre et dans les salles de spectacle.
Une image de la première édition du festival attendait les spectateurs dans le hall du théâtre : l’exposition « Clicks et déclics » réalisée par les photographes Maria Ştefănescu et Sorin Radu. Ecoutons ce dernier.
Sorin Radu: « Nous avons choisi quelques images qui, à notre avis, représentent le mieux le rôle et l’acteur. Je n’aime pas que le comédien sache qu’il est pris en photo, car à ce moment-là il va se crisper, il pensera à la photo et pas à son rôle. Je le laisse entrer dans son rôle et puis, sans qu’il s’en doute, je le prends en photo. »
Maria Ştefănescu a eu du mal à sélectionner les photos pour cette exposition : « C’est parce qu’elles sont nombreuses et je ne savais pas lesquelles choisir. Préférer les images d’ensemble, pour donner également une idée de la scénographie, m’arrêter aux portraits, pour ne pas fâcher les acteurs, ne pas fâcher le metteur en scène, ne pas fâcher le scénographe… Je pense que les gens viennent au spectacle pour voir une vedette. Alors, c’est la vedette que j’ai choisie et représentée. J’espère que cela fera venir un public plus nombreux au théâtre. »
Au programme du premier jour de ce régal théâtral a figuré un spectacle musical « Don Quichotte », sur un scénario d’Ada Milea et Mihai Măniuţiu, mis en scène par ce dernier. La musique était signée Ada Milea. Ce spectacle a joui d’un tel succès qu’à la fin du festival, le jury du public lui a accordé le prix du plus populaire spectacle de la section « Le boulevard de la comédie ». « Don Quichotte » a été présenté par les acteurs de la Compagnie Liviu Rebreanu du Théâtre National de Târgu-Mureş.
Alina Nelega, directrice artistique de la compagnie : « Don Quichotte c’est plus qu’un roman, c’est un mythe. Il fait partie des chefs-d’œuvre de la littérature universelle et des œuvres dites archétypales. A mon avis, Don Quichotte n’appartient pas à une époque. Je ne pense pas que, de nos jours, les artistes fous soient moins nombreux qu’à l’époque de Cervantes, je ne pense pas que le nombre de personnes idéalistes ait baissé. Le fait que le public est réceptif et s’identifie au personnage prouve que j’ai, du moins partiellement, raison. Ada Milea et Mihai Măniuţiu ne racontent pas l’histoire de Don Quichotte. Ils placent ce spectacle dans un univers, dans un espace où l’individu, l’écrivain et les personnages sont en quête de leur liberté. C’est un spectacle construit sur plusieurs plans, un spectacle herméneutique, que la musique, le mouvement et l’image rendent encore plus agréable. »
Le Festival international de théâtre « Le Fest(in) du Boulevard » a également comporté une section compétition. Le jury présidé par le critique de théâtre Mircea Morariu a accordé le Prix du meilleur spectacle.
Crenguţa Manea, membre de ce jury, en tant que critique de théâtre, nous a fourni des détails : « Dans la section compétition Petites crises… électorales”, certains spectacles nous ont interpellés. Parmi eux, je mentionnerais Titanic vals”, du Théâtre Odeon, mis en scène par Alexandru Dabija, ”Sapin de Noël chez les Ivanov”, du Théâtre magyar d’Etat de Cluj et dont la mise en scène appartient à Andras Urban ou encore le spectacle Viande”, réalisé par le Studio Rubin de Prague. Dans ce dernier, on a beaucoup apprécié le jeu de deux jeunes comédiennes, très bien mis en valeur par le metteur en scène. Ceci étant, le jury n’a pas eu la tâche facile. Finalement, nous avons retenu la pièce Le nouveau locataire”, qui s’impose par sa construction rigoureuse et son excellente composition. La mise en scène, qui porte la signature de Helmut Sturmer, la présence du comédien espagnol Francisco Alfosin et des comédiens du Théâtre Nottara de Bucarest, Ada Navrot, Gabriel Răuţă et Ion Grosu, tout cela amène sur la scène aussi bien la joie de la création que celle de la rencontre avec le public. »
« Le nouveau locataire », d’Eugène Ionesco, a été mis en scène par Tompa Gabor et figure par les premières de l’actuelle saison du Théâtre Nottara. Toujours à la fin du festival, Doina Papp, critique de théâtre et présidente de l’Association culturelle « Master Class », a conféré le prix Silvia Dumitrescu-Timică, récompensant les jeunes talents, à la comédienne Nicoleta Lefter, pour son rôle Sarmisegetuza dans le spectacle Titanic Vals” de Tudor Muşatescu, une production du Théâtre Odeon, mise en scène par Alexandru Dabija. (Trad: Dominique, Mariana Tudose)